En cette Grande Époque, l'âge du monde fini commence : les racines du mal s'exposent, l'humanité sait ce qui lui est arrivé, ce qui arrive à chaque instant - car c'est une folie religieuse de fond et non une révolution - et lui arrivera demain. De cette gnose se dégage un avertissement auquel nous savons à peine comment répondre sans trahir la littérature, l'esprit, le démon. Le tact poétique est désormais l'expression d'une convention inconnue, plus prégnante pourtant que toute convention reconnue. En cette Grande Époque, la poésie s'élargit en laissant échapper sa flamme et en se figeant : elle est le moteur immobile scellé dans ces strophes, dont l'anarchie, comme unique constitution du monde - la seule qui soit digne des plaintes incessantes, éternellement renouvelées, remontées de la Création au jour du Jugement dernier - devient le véritable argument, et le fredonnement, en contrepoint du vacarme : la véritable musique savante. Qui sait ?

L'origine est le but.