La mégère apprivoisée

La mégère apprivoisée

Editeur(s) : Pardès


La Mégère apprivoisée

The Taming of the Shrew, connu sous le titre de La Mégère apprivoisée, est sans doute l'un des premiers succès de William Shakespeare, et l'une de ses premières oeuvres (il est alors âgé de 26 à 28 ans).

Vraisemblablement inspirée de la comédie de L'Arioste I Suppositi (Les Méprises), qui fut représentée à Londres, à partir de 1566, dans l'adaptation anglaise - déjà ! - de Gascoigne, la pièce de Shakespeare reprend la plupart des inventions de l'auteur italien. Et, si la jeune femme acariâtre et son brutal prétendant sont parfaitement définis dans nombre de fabliaux du Moyen Âge, les personnages secondaires, eux, sont directement inspirés de la Commedia dell'Arte, et le parallèle est évident avec les « masques » italiens : Baptista et le docteur Lombardi, Grémio avec Pantalone, Lucentio avec Lélio ; enfin, les valets Tranio, Biondello et Grumio n'ont rien à envier aux Scapin, Brighella et Arlequin.

Si inventive soit-elle, cette traduction est forcément voisine des précédentes. Ce qui la différencie est l'utilisation d'un langage spécifiquement théâtral, préférable à la forme littéraire, et l'adaptation proprement dite, qui privilégie l'action en écourtant les discours et digressions qui la ralentissent, et dispersent l'attention. Un resserrement a paru nécessaire pour donner son rythme à la représentation, en excluant le prologue, rarement joué, et quelques personnages superflus, dont ce pédagogue, faux père de Lucentio, qu'une courte réplique suffit à évoquer. L'incontestable influence italienne de cette Mégère apprivoisée implique de donner à cette version le mouvement et la brillance qui la rattachent à la Commedia dell'Arte. C'est cette nouvelle mouture qui est proposée pour les « Rencontres théâtrales 2010 » du Festival d'Orange. Daniel Dancourt, auteur de cette nouvelle adaptation, poursuit le but que lui ont assigné cinquante années au service du théâtre, et espère qu'elle permettra de découvrir cette oeuvre allègrement juvénile de William Shakespeare.

Grémio : Allez-y si le coeur vous en dit. Mais je vous préviens que vous allez avoir affaire à forte partie ! C'est une vraie tigresse !

Petruccio : Naturellement. C'est bien ce que je veux. Ventrebleu, monsieur ! croyez-vous que j'irai m'effaroucher des miaulements d'une chatte en chaleur, moi qui ai cent fois entendu rugir les lions d'Orient sur les sables du désert, écouté la tempête mugir, hurler comme le chien de garde des enfers, et le canon tonner sur le champ de bataille ? Comment ! À moi, qui ai vu la foudre déchirer les nuées dans un fracas de fin du monde, vous venez parler du caquet d'une péronnelle, aussi peu redoutable que le craquement des châtaignes qui cuisent sur la braise ? La fable est bonne pour des gamins, mon bon monsieur !

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Ean : 9782867144486
Date de parution : 1 juillet 2010
Format et Reliure : Livre
Pages : 79