« Ce roman est un manuel de montage. L'esprit est une tempête de souvenirs ; la mémoire est un étang de lys blancs. Le voyage des sternes embellit les hautes falaises de craie. Il y a des fractures de clarté dans le silence, des flammes froides dans la parole : seule l'écriture embrase tout. [...] Mes lettres sanglantes remplissent le vide intersidéral. Le noyau cométaire de mon livre est dur. Je n'écris pas pour guérir ; je suis inguérissable. J'écris pour dévoiler l'univers vierge. »

Vagabondage halluciné foisonnant de références, ce récit à strates multiples évoque le destin d'un livre - et les cheminements de son auteur. Il fonctionne comme la Tentation/Révélation d'un enfer autant que d'un salut étrange, obsessionnel. Oscillant entre le sublime et l'obscène, il livre aussi entre les lignes une critique percutante de la littérature telle qu'elle advient aujourd'hui, sans parole, privée de bonne nouvelle, truffée de modes automatiques : bruit blanc d'une machine à gaver le regard qui lit. Sans au-delà.

On s'aventure dans cette Amazonie du Verbe aux côtés de Rimbaud, Mallarmé, Flaubert, Lautréamont, Kerouac... Une incommensurable expérience de lecture.