Chroniques indochinoises : en remontant le Mékong en période de mousson
Marc Mangin (Auteur)
Editeur(s) : Sipayat
Les nuits s'arrêtent vers trois-quatre heures, je n'ose pas regarder. Les chiens du quartier jappent des plaintes à n'en plus finir, vite relayées par les basses-cours. Ce tintamarre assourdissant, impossible à arrêter, annonce le lever du jour. Il est six heures et, comme au bon vieux temps du communisme triomphant, les haut-parleurs sonnent le réveil des masses. Propagande et musique militaire inondent les ondes ; les chiens n'aiment pas ça et aboient de plus belle. À sept heures, fin de la prière...
Il pleut pendant ce voyage autant que dans Les Saisons de Maurice Pons, et cela donne parfois une certaine mélancolie à ces chroniques, terme que l'auteur préfère à celui de récit ; une mélancolie propice à la contemplation en sirotant une bière bien fraîche ou un café glacé avant de sauter dans un bus qui ne l'emporte jamais ailleurs, mais ici et maintenant, dans ce qui fait qu'il est, hors de toutes parenthèses, de toute vacance.