Ce sixième opus d'Histoire sociale Haute-Loire est placé sous le signe de la diversité.

L'ouvrage donne la parole à des acteurs de l'histoire récente : Didier Bourdelin, alors maire de la commune de Solignac-sur-Loire rappelle son expérience d'élu au coeur de la grande lutte qui opposa partisans et opposants au projet de barrage de Serre-de-la-Fare, sur la haute vallée de la Loire. Dans un tout autre domaine, Raymond Vacheron, alors responsable syndical, évoque les grèves dans la plasturgie et le textile de l'Yssingelais en 1990. Quant à Jean-François Arnould, il a récolté les témoignages de personnes qui se remémorent, soixante-dix ans après, « le coup du Zouave ». Belle réflexion sur la fragilité des témoignages et les caprices de la mémoire.

Domaine important et jusqu'alors inexploré dans nos travaux, celui des parlers anciens, particulièrement dans les couches populaires. Sont-ils irrémédiablement condamnés à disparaître ? Telle est la question que se sont posé des acteurs locaux impliqués de longue date dans la pratique et le devenir de l'occitan.

Relevant de l'histoire plus classique, d'autres études apportent leur contribution à notre objectif : construire une histoire populaire des gens de Haute-Loire. Bernard Soulier explore l'histoire des souffleuses de perles de verre de Margeride qui firent les belles heures de Langeac. Que faire des mineurs délinquants ? Cette question, toujours actuelle, les juristes, les humanistes, les responsables politiques du XIX^e siècle et de la première moitié du XX^e siècle, se la sont posée. Pour la Haute-Loire, René Dupuy montre l'importance de l'enfermement dans les prisons ou dans les colonies agricoles pénitentiaires, véritables bagnes pour enfants.