Cordouan n'est pas un phare comme les autres. C'est un chef-d'oeuvre d'architecture, véritable château construit en pleine mer à l'embouchure de la Gironde au prix de travaux titanesques. Gardien de l'estuaire, chargé de guider les bateaux par sa silhouette et par son feu, il frappe tous les visiteurs depuis son achèvement en 1611. Très vite, Cordouan est considéré comme « le phare le plus beau et le plus magnifique du monde », successeur de celui d'Alexandrie.

Mais pourquoi avoir construit un tel monument, avec sa gigantesque chapelle, son architecture somptueuse et ses sculptures foisonnantes, dans un site aussi hostile ? Cordouan ne peut pas se comprendre sans la volonté des rois de France, en premier lieu Henri IV, et sans le génie de son architecte, Louis de Foix. À leur suite, des centaines d'hommes, ingénieurs, maçons, ouvriers, marins, gardiens, ont défendu et gardé leur phare. Tous sont sortis marqués par leur séjour, tout comme les dizaines de milliers de visiteurs.

Cordouan est aussi le dernier témoin de l'univers héroïque et fantasmé des phares en mer, toujours gardé et magnifiquement restauré. Reconnu dans le monde entier, Cordouan est le candidat présenté par la France pour être inscrit dans la liste du patrimoine mondial de l'humanité à l'UNESCO.

L'association des photographies de Yann Werdefroy, des documents anciens et du texte de Jacques Péret est une invitation à (re)découvrir Cordouan et à comprendre le grand phare à travers les siècles.