La sélection que nous proposons des pensées de Dostoïevski doit permettre au lecteur français de mieux comprendre quelle était sa vision du monde, sans dissimuler sa complexité ni son caractère profondément dérangeant, d'un point de vue philosophique et d'un point de vue politique.
« Le monde de l'éducation est une espèce d'île où les individus, déracinés du monde, se préparent à la vie en y restant étrangers. » Cette critique, radicale, que Maria Montessori adressait à l'école, l'a conduite à penser et à expérimenter une autre pédagogie.L'esprit absorbant de l'enfant est son dernier ouvrage. Elle le présentait elle-même comme « un chaînon dans le développement de notre pensée et de notre oeuvre pour la défense des forces de l'enfance ».
Une des premières femmes médecins d'Italie, Maria Montessori (1870-1952) est mondialement connue pour la pédagogie qui porte son nom.
Édité pour la première en français en 1968, épuisé depuis la fin des années 1970, ce classique oublié rappelle la relégation toujours d'actualité des enfants pauvres. Mais ici la critique de l'école reproductrice d'un ordre social injuste est formulée par ceux qui le subissent.
« Chère Madame, Vous ne vous rappellerez même pas mon nom. Il est vrai que vous en avez tellement recalés. Moi, par contre, j'ai souvent repensé à vous, à vos collègues, à cette institution que vous appelez l'«école», à tous les jeunes que vous «rejetez». Vous nous rejetez dans les champs et à l'usine, et puis vous nous oubliez.
Il y a deux ans, en première année à la Normale, vous m'intimidiez. J'ai d'abord pensé que c'était une maladie que j'avais, ou que peut-être ça tenait de ma famille. Plus tard j'ai cru que la timidité était un mal des pauvres, que les ouvriers laissent aux fils à papa tous les postes de commande dans les partis et tous les sièges au parlement. La timidité des pauvres est un mystère qui remonte à loin... » Extrait de l'avant-propos de Pier Paolo Pasolini.
C'est un livre qui m'a immensément plu parce qu'il m'a tenu constamment en haleine, entre éclats de rire, véritables, physiques, et noeuds à répétition dans la gorge. C'est ce qu'on ressent devant des livres qui redécouvrent quelque chose de manière inédite et neuve, et qui offrent comme un sens de vertige, de liberté, par leur jugement du monde qui nous entoure. Avec ce livre, je me suis retrouvé plongé dans l'un des plus beaux que j'ai lu ces dernières années : un texte extraordinaire, pour des raisons littéraires aussi. On y trouve d'ailleurs l'une des plus belles définitions de la littérature que j'ai jamais lues : la poésie serait une haine qui, une fois examinée en profondeur et clarifiée, devient de l'amour.
Dans son court avant-propos ( inédit en français), Pier Paolo Pasolini présente la singularité de l'école de Barbiana, fondée sur une culture rurale, pour en montrer les vertus et les limites.
Dans sa préface, Laurence De Cock revient sur l'histoire de ce livre, son contexte de production, sa réception en Italie et en France, analysant ce point de vue « de classe » sur le système scolaire, sa singularité et son universalité.
Dans cet ouvrage audacieux et profondément original, on découvre la virtuosité d'un penseur (fusillé à cause de ses idées en Union soviétique en 1937) qui associe intimement science, théologie et linguistique en un seul et même organisme. Ce texte, écrit en 1920, défend une thèse surprenante : les mots ne se réduisent pas à de simples vibrations de l'air, ils sont d'authentiques organismes vivants et ont une énergie propre. Cette énergie, projetée au bon endroit et avec précision, agit sur le monde et sur les hommes mieux qu'aucun artifice de la technique. C'est précisément cela que l'auteur appelle magie. Mais le mot n'aurait pas que le pouvoir de changer le monde, il aurait aussi celui - par le prénom - de façonner la personnalité. Florenski en est si convaincu qu'il rédige en parallèle un curieux ouvrage sur la force des noms. Nous en donnons dans cette édition un extrait portant sur celui de l'auteur, lequel constitue ainsi un exercice insolite ayant valeur d'autobiographie.
Deux cours du jeune professeur Nietzsche, dans lesquels il influe au travail philologique une exigence philosophique.
Qu'est-ce que la culture de droite ? Furio Jesi consacre les études ici réunies à l'analyse des matrices souterraines, du langage et des manifestations des « idées sans mots » de la culture de droite du dix-neuvième siècle , ce faisant il démasque les lieux communs, les formules et les mots d'ordres qui font allusion à un noyau mythique : les principes récurrents de Tradition, Passé, Race, Origine, Sacré. Dans cette perspective, l'auteur enquête sur les appareils linguistiques et iconographiques qui sous-tendent le néo-fascisme, le nazisme et le racisme, et sur les matériaux mythologiques manipulés par la propagande politique de droite pour légitimer son pouvoir et l'ordre social dominant.
Au fil des publications, la figure de Mikhaïl Bakhtine (1895-1975) apparaît comme l'une des plus fascinantes et des plus énigmatiques de la culture européenne du milieu du XXe siècle.
On peut en effet distinguer, comme Tzvetan Todorov dans sa présentation, plusieurs Bakhtine : après le critique du formalisme régnant, le Bakhtine phénoménologue, auteur d'un tout premier livre sur la relation entre l'auteur et son héros ; le Bakhtine sociologue et marxiste de la fin des années vingt, qui apparaît dans les complexes Problèmes de la poétique de Dostoïevski ; le Bakhtine des années trente, marquées par le Rabelais et les grandes explorations culturelles dans le domaine des fêtes populaires, du carnaval, de l'histoire du rire ; le Bakhtine «synthétique» des derniers écrits, sans parler de bien d'autres possibles.
Les textes ici retenus proviennent de trois moments importants de cette riche carrière et permettent de l'éclairer. Des extraits d'abord d'un livre interrompu en 1922, probablement sa première grande oeuvre, description phénoménologique de l'acte de création. Le texte suivant, écrit entre 1936 et 1938, date du moment où l'auteur travaillait à un livre sur Goethe, qui a disparu. Les derniers enfin jalonnent la période finale, réflexions sur «les genres du discours», l'état des études littéraires et tous les sujets qui ont intéressé Bakhtine dans son parcours mouvementé.
Au travers des textes de Charles S. Peirce se fait jour une démarche tout à fait originale, au carrefour de la logique, de la phénoménologie et de la sémiotique. Il s'agit bien du signe, mais sa théorie s'organise selon des catégories très différentes de celles auxquelles nous sommes habitués, et ces catégories ne sont établies qu'après une minutieuse enquête sur les phénomènes. Il en résulte une classification et une description où Peirce met l'accent sur la façon dont le signe agit et s'ouvre sur une chaîne d'interprétants qui peut être infinie. Peirce a ainsi donné à la sémiotique son orientation propre, très distincte du programme saussurien.
Textes rassemblés, traduits et commentés par Gérard Deledalle. Postface inédite de Mathias Girel
Le grand penseur critique américain de la communication Neil Postman montre que la soumission de la culture à la technologie menace de détruire les sources vitales de notre humanité.
Les leçons de l'Histoire de la littérature grecque de Friedrich Nietzsche sont le cours le plus long parmi ceux que le philosophe, alors jeune professeur de philologie, donna à l'Université de Bâle. Organisé sur trois semestres, de l'hiver 1874-1875 à l'hiver 1875-1876, ce cours montre comment ces travaux sur le monde grec ont innervé la pensée du philosophe bien au-delà de son livre sur La Naissance de la tragédie. L'expérience esthétique du monde grec est un phénomène d'une extraordinaire complexité, dont l'implacable étrangeté devient palpable quand on la confronte à la vision moderne. « Littérature », « classique », « originalité », « auteur », voilà des catégories qui ne peuvent s'appliquer directement à l'expérience esthétique du monde ancien. Le malentendu le plus considérable est l'idée même de « culture », telle que nous la connaissons aujourd'hui, liée à la transmission, la conservation et l'accumulation du savoir grâce aux outils de la lecture et de l'écriture. Deux notions de l'art et de la culture s'opposent : d'un côté, une pratique ancienne fondée sur l'oralité, sur le rapport étroit entre l'artiste et son public, son époque, sa cité ; et, de l'autre, la notion moderne de l'homme cultivé, issue d'une éducation littéraire, qui se fonde sur l'étude des textes, des « classiques », des Anciens, de ce qui s'est mué en « tradition ». La dialectique entre oralité et littérature nous parle de deux mondes en conflit, dont chacun a ses propres lois, nées d'une nécessité historique. Finalement, qu'apprend-on des Anciens ? Voilà la question capitale de ces leçons. La réponse ne se trouve pas dans un savoir positif, ou dans une pratique savante. Les Grecs nous enseignent leur différence irréductible, et c'est pour cela qu'ils sont pour nous les maîtres du savoir le plus risqué.
« La Radio est une action humaine, autrement dit collective... [...] Par tout ce qu'elle projette de vivant et d'émouvant, par la façon qui est la sienne, péremptoire et immédiate, elle est le moyen d'information par excellence à notre époque mécanisée, agglomérée et précipitée... » C'est ainsi que le général de Gaulle s'exprimait en 1963 à propos de la « Radio », avec une majuscule ! Et plus que jamais, alors qu'elle fête ses cent ans, elle est indispensable : des centaines de millions de Terriens y puisent leur information, leur culture, leur développement imaginaire, leur évolution. Elle incarne une communauté humaine à la fois collective et solitaire. La relation entre émetteur et récepteur, entre producteur et auditeur, est unique, personnelle, sans pollution.
Toutes celles et tous ceux qui ont eu le privilège de pratiquer cet exercice derrière un micro ont, ou ont eu conscience, que leur sensibilité, leur liberté, leur vérité, étaient en jeu dans un studio. Un espace unique au monde pour transmettre l'événement, le débat, la pensée, la critique... Un espace dédié à celles et ceux qui aiment partager, dans une sorte d'anonymat protecteur, un espace de curiosité accessible spontanément, et dans le meilleur des cas, de vérité. La Radio est un style de vie, une philosophie, un amour des autres et un voyage dans ces « ondes merveilleuses » chères au général de Gaulle.
L'objet de cet ouvrage réside dans l'envie de partager avec les millions d'auditeurs qui, chaque jour, « écoutent le poste », les aventures fantastiques de celles et ceux qui « parlent dans le poste ».
Première femme médecin en Italie, Maria Montessori découvrit les enfants par la pathologie : seuls les « irrécupérables », confinés dans les conditions épouvantables d'un asile de l'époque, lui avaient été confiés pour exercer son métier. Très seule, elle étudia les travaux de confrères ayant tracé la voie, comme Seguin ou Itard. Ce furent ses débuts, les premières découvertes, et les premiers succès.
Dans le tome I de la Pédagogie scientifique, elle transmettait une expérience aboutie auprès des 3-6 ans, commencée en 1907 à la Casa dei Bambini du Trastevere, l'un des quartiers les plus populaires et les plus pauvres de Rome. Les tomes II et III, séparés dans l'édition de 1970, forment en réalité un tout : ce sont les fondamentaux de l'école élémentaire, de 6 à 12 ans.
Le matériel, détaillé de manière scientifique, est appréhendé avec toutes les notions anthropologiques qui le sous-tendent.
Bien loin d'un contexte passé, vieillot et suranné, qui pourrait l'enfermer, Maria Montessori y reste pionnière et novatrice. Lettres rugueuses, système décimal, largement diffusés aujourd'hui, s'insèrent cependant dans un ensemble bien plus vaste, une progression didactique cohérente en profondeur, qui méritent d'être découverts et transmis.
La lecture attentive du cycle élémentaire restera donc pour beaucoup un lieu de découvertes et un enrichissement pour tous.
Attraction et répulsion de la prose et de la poésie, oralité et écriture, écoute des textes, finesse et importance de l'oreille, rythme des phrases, prosopopée, aposiopèse, figures rhétoriques diverses... :
Tous ces moyens de l'art, qui parsèment les écrits philosophiques de Nietzsche, ont été compris et acquis par lui à travers sa connaissance de la rhétorique et de l'éloquence antiques, Nietzsche n'hésitant pas à déclarer que la totalité de la prose moderne dépend des orateurs attiques de manière indirecte, et de Cicéron de manière directe. Le volume X des Écrits philologiques de Nietzsche contiendra pour la première fois la traduction française - directement à partir des manuscrits - de tous les cours que Nietzsche a consacrés à la rhétorique et à l'éloquence : Exposition de la rhétorique antique (avec son Appendice. Abrégé de l'histoire de l'éloquence), Histoire de l'éloquence grecque, Introduction à la Rhétorique d'Aristote, et, pour finir, des extraits de la traduction allemande que fit Nietzsche du livre I de la Rhétorique d'Aristote et d'une partie du livre III (chap. 1-4). Avec l'Histoire de l'éloquence grecque, on tient tout particulièrement un morceau de choix, dont on ne saurait surestimer la valeur : à savoir le seul texte de Nietzsche dans lequel celui-ci décrit du début jusqu'à la fin un processus d'émergence d'individus exceptionnels et de développement d'une culture (observée à travers l'une de ses manifestations insignes, l'art de la parole), jusqu'à son point culminant, puis sa phase de décadence.
Ce livre a marqué l'Histoire d'une pierre. Il a annoncé le début d'une ère nouvelle dans l'éducation : le bâtiment scolaire, souvent sombre, ressemblant à une baraque où les élèves étaient reclus, fit place à une construction de petite taille, attractive, proche de celles qui les accueillent aujourd'hui ; les lourds bureaux noirs furent abandonnés pour des chaises et des tables légères, colorées, qui emplissent maintenant nos écoles. Il indiqua aussi le passage de l'immobilité et du silence, auxquels les écoliers étaient contraints, à l'activité et la gaieté d'une vie normale d'enfant.
Cet ouvrage fut le signal que le temps du maître tyrannique et sévère, imposant des tâches contre nature, exigeant une stricte discipline maintenue par des châtiments, était révolu. Il fallait céder la place à l'accompagnateur serein et bienveillant, étudiant les moyens de favoriser le développement naturel des potentialités de l'enfant. Par ce livre, cet enfant passa des conditions d'emprisonnement et d'esclavage où il était tenu, à celles de liberté et de maîtrise de soi.
Bien des choses sont arrivées, depuis sa publication, mais, de toutes les oeuvres de la doctoresse Montessori, cet écrit reste le plus précieux.
Il fut son tout premier livre, et cette édition historique, publiée aujourd'hui, révèle, comme seul un tel ouvrage peut le faire, la fraîcheur, l'enthousiasme et les sentiments d'une âme qui a fait une grande découverte : la découverte de l'enfant.
Mario M. MONTESSORI
Dotés d'une capacité d'émerveillement et d'une curiosité infinie, les enfants sont naturellement des philosophes en herbe. C'est ce que démontre ici Jordi Nomen Recio, ce professeur pas comme les autres qui utilise avec eux le conte, le dialogue, le jeu ou l'activité artistique. Dans ce livre, il explique comment contribuer à l'épanouissement de l'enfant, mais surtout comment lui apprendre à être libre et à penser par lui-même.
Alors, tous en piste ! L'ouvrage propose des exercices et des jeux philosophiques pour développer les capacités de réflexion de nos jeunes. Douze thèmes essentiels, comme l'amitié, l'art, la joie, le mal, sont abordés à l'aide de penseurs majeurs, tels Platon, Épicure, Spinoza, Montaigne, Rousseau, Nietzsche ou Arendt...
Une façon ludique et interactive de pratiquer la philosophie, en famille ou à l'école, avec les enfants de 9 à 12 ans.
Pourquoi nous libérer des réseaux sociaux nous rendra plus heureux : les arguments qui encouragent à sauter le pas. Ce livre révèle l'envers du décor et nous invite à faire les meilleurs choix possible pour reprendre le contrôle de nos vies. Jaron Lanier, pionnier de la réalité virtuelle et scientifique mondialement connu de la Silicon Valley, nous alerte sur les dangers des réseaux sociaux et nous explique en quoi leurs effets toxiques sont au coeur même de leur conception. En dix arguments simples, il nous encourage à nous libérer de leur emprise pour améliorer notre vie et le monde qui nous entoure.
Les réseaux sociaux ont tendance à faire ressortir le pire en nous : ils nous rendent tristes, craintifs, égoïstes et moins empathiques. Ils nous bercent d'illusions de popularité et de succès. Ils nous font croire que nous sommes plus connectés que jamais alors qu'ils nous isolent. Jaron Lanier s'appuie sur son expertise pour nous expliquer comment, en nous surveillant constamment et en nous manipulant sans que nous en soyons conscients, ils ont des effets dangereux sur nous. Loin de s'en tenir à la critique, l'auteur nous propose une vision alternative mettant en avant les avantages des réseaux sociaux sans leurs inconvénients.
Si vous aspirez à une vie plus heureuse, à un monde plus juste et plus pacifique, ou simplement à retrouver votre liberté de penser, arrêtez les réseaux sociaux. Tout de suite!
Toutes les cinq secondes en moyenne, votre portable se manifeste à vous.
Cet ouvrage se penche sur ce phénomène de société et montre comment cette sollicitation permanente se transforme en dispositif de mobilisation.
Qui dit mobilisation dit militarisation. Ainsi le mobile nous transforme en militaires, abolissant la distinction entre public et privée, entre jour et nuit, entre travail et repos, en nous mobilisant en permanence : nous voilà sommés d'être sans cesse responsables, de ne rien oublier ni pardonner. Le portable aurait-il contribué à l'émergence d'un nouvel état de guerre ?
Le volume VIII des Écrits philologiques de Nietzsche donnera pour la première fois la traduction française intégrale - et directement à partir des manuscrit - du grand cours rédigé par Nietzsche sur Platon, donné plusieurs fois à partir de 1872-1873 jusqu'à la fin de son activité professorale (1879-1879). Il n'existait auparavant qu'une traduction partielle (éd.
L'Éclat) fondée sur une édition insuffisante et incomplète du texte allemand. Le volume contient en outre une courte et dense introduction de Nietzsche pour l'étude de l'Apologie de Socrate, introduction trop méconnue à ce jour et qui fait fond sur la rhétorique platonicienne, ce que les cours de Nietzsche sur la rhétorique permettent de mieux saisir (voir le volume X).
La présentation du volume met en valeur la portée philosophique et philologique de ces deux cours, en soulignant la lecture morale et politique que Nietzsche fait de Platon considéré comme révolutionnaire de la plus radicale espèce. On souligne aussi, à la lumière du Crépuscule des Idoles, la présence secrète de Thucydide, dont l'ombre se profile derrière l'adage placé par Nietzsche en frontispice de son grand cours : Plato amicus sed -.
Dans la rue, dans les cours de récréation, à la maison... Avez-vous vu ces enfants hypnotisés par leurs écrans ? Est-ce un effet de mode passager, une petite faiblesse sans conséquence ? Certainement pas !
Les nouvelles technologies sont en train de modifier le cerveau d'une génération entière d'enfants. Les écrans activent autant les centres du plaisir du cerveau que l'activité sexuelle, et ils font les mêmes dégâts neurologiques que la cocaïne. Les études cliniques corrèlent de plus en plus les écrans avec des troubles comme les TDAH, l'addiction, l'anxiété, la dépression, l'agressivité, voire les psychoses.
Le Dr Nicholas Kardaras, addictologue, a accompagné de nombreux jeunes drogués du monde virtuel dans leur désintoxication numérique. Il nous explique les causes de cette épidémie mondiale et l'effet sur les enfants de nos merveilleux joujoux technologiques...
Le Discours sur notre langue est le premier traité linguistique du XVIe siècle italien et l'une des oeuvres les plus personnelles de Machiavel. S'appuyant sur le traité De vulgari eloquentia de Dante, le Vicentin G. G. Trissino (1478-1550) fait imprimer à Rome en 1524 une Épître sur les lettres nouvellement ajoutées à la langue italienne, dédiée au pape Clément VII. Quand les Toscans entendent qualifier d'italienne la langue littéraire en usage dans la péninsule, leur sang ne fait qu'un tour. En réponse immédiate, le Discours sur notre langue est un plaidoyer patriotique en faveur des droits du parler florentin, selon la méthode de l'époque par raisons (arguments) et autorités (citations des grands auteurs). Déformant sans scrupule l'histoire de la littérature italienne, Machiavel prétend qu'elle naît avec Dante, Pétrarque et Boccace, déclarés Florentins, et que tous les autres écrivains d'Italie ont dû apprendre la langue de ces « trois couronnes », tant leur propre parler était inapte à la littérature. Le Discours constitue ainsi l'acte de naissance de la « Question de la langue », débat passionné qui mobilise ensuite pendant des années de nombreux lettrés italiens (Firenzuola, Martelli, Tolomei, Lenzoni...). Il vaut notamment par le dialogue central entre Machiavel et Dante ressuscité, coup de théâtre où l'on reconnaît la patte du dramaturge, qui convoque l'auteur de la Divine comédie en personne pour le soumettre à un interrogatoire serré et impitoyable sur ses choix linguistiques et stylistiques - et le désavouer.
Années 1950. La télévision déferle dans les salons. Live. La communication instantanée explose. Le moment remplace l'histoire. Pour Marshall McLuhan, la combinaison inédite de l'image et de l'électricité nous précipite dans un « village global », condamnant à tout jamais l'homme typographique patiemment formé par l'écriture alphabétique et l'imprimé.
Analysant les effets des changements techniques sur la communication, les cultures, les sociétés et la politique depuis l'époque médiévale, McLuhan livre avec La Galaxie Gutenberg, son oeuvre majeure. « Le médium est le message », résume-t-il. Une idée toujours pertinente à notre époque où triomphe une culture de l'image qui semble nous ramener à un stade pré-alphabétique, rythmé par le flot ininterrompu des sentiments et des réactions immédiates.
Préface de Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS, directeur de la revue Hermès.
Postface de Jean Paré, traducteur de Marshall McLuhan.
Fred Turner nous guide au coeur du festival Burning Man, véritable mythe au sein de la Silicon Valley, puis dans les locaux de Facebook, parmi les plus secrets de la planète. Ses observations nourrissent une analyse sur le nouvel usage de l'art comme outil de management et de création d'une culture d'entreprise. Acquisitions, fondations, mécénat : les entreprises utilisent depuis fort longtemps l'art pour manifester leur grandeur et leur rayonnement tant dans leurs bâtiments que dans l'espace public. Depuis quelques années, la Silicon Valley utilise l'art différemment pour créer un nouvel environnement de travail, un nouveau style de vie en entreprise, chaque salarié pouvant apporter ses émotions, son moi profond et sa créativité.
Pour accompagner leur croissance accélérée, les firmes du numérique ont développé leur propre culture d'entreprise en intégrant un nouvel usage de l'art. On voit ainsi des ingénieurs préparer des performances pour Burning Man, ou des artistes recouvrir de fresques et d'affiches les murs des locaux de Facebook. A l'image des utilisateurs des médias sociaux, les salariés, chargés de « changer le monde », acceptent de rendre floue la frontière entre vie privée et travail, entre leurs sentiments et leur production.
Dans ce nouvel ouvrage incisif, Fred Turner montre comment les entreprises de tech- nologie ont construit un modèle managérial qui veut rendre invisibles les relations de pouvoir. Elles récupèrent ainsi les idées de la contre-culture, celles d'un monde sans hiérarchie et sans contrats... pour notre bénéfice individuel et pour le plus grand bien des entreprises de la Silicon Valley.
Enseigner les sciences est un jeu d'enfant est une traduc-tion d'un ouvrage qui a connu un vif succès dans les pays de langue anglaise. Ce livre vise à seconder tous ceux qui enseignent la science à des élèves de primaire.
Comment rendre la science attrayante et piquer la curiosité des enfantsoe Comment répondre à leurs questionsoe Comment les faire découvrir par et pour eux-mêmes le monde qui nous entoure ?
Autant de questions auxquelles ce livre répond de façon claire, en s'appuyant sur des situations et des exem-ples concrets. Une postface de François Chevalérias, Inspecteur de l'éducation nationale qui a présidé à l'établissement des programmes pour le primaire, précise les différences et les spécificités françaises.
Janusz Korczak s'intéressa de très près à la radio polonaise dès sa création en 1925. Il reçut rapidement des propositions de collaboration qui aboutirent à une série de textes radiophoniques intitulés "Causeries du Vieux Docteur." Ils furent diffusés à une fréquence plus ou moins importante en fonction des années, de 1930 jusqu'à l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie en septembre 1939. Le succès de ces causeries fut fulgurant auprès des enfants mais aussi des adultes. Il ne subsiste malheureusement aucun enregistrement. Seuls De la pédagogie avec humour et les 7 feuilletons dont nous donnons ici la traduction française ont pu être conservés. L'empathie de Korczak, sa capacité à deviner, à ressentir la douleur de chaque être à tout âge est simplement bouleversante. Ce recueil de textes s'inscrit dans la lignée des ouvrages précédents "Le droit de l'enfant au respect" et "Les règles de la vie"