« Poutine est un homme qui au XXIe siècle mène une guerre du XXe pour atteindre des objectifs du XIXe. ».
La polémique est un genre dont je me méfie vivement, et que je pratique avec parcimonie. Je n'ai jamais pensé que le fait d'avoir écrit des livres, d'être considéré, d'une certaine manière, comme une personne publique, donnait le droit d'exprimer ses opinions à tout vent. Mais parfois l'on n'a pas le choix ; parfois, le silence équivaut à la complicité. Lorsqu'un pays en agresse un autre, comme la Russie a agressé l'Ukraine ce 24 février 2022, se taire serait faire le jeu de l'agresseur, serait trahir l'agressé. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on a passé des années dans les deux pays, lorsqu'on y a des amis, des deux côtés. Pour les uns, comme pour les autres, il importe de choisir son camp.
J.L.
Alors que les circonstances devraient y conduire, l'écologie ne parvient pas à s'imposer comme la force politique dominante du xxie siècle. Les signaux d'alarme concernant les destructions de l'environnement n'ont jamais été aussi forts, le climat est désormais une des principales préoccupations des Français, et pourtant... Alors que les activistes demandent aux gouvernements d'agir davantage pour le climat, les résultats des élections envoient un tout autre signal aux dirigeants.
Cet ouvrage expliquer les raisons de cette apparente contradiction, et pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité. S'il existe un large consensus dans la société pour reconnaître la situation alarmante de l'état de l'environnement, ce consensus disparaît dès qu'il s'agit d'évoquer les solutions, et fait volontiers place aux caricatures ou aux indignations stériles.
Si la démocratie représentative apparaît comme une impasse, la situation n'est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, et l'ouvrage montre comment le changement peut advenir en explorant d'autres voies... sans passer par une « dictature verte ». A condition d'avoir les yeux grand ouverts sur les raisons pour lesquelles nous échouons.
François Gemenne enseigne les politiques du climat et des migrations dans différentes universités, notamment à Sciences Po Paris et à l'Université Libre de Bruxelles, et est chercheur du FNRS à l'Université de Liège, où il dirige l'Observatoire Hugo. Chez Fayard il a publié On a tous un ami noir (2020).
Janvier 2014, en Russie, les hauts fonctionnaires, les gouverneurs, les cadres du parti Russie unie reçoivent un singulier cadeau de Nouvel An de la part de l'administration présidentielle : des ouvrages de philosophie ! Des oeuvres de penseurs russes du XIXe et XXe siècle.
Si Gogol revenait, il décrirait ces imposants personnages en train de peiner sur la lecture de pages emplies de spéculations sibyllines. Le président lui-même a récemment cité ces auteurs dans des discours décisifs, et il faut essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire. Les plus persévérants trouvent d'ailleurs dans ces livres des formules qui résonnent étrangement, et sentent comme une concordance des temps...
Dans cet essai, Michel Eltchaninoff tente de répondre à la question que chacun se pose depuis l'annexion de la Crimée, l'intervention en Syrie, et plus encore en 2022 : qu'est-ce que Poutine a dans la tête ?
Ce livre donne des clés pour déchiffrer non seulement les faces cachées de Poutine mais aussi les aléas de ce nouveau monde. Il est le résultat d'une longue enquête qui devait être publiée plus tard, mais les événements tragiques en ontaccéléré la parution.
L'auteur, qui a connu Vladimir Poutine, aide à comprendrece qui se trame dans l'esprit du dirigeant russe. VladimirFédorovski voit en lui cinq hommes qui façonnent le leader guerrier d'aujourd'hui : l'enfant meurtri, le sportif tacticien, l'espion fourbe, l'homme politique blessé et le tsar fantasmé. Ce qui arrive est d'une gravité pire que la guerre froide car il y avait des lignes rouges à ne pas franchir.
On assiste à un grand mélange entre propagande et politique réelle ; on ne parle plus le même langage ; on joue perdant perdant. Pour reconstruire, il faut tenir compte dne erreur fondamentale qui remonte à la fin de la sortie du communisme : les Occidentaux ont refusé d'associer la Russie au monde libre. On a marginalisé la Russie, on l'a humiliée même, et on le paie très cher aujourd'hui.
De mère russe, de père ukrainien, l'auteur est doublementdéchiré. Il a le sentiment que tout le sens de sa vie diplomatique comme fossoyeur de la guerre froide a été anéanti.
« J'ai croisé la route de Vladimir Poutine à plusieurs reprises dans ma vie. J'étais bien loin de me douter que cet homme sans envergure accéderait un jour au pouvoir suprême. »Ancien officier supérieur du KGB, Sergueï Jirnov décrypte les enjeux cachés d'une guerre que personne n'avait vu venir. Il dévoile ce qui avait vocation à rester secret : la mécanique qui nous a menés au bord de la guerre nucléaire.À travers ce récit vertigineux apparaît la personnalité impénétrable du tsar du Kremlin. Des morts suspectes aux protocoles secrets de la dissuasion, de l'analyse des sanctions économiques au contentieux historique entre la Russie et l'Ukraine, Sergueï Jirnov nous fait pénétrer dans les coulisses du vrai pouvoir. On y découvre avec stupéfaction les obsessions et les rancoeurs du despote, ses multiples fautes stratégiques, la politique provocatrice de l'OTAN et l'attitude ambivalente des Européens.Est-il encore temps, pour sortir de ce redoutable engrenage, d'éliminer Poutine ?Un document exceptionnel à la fois fascinant et inquiétant.Sergueï Jirnov est un ancien officier supérieur du service des clandestins, le plus prestigieux du KGB. Il a rencontré Vladimir Poutine au sein de l'institut Andropov qui formait les futurs éléments opérationnels. Expert de la Russie, il connaît bien la France dont il parle la langue. Il est l'auteur de trois livres dont le dernier est L'Éclaireur.
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
L'univers du pouvoir russe, entre complots et tentatives de coup d'état.
La chronique de Moscou est emplie de grandeur et de sang, de complots, de folies et de mystères. Dans ce livre, Vladimir Fédorovski nous dévoile les coulisses du Kremlin, de la fin du stalinisme aux années Poutine. Sa longue familiarité avec les arcanes politiques lui a permis de recueillir des témoignages inédits et de se plonger dans des archives confidentielles. C'est ainsi qu'il nous conte aussi bien l'histoire de l'espionnage russe en Occident, avec ses épisodes parfois comiques, que les secrets du pouvoir suprême où certains accédaient à la gloire, tandis que d'autres finissaient en exil ou en prison.
Raconter l'histoire de Volodymyr Zelensky, c'est raconter celle de l'Ukraine et des Ukrainiens.
Volodymyr Zelensky, dit « Vova », est issu d'une famille d'intellectuels juifs laïques. Il naît dans une Ukraine socialiste et soviétique, à Kryyi Rih, connue pour ses usines de métallurgie et sa mauvaise réputation. Au moment de l'indépendance en 1991, des milliers d'ouvriers se retrouvent au chômage et la jeunesse désoeuvrée sombre dans la délinquance. C'est par la comédie que Volodymyr cherche à fuir la tristesse industrielle et la violence de sa ville natale. Les modèles du jeune Zelensky sont occidentaux, Benny Hill et les Monty Python. Avec ses amis de lycée, il monte bientôt sa société de production Kavartal 95, du nom du quartier où il a grandi. Elle connaît un immense succès, mais après la Révolution de Maïdan et les représailles infligées par le Kremlin en Crimée et dans le Donbass, il décide de couper tout lien avec le marché russe. Comme nous le rappelle « Zelensky chef de guerre », Vladimir Poutine a toujours maté dans le sang les élans d'autonomie d'anciennes nations soviétiques. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Volodymyr a choisi d'incarner un professeur d'histoire dans son plus grand succès, la série "Serviteur du peuple". L'histoire, c'est également l'une des obsessions de l'homme fort du Kremlin qui assène sa propre version des faits sur l'époque de la Rus' de Kiev : l'invasion du 24 février n'ayant pour but que de recréer la Grande Russie.
Faire le portrait de Volodymyr Zelensky, c'est aussi évoquer son identité juive et aborder la question de l'antisémitisme dans l'histoire de l'Ukraine, que Vladimir Poutine dit vouloir dénazifier. C'est faire la lumière sur ses zones d'ombre, comme sa relation embarrassante avec l'oligarque Igor Kolomoysky, mise en évidence dans la fuite des Pandoras Papers. C'est analyser le flou qu'il a intentionnellement entretenu entre le candidat réel et le personnage virtuel qu'il incarnait à l'écran, ambiguïté dont il s'est servi comme arme de communication, jusqu'à ce 24 février 2022 où tout a basculé, lorsque la Russie a envahi l'Ukraine. Zelensky joue désormais le rôle de sa vie, celui que Vladimir Poutine lui aura tragiquement donné.
La censure de l'ensemble des médias russes, phénomène qui n'avait pas d'équivalent en France depuis au moins la guerre d'Algérie, nous ramène au temps des ciseaux d'Anastasie de la guerre de 14, des « bobards » pour l'arrière et de la propagande de guerre, alors que c'est précisément dans ces temps critiques que nous aurions le plus besoin d'informations.
Heureusement, contrairement aux médias en ligne, les livres ne sont pas - encore - brûlés en place publique. Les dix-sept auteurs de cet ouvrage se sont donc réunis ici pour porter un regard critique sur nos médias dominants et rétablir les faits concernant la Russie actuelle, la russophobie, la guerre en Ukraine, ses origines, les sanctions qui se retournent contre nous-mêmes, le tournant monétaire, politique, géopolitique actuel.
Ce livre ne donne pas en exemple le système politique ayant Vladimir Poutine à sa tête. Il n'est pas pro-russe, il est pro-vérité. Il ne prône aucune guerre mais rappelle, comme le disait Goya que « le sommeil de la raison enfante les monstres » et que, plus que jamais, nous avons besoin d'analyser et de comprendre.
Journaliste, écrivain, professeurs d'université, médecin, essayiste, énarque, professeur de philosophie, professeur d'histoire, ancien ambassadeur, avocat, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ancien membre d'un service de renseignement stratégique, ces dix-sept intellectuels de plusieurs continents se sont réunis ici pour nous parler et déchirer le voile de la censure.
La parole aux Ukrainien·nes?: syndicalistes, féministes, acteur·trices de la société civile, universitaires, qui parlent de leur résistance à l'agression impérialiste russe. Mais aussi des voix venues de Russie et du Bélarus. Analyses et contributions diverses éclairent les enjeux du conflit.
Depuis le 24?février, date de l'entrée des chars russes en Ukraine et du début du martyre du peuple ukrainien, les éditions Syllepse ont entrepris de traduire de nombreux témoignages et analyses d'Ukrainien·nes afin d'éclairer l'opinion publique avec le point de vue des premier·es concerné·es, et la réalité de la guerre. C'est l'essentiel de ce travail qui est publié dans cet ouvrage, dont le principal objectif est de donner la parole à celles et à ceux qui résistent à l'agression impérialiste russe.
Ils et elles nous racontent leurs combats et nous disent leurs espoirs où se dessine un horizon d'émancipation sociale et politique. Plus largement, L'Ukraine insurgée revient sur l'histoire du pays et de ses douloureuses relations avec la Russie. Enfin, la nature du régime autoritaire grand-russe et ses ambitions sont également analysées, sans oublier les voix de son opposition démocratique qui subit une sévère répression.
Livre à multiples voix, L'Ukraine insurgée nous raconte les espoirs d'un peuple qui refuse de se soumettre. De sa victoire dépend l'avenir du continent européen.
Chaque 8 mai, la Russie célèbre la « Grande Victoire » de la Seconde Guerre mondiale. Des défilés sont organisés partout en Russie mais aussi à travers le monde. Ces défilés sont ceux du « Régiment immortel ».
Pourquoi cet engouement soudain, quand la guerre est terminée depuis plus de 70 ans ? En perdant l'URSS, les Russes sont devenus une puissance régionale pauvre et mal aimée de ses voisins. Le génie de Poutine a été de redonner aux Russes la fierté de leur passé soviétique en occultant progressivement ses côtés sombres. Or la victoire sur le nazisme n'est-elle pas le moment le plus glorieux de l'époque soviétique ?
Par un tour de passe-passe, le peuple russe, qui a « gagné la guerre contre le mal absolu », devient porteur du bien absolu. Et Staline, une figure populaire, désormais préférée à Poutine et à Pouchkine.
La conscience nationale ainsi sacralisée, il n'est pas difficile à au gouvernement, qui s'appuie sur une armada de journalistes et de « technologues politiques », de convaincre le « petit peuple » que tous ses agissements sur la scène internationale et à l'intérieur du pays (aggressions contre l'Ukraine et la Géorgie, extinction de la liberté de la parole et de réunion, assassinats politiques), est légitime : le Régiment immortel ne doit-il pas rester prêt à défendre la Patrie et à écraser ses ennemis ?
Les appels à « refonder » l'Europe se multiplient, le désir d'une « renaissance » de l'Europe s'aiguise. Avant de réinventer l'Europe, ne faut-il pas comprendre quand, où, comment et par qui elle a été inventée ?
Qu'elle soit saisie comme un continent, une région, une civilisation, une idée, un faisceau de valeurs et de droits, une religion, une pluralité de langues, un mythe, un ordre ou une culture juridique, une structure composée d'institutions et d'un régime politiques, un éventail d'organisations internationales, un ensemble de sciences et de techniques, et bien d'autres choses encore, l'Europe est un sujet de recherche dans de multiples champs.
Cet ouvrage en témoigne et prend une résonance particulière alors que notre continent est rattrapé par la guerre.
Dans ce récit personnel cinglant, l'économiste mondialement connu Yanis Varoufakis nous révèle l'agenda caché de l'Europe, à travers le récit de son combat perdu pour la restructuration de la dette grecque. Que s'est-il alors vraiment passé dans les coulisses du pouvoir ? Quels furent les échanges à huis clos entre les hauts responsables européens ? Ils se révèlent la plupart du temps stupéfiants par leur cynisme, leur mauvaise foi et leur duplicité...
Traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de la Rochère avec Abel Gerschenfeld.
Il importe pour notre culture démocratique d'éclairer les origines historiques et l'évolution des idées ou des concepts qui ont durablement marqué notre mode de coexistence sociale et politique jusqu'à aujourd'hui. Afin d'établir pourquoi nous sommes devenus ce que nous sommes, et quelles exigences normatives sont associées à une telle vision partagée de nous-mêmes. Le concept de « reconnaissance » est essentiel à notre identité politico-culturelle : il recouvre des exigences aussi diverses que celles de se respecter mutuellement comme membres égaux d'une communauté de coopération, de garantir une reconnaissance inconditionnelle à la singularité de l'autre ou d'adresser des témoignages de considération aux minorités culturelles dans le cadre d'une « politique de la reconnaissance ».Dans ce parcours, Axel Honneth révèle l'influence qu'ont exercée les conditions socioculturelles des différents pays, à commencer par la France, l'Angleterre et l'Allemagne, sur la coloration particulière qu'y a prise l'idée de reconnaissance. Face aux multiples significations qu'a revêtues dans les Temps modernes l'idée selon laquelle nous sommes toujours déjà rattachés les uns aux autres par des relations de reconnaissance, il déploie l'hypothèse que les écarts entre ces significations tiennent aux caractéristiques nationales du contexte dans lequel elles sont respectivement apparues.
Frédéric Pons nous propose une réflexion approfondie sur la personnalité de Poutine. Comment s'est-il imposé à la tête de l'une des premières puissances mondiales, que veut-il, que sont ses objectifs, que cachent ses stratégies ?
Sources et témoignages inédits, l'auteur nous livre une lecture rigoureuse et saisissante pour mieux comprendre et cerner cet homme mystérieux, toujours au coeur de l'actualité.
Vladimir Poutine dirige la Russie depuis maintenant 20 ans. Dangereux dictateur ou sauveur de la Russie, chacun peut avoir un jugement sur l'homme, mais la Russie a signé son retour sur la scène internationale. Si il y a un mystère Vladimir Poutine, n'est-il pas lié à notre manque d'écoute de la Russie. En effet, Poutine parle aux russes et au monde, mais la France et l'Europe ne l'écoutent pas. Aussi pour la première fois, les écrits de Vladimir Poutine sont traduits en français (articles, discours, notes).
A travers la parole de Vladimir Poutine, c'est la vision du monde de l'un des grands dirigeants du début du XXIe siècle qui se dessine. Ce volume porte sur sa marche au pouvoir.
Comment définir le régime poutinien ? S'agit-il d'un autoritarisme camouflé sous des décors démocratiques ? Ou avons-nous affaire à une forme déguisée d'autocratie s'inscrivant dans la continuité de l'histoire russe ? Sommes-nous plutôt en face d'une oligarchie mafieuse ne recherchant que l'enrichissement ? En quoi le KGB a-t-il marqué de son empreinte la Russie d'aujourd'hui ? Le régime de Poutine peut-il entièrement s'identifier avec l'homme fort du Kremlin ? Lui survivra-t-il ? Quelles sont ses réserves de stabilité ? Pourquoi l'opposition russe donne-t-elle cette impression de faiblesse et de division face à un régime dont les échecs sont de plus en plus flagrants ?
Françoise Thom apporte des réponses à ces questions en se penchant sur la genèse du phénomène poutinien et en retraçant les principales étapes de la mise en place du régime. Elle met l'accent sur la place de la « com » dans l'émergence et le fonctionnement du système, montrant comment le Kremlin associe l'archaïsme avec les formes les plus avancées de la modernité. La politique étrangère de la Russie poutinienne est également analysée à travers le prisme des évolutions de politique intérieure. Ainsi apparaît le principal paradoxe de la Russie actuelle : la référence aux « valeurs traditionnelles » ou l'affirmation d'une « civilisation » russe tournant le dos à l'Occident ne sont qu'un camouflage de la passion nihiliste, très moderne celle-là, qui anime les dirigeants du Kremlin aujourd'hui, et qui exerce une influence délétère en Russie et à l'étranger.
Que signifie la souveraineté d'une Union européenne formée de 27 États souverains ? Comment peut-elle se traduire dans une réalité complexe bâtie par des traités successifs sans rudoyer la construction de chaque État membre, formé par sa propre histoire et sa mentalité particulière ? Allons-nous vers une réalité ou une utopie ? Dans son discours à la Sorbonne, le Président Emmanuel Macron a lancé le défi de l'autonomie stratégique de l'Europe. Car si la souveraineté européenne ne peut être assimilée à la souveraineté nationale puisque l'Union européenne n'est pas un État, elle consolide en revanche celle des États-membres en les faisant avancer dans le projet européen commun. C'est en cela que le principe de la solidarité au sein de l'Union européenne trouve sa force. De la sémantique à l'histoire européenne, en passant par les domaines de la défense et de la diplomatie, jusqu'aux questions institutionnelles, c'est une réflexion globale qu'a appelée de ses voeux EuroDéfense-France. Trente-sept spécialistes de cinq nationalités différentes, politiques, décideurs et experts européens, diplomates, chercheurs, historiens et philosophes livrent ici une réflexion capitale sur le devenir de l'Europe.
Ont participé à cet ouvrage : Alain Le Roy, Alfredo Roma, Arnaud Sainte-Claire Deville, Bernard de Cordoue, Camille Defard, Catherine Horel, Christian Cambon, Claude Roche, Claude-France Arnould, Cyrille Schott, François Laumonier, Françoise Grossetête, Frédéric Mauro, Georges-Henri Soutou, Hanna Ojanen, Hervé Bléjean, Jean Christian Cady, Jean Fournet, Jean-Dominique Giuliani, Jean-Paul Palomeros, Jean-Paul Perruche, Jean-Paul Thonier, Jérôme Vignon, Joachim Bitterlich, Jolyon Howorth, Martine Meheut, Maurice de Langlois, Nathalie de Kaniv, Olivier Martin, Patrick Hebrard, Philippe Roger, Phuc-Vinh Nguyen, Pierre Delsaux, Pierre Mayaudon, Sylvie Bermann, Thomas Pellerin-Carlin, Vincenzo Camporini.
Dans La Malfaçon, Frédéric Lordon dénonce une Europe qui se construit sans les Européens, dans le déni de toute expression des souverainetés populaires. Il est urgent de réexaminer de près l'option des monnaies nationales - pour ne pas laisser cette question à la seule extrême-droite - et de réaffirmer que défaire la monnaie européenne n'exclut nullement de continuer à oeuvrer pour l'approfondissement de tous les autres liens entre les peuples européens.
Depuis son lancement en décembre 2018, le Manifeste pour la démocratisation de l'Europe, porté initialement par une centaine d'intellectuel-le-s et responsables politiques européen-ne-s, a recueilli plus de 100 000 signatures. Nous présentons des propositions concrètes et précises pour démocratiser la gouvernance économique et sociale de l'Union européenne, lui donner les moyens d'une régulation efficace de la mondialisation (en luttant contre les inégalités et en rétablissant le pouvoir des États de lever l'impôt sur les entreprises et les ménages les plus favorisés) et permettre la transition vers un modèle équitable et écologiquement durable. Il est en notre pouvoir de transformer rapidement et en profondeur les institutions et les politiques européennes.
Manon Bouju, Lucas Chancel, Anne-Laure Delatte, Stéphanie Hennette, Thomas Piketty, Guillaume Sacriste, Antoine Vauchez.
À la veille des élections européennes de mai 2019, où la ligne de fracture se fera sur l'un des axes majeurs du positionnement de Viktor Orbán depuis 2015 - la politique migratoire -, et trente ans après la fin du Rideau de fer, plonger dans la tête du dirigeant hongrois est un travail nécessaire pour comprendre l'Europe d'aujourd'hui.
Indiscrétions d'une compagne délaissée ? Révélations d'un collaborateur remercié ? Mémoires de son cheval préféré ? Mieux que tout cela : une grille de lecture de la Russie d'aujourd'hui, preuves à l'appui, le témoignage du premier ambassadeur de France à présenter ses lettres de créances à Vladimir Pontine. Toujours passionné de la Russie, cet acteur-observateur a fréquenté nombre de ceux qui façonnent le pays depuis l'an 2000, y compris des oligarques, des artistes et des opposants.
Poutine est en passe de gagner le record de longévité au pouvoir du XXIe siècle. Tacticien plus que stratège, comment réussit-il à séduire les uns, à neutraliser les autres et à tenir en respect la plupart de ses interlocuteurs ? Une majorité des Russes le soutiennent, les autres le supportent. Le monde s'en accommode bon gré mal gré bien qu'il transgresse l'ordre établi. Sans complaisance, ni parti pris, l'auteur évoque les questions que chacun se pose sur la Russie et son Président.