Entre la charrue et le canon

Journal d'un couple vendéen pendant la Grande guerre

Décembre 1914. Ferdinand a reçu il y a quelques jours sa feuille de route : il doit rejoindre le 51^e Régiment d'Artillerie à Nantes. Le coeur lourd, il vient d'embrasser son épouse Fridoline et leurs trois enfants. Et laisse sa ferme de la Rousselière, à Saint-Maurice-des-Noues.

Son absence, ponctuée de rares permissions, va durer quatre ans, dont vingt mois sur le front d'Orient. Durant cette longue période, le couple va échanger une correspondance fréquente. 400 lettres - sur un total plus important sans doute - nous sont parvenues.

À chaque ligne, le lecteur découvre le quotidien du soldat : la désolation des villages de la Marne, désertés par leurs habitants, plus tard l'évacuation des populations bulgares, les avancées de l'artillerie en Serbie et, surtout, les multiples questions au sujet des enfants et de la ferme. Ou bien, si le canon donne du répit, l'artilleur y va de ses recommandations pour la charrue, le cheptel, les semailles ou les récoltes.

L'épouse, quant à elle, donne toutes les nouvelles possibles, même si elle sait quelles ne seront lues que bien plus tard.

Bref, au fil des lettres, c'est un vrai journal de guerre - du front et de l'arrière - qui s'écrit sous nos yeux, comme le reflet de ce qu'ont vécu alors des milliers de couples. Une petite histoire pour éclairer l'Histoire.