Isabelle Eberhardt, miroir d'une âme et d'une société

Isabelle Eberhardt, miroir d'une âme et d'une société

Editeur(s) : L'Harmattan

Collection(s) : Espaces littéraires

Isabelle Eberhardt, miroir d'une âme et d'une société

La littérature française est fortement marquée par la question de l'autre qu'il soit arabe, africain ou asiatique. Isabelle Eberhardt fait partie justement de cette catégorie d'écrivains français qui ont essayé, à leurs risques et périls, de vivre l'expérience de l'altérité, en dehors des clichés du colonialisme. Même si son oeuvre n'échappe pas à certains stéréotypes, elle reste, dans le fond, disponible à l'expérience de l'extranéité « c'est-à-dire au monde en tant que narration du dehors, de l'étrange, de l'étranger, du barbare. »

Ce qui nous a conduit principalement vers cet auteur, c'est évidemment la singularité d'une vie au contact du monde arabe, mais c'est aussi et surtout ce qui nous paraît être une énigme, à savoir l'absence quasi totale d'études et de réflexions sur l'oeuvre multidimensionnelle de cet écrivain.

Ce sont ces lacunes bibliographiques et ces imperfections méthodologiques qui ont été vraiment à l'origine de cet essai.

En lisant et relisant Écrits Intimes d'Isabelle Eberhardt, nous n'avons pu nous empêcher de constater que les lettres sont investies par une vive sentimentalité souvent exagérée et peu conséquente qui touche aussi bien ses liens avec ses destinataires arabes qu'avec la « Terre d'Islam » où elle est morte et enterrée. Seulement, ce qui est évident aussi dans ces correspondances, c'est que pour elle, comme pour son frère, sa mère et son père, le Maghreb est aussi une destination de choix où il est possible de réaliser des rêves de bonheur associés à l'aisance matérielle voire à l'enrichissement. Cet aspect lucratif de la relation ne risque-t-il pas d'ôter aux lettres d'Isabelle tout intérêt dialogique ou intellectuel ?

Il nous semble que l'écriture épistolaire d'Isabelle Eberhardt ne s'inscrit guère dans une perspective dialogique et intellectuelle complètement désintéressée comme le sont, par exemple, les correspondances entre Alphonse Daudet et Edmond de Goncourt (1874-1896) ou celles entre Flaubert et George Sand (1866-1876). La lettre, pour cette jeune slave qui a vécu dans d'interminables difficultés, est porteuse de multiples projets littéraires, financiers, religieux, sentimentaux, existentiels et intellectuels que l'épistolière n'a cessé de concevoir tant pour elle que pour son frère et son mari durant les sept avant-dernières années de sa vie.

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Ean : 9782296069718
Date de parution : 30 décembre 2008
Format et Reliure : Livre
Pages : 163