Les mamelles de Tirésias

Les mamelles de Tirésias

Guillaume Apollinaire (Auteur)

Daniel Casanave (Auteur (illustrateur))

Editeur(s) : Pythagore


Les mythes nous sont offerts, à nous de les utiliser !

Tirésias, devin grec parce qu'il a fait l'expérience des deux sexes, y apparaît souvent aux côtés de Zeus, Ulysse, OEdipe... Il est en quelque sorte, à la croisée des chemins.

Quand, en 1917, Apollinaire vient à passer, il s'en empare et fait un personnage de son époque : une femme qui, lasse de sa condition, se transforme en homme et quitte son foyer. Le mari, de son côté, accouche de 40049 enfants ! Ainsi débute le drame surréaliste et nataliste d'Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, où il est fait un «usage raisonnable des invraisemblances» !

Plus tard, cette oeuvre, placée sous le signe des métamorphoses, se fera musicale : adaptée par le facétieux «Titus», c'est à dire Francis Poulenc. Aujourd'hui malheureusement, la pièce d'Apollinaire et l'opérette de Poulenc se font rares à la scène...

Enfin, après une incursion chez Alfred Jarry dont il illustra Ubu Roi, Daniel Casanave nous permet de découvrir (ou retrouver) la pièce de Wilhelm Apollinaris Kostrowitzky. Ces Mamelles de Tirésias, Daniel Casanave les connaît bien puisqu'il en réalisa la scénographie en 1986 pour Le Théâtre de la Grande Oreille ; il y joua même un rôle, celui de Lacouf !

Apollinaire ! Un nom d'eau minérale pour un poète lunaire célébrant les Alcools.

Apo «lunaire», frappé des étoiles pendant la Grande Guerre, à la voix languide, telle qu'elle fut captée sur les rouleaux des Archives de la Parole, pleurant les vers du Pont Mirabeau ; car c'est bien lui le poète un peu triste et languide, le Mal Aimé des déceptions amoureuses et «Des éternels regards l'onde si lasse».

Mais c'est pourtant et autant l'auteur révolutionnaire de Zone, le promoteur du cubisme, le premier à s'affranchir de la ponctuation : «Soleil cou coupé».

C'est bien sûr et encore l'inventeur du Calligramme et le licencieux subversif des vieilles légendes allemandes qui changeait les vierges en verges, amateur d'art, familier du Bateau-lavoir, que sa passion des tableaux conduisit en prison...

On enterra cet italo-scythe le jour de l'armistice, ce Onze Novembre 1918, quand les Parisiens criaient «A bas Guillaume !» La légende était close : Cendrars jura qu'Apollinaire avait, ce jour-là, déserté son tombeau... et pourtant l'Enchanteur pourrissait.

À commander
Envoi sous 10 à 15j
* Sous réserve éditeur
17,30 €
Ean : 9782908456424
Date de parution : 1 janvier 2005
Format et Reliure : Livre
Pages : 60