Depuis 1594 et la première édition d'Anton Pietro Filippini, on compte une soixantaine d' « Histoires de la Corse ». Celle que nous présentons ici se veut novatrice à plusieurs égards. Tout d'abord par les qualités additionnées des auteurs : notre histoire est avant tout collective. Si l'exercice reste possible pour un auteur seul, l'on peut difficilement, quel que soit son talent, remplacer un spécialiste d'une période donnée. Notre histoire est donc portée, pour chaque période, par un ou plusieurs spécialistes.

Écrire l'histoire, c'est accepter le mouvement des idées, le savoir en mouvement, le jeu des hypothèses, la présentation des exemples. Cet ouvrage se situe donc résolument à l'avant-garde des travaux en cours, des innovations et des réévaluations. Et lorsque les éléments chronologiques sont connus du lecteur, nous privilégions les développements nouveaux sur ce qui ne serait que des redites.

Écrire l'histoire d'une île, c'est accepter d'envisager ses environnements. Notre ouvrage est donc résolument méditerranéen.

Écrire une nouvelle histoire de la Corse, c'est enfin évacuer une partie de l'histoire plutarquisante, l'histoire des héros de la Corse, au profit d'analyses économiques et sociétales. II s'agissait aussi de réfléchir à un rééquilibrage des périodes : le XX^e siècle insulaire a longtemps été le parent pauvre de l'historiographie. Le premier volume traite donc de la Corse des origines aux Révolutions du XVIII^e siècle ; le second, en préparation, traitera des trois derniers siècles de l'histoire insulaire.