Maria de la lande

Maria aime la quiétude de la lande. Elle aime y rencontrer François, le berger solitaire, fils du bossu et risée du village. Mais Félicien, son père hargneux et rusé, a des vues sur la mairie aux prochaines élections et, dans ce but, a promis sa fille à Jacques, le fils bagarreur de l'adjoint au maire. Alors que Maria résiste à ce mariage arrangé, son père l'envoie en pension pour l'éloigner de François. Pendant ce temps, le berger part réfléchir au sens de sa vie sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Chacun de son côté, les deux amoureux vont ainsi se libérer du carcan familial et villageois. Leurs destins se rejoindront-ils ?

Maria était prisonnière à Bordeaux, et lui était prisonnier du jugement des autres.

- Alors moi, François du bossu comme vous dites, je n'aurai donc jamais la paix ?

Maria fut surprise de voir le visage malheureux du berger. Elle se défendit : elle ne l'avait jamais appelé François du bossu. Elle insista : au village, elle savait qu'on le nommait ainsi, mais elle, jamais ! (...) Il lui sourit. Il avait de l'affection pour elle depuis longtemps. Petit à petit, cette affection avait envahi son coeur et, chaque fois qu 'il la voyait, il était heureux de la rencontre. Très heureux.

- Pour moi, tu n'es pas Maria Tastet, mais Maria de la lande. Stupéfaite, Maria l'écoutait. En lui parlant, le regard qu'il lui portait la troublait. Son visage était si tendre et si douloureux à la fois qu'elle en fut perturbée. François l'aimait donc ? Jacques ne lui avait jamais parlé comme ça. Une émotion intense l'envahit alors.