J'ai gravi sans difficulté les quatre cent dix-neuf marches, je les ai comptées, menant du temple à la représentation de Bouddha sculptée dans la roche. Le sommet de la colline offre une vue splendide sur trois îlots noyés dans la brume. On pourrait presque les gagner à pied, à marée basse. Derrière, la mer s'étend à perte de vue, sans une vague. Aucun oiseau ne se risque à affronter le vent du large. Serait-ce ici le bout du monde ?

Une longue histoire lie Marc Mangin à la Corée. L'« écrivain-voyageur », le « photographe errant » comme il se définit lui-même, aura cependant attendu plus de vingt ans avant de s'immerger totalement dans un pays largement méconnu, souvent confondu avec la Corée du Nord. Dans une langue savoureuse qui le rapproche un peu plus d'un Jack Kerouac ou d'un Kenneth White, il nous fait partager les rencontres fabuleuses que seul un voyage pédestre permet. Son regard de journaliste ne laisse aucune place à la sensiblerie exotique qui transparaît de la plupart des récits de voyage.