L'ample culture de Michel Hélayel, cet arc-en-ciel du savoir qui éclaire chez lui aussi bien la philosophie que la politique ou l'économie, donne dans le poème sa vraie lumière.

Chez Michel Hélayel, le monde aboutit à la poésie et la poésie contribue à une définition du monde meilleure, plus exacte et aussi plus fraternelle.

Utilisant dans toute sa fécondité le mot de Rimbaud, devise de toute poésie : «Je est un autre», dépassées l'amertume et la vanité, Michel Hélayel nous introduit à un domaine où le pardon, pas plus que la suffisance, n'ont à faire. Lieu de tranquille certitude, d'équilibre et d'assurance :

Je sais

Tu ne m'insultes pas

Tu vois en moi un autre et tu l'insultes

Je sais

Tu ne m'exaltes pas

Tu vois en moi ton âme et tu l'exaltes

Il faut le remercier de nous apprendre ainsi à nouveau cette vieille vérité que l'homme et le poète échangent sans fin un pouvoir légitime, parce qu'identique : le pouvoir de dire vrai.