L'abandon des sources : Haute-Loire

L'abandon des sources : Haute-Loire

Guylaine Carrot (Auteur (photographe))

Editeur(s) : J. André éditeur

Collection(s) : La marque d'eau

L'abandon des sources

Toutes les traces d'un terroir aimé nous importent. Si elles signifient l'oubli et la perte, elles indiquent les chemins suivis par ceux qui nous ont précédés, elles ressuscitent des pas, des voix, et des gestes qui semblent nous être adressés.

Guylaine Carrot les saisit en traquant obstinément l'abandon et, dans ce bel ensemble de photographies dédié à la Haute-Loire, elle dévoile avec nostalgie ce qui stagne et ce qui s'effondre, ce qui verdit et ce qui rouille, ce qui nous sépare de nos sources.

Elle a offert ces images douces-amères à dix-neuf poètes comme à des sourciers capables de réveiller l'eau vive. Leurs mots au fil des pages accompagnent les bêtes à l'abreuvoir, claquent comme les rires des femmes au lavoir, restaurent l'escalier et le toit, débroussaillent les voies, réchauffent les pierres, et font sortir les villageois de l'enclos des morts.

M'intéressant aux notions de mémoire, d'oubli, d'exil, de mutation, d'enracinement et de déracinement, j'ai eu envie de prendre des photographies en Haute Loire, dont je suis originaire, en sollicitant dix-neuf écrivains pour accompagner ces images

Ce livre témoigne de la richesse du partage et de l'échange, comme autant de regards croisés entre la poésie des images et des textes, il donne voix à l'invisible et à l'indicible, à l'épaisseur comme à l'insaisissable.

Cette démarche ne me semble pas triste. Si certaines photographies relèvent d'une forme d'intemporel, la profusion végétale envahit rapidement les lieux abandonnés par l'homme, la nature reprend ses droits.

Il n'empêche que j'ai très souvent connu ces lieux habités, utilisés ou vivants dans mon enfance et que beaucoup de choses ont évolué, disparu, se sont transformées et se transforment encore, y compris les tombes, deux d'entre elles ont déjà disparu...

Il ne s'agit pas pour moi de porter un regard objectif sur la Haute Loire, mais de saisir quelques images susceptibles de capter l'âme d'un pays et l'attachement qu'on lui porte.

E corps humain est fait de 70% d'eau. De même, un livre est constitué de 99 % de papier pour 1% d'encre. Or, le papier, comme le corps humain, est lui-même fabriqué dans l'eau ; c'est lui qui nourrit et abreuve la pensée humaine.

Les papetiers de la Renaissance, dans le but de « marquer » leur production et de se prémunir des contrefaçons, introduisaient dans leur tamis des fils de laiton qui, par anodisation, éclaircissaient la pâte dans son épaisseur et laissaient apparaître ainsi un dessin original et impossible à imiter, qu'ils appelaient la marque d'eau. Nous connaissons ce procédé sous le nom de filigrane.

De même, le créateur fait-il connaître son travail aussi bien par l'encre que l'on imprime dans la texture du papier que par les jeux de transparence et de lumières à l'intérieur même de la chair du livre, ce qui rend son travail inimitable.

Pour ces compositions, nous demandons à un artiste, peintre, photographe, aquerelliste, de se mettre au service d'une inspiration, et à un poète de répondre aux propres sensations ce cet artiste. Le jeu commence.

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25,00 €
Ean : 9782757002407
Date de parution : 10 juillet 2012
Rayon(s) Poésie GF
Format et Reliure : Livre
Pages : 71