« Si un homme attribue tout ou partie des malheurs du pays et de ses propres malheurs à la présence d'éléments juifs dans la communauté, s'il propose de remédier à cet état de choses en privant les juifs de certains de leurs droits ou en les écartant de certaines fonctions économiques et sociales ou en les expulsant du territoire ou en les exterminant tous, on dit qu'il a des opinions antisémites.
Ce mot d'opinion fait rêver... » Jean-Paul Sartre.
Dans ce bref et lumineux ouvrage, Fernand Braudel présente les conclusions de trente ans de recherches sur l'histoire économique du monde entre le XVe et le XVIIe siècle.
Loin d'être une discipline aride, l'histoire économique, nous dit Braudel, est l'«histoire entière des hommes, regardée d'un certain point de vue. Elle est à la fois l'histoire de ceux que l'on considère comme les grands acteurs, un Jacques Coeur, un John Law ; l'histoire des grands événements, l'histoire de la conjoncture et des crises, et enfin l'histoire massive et structurale évoluant lentement au fil de la longue durée».
Excellente introduction aux travaux de Braudel et à ses principaux concepts, La Dynamique du capitalisme offre une leçon d'histoire concrète, ancrée dans le quotidien des villes, des marchés et des bourses du monde entier, qui parcourt le long chemin de notre modernité.
Une introduction à l'oeuvre de la théoricienne allemande et dirigeante de premier plan du mouvement ouvrier à travers une sélection de douze textes commentés qui présentent les débats et les conflits auxquels elle a pris part ainsi que les grands thèmes de sa pensée : l'impérialisme, la guerre, la démocratie, le nationalisme et le socialisme.
Née d'une réflexion sur l'art d'interpréter les textes et sur la vérité des sciences humaines, l'herméneutique est devenue, grâce à Dilthey, Nietzsche et Heidegger, une philosophie universelle de l'interprétation. Elle a connu ses développements les plus conséquents et les plus influents dans les pensées de Hans-Georg Gadamer (1900-2002) et Paul Ricoeur (1913-2005).
En se penchant sur ses origines, ses grands auteurs et les débats qu'ils ont suscités, mais aussi sur le sens de son universalité, Jean Grondin nous offre la première présentation synthétique du grand courant de l'herméneutique.
Karl Marx est universellement connu pour ses théories sociales et économiques, notamment autour du capital. De nombreux mouvements révolutionnaires ont adopté sa pensée, le marxisme.
L'ouvrage de JN Ducang reprend en les vulgarisant la pensée de Marx ainsi que son ouvrage majeur qui reste une référence : Le Capital. Il s'intéresse également à sa postérité et son influence de sa mort à nos jours.
Il n'est pas besoin de rappeler la traditionnelle méfiance des philosophes envers l'art et les artistes. Ainsi la philosophie de l'art, inaugurée avec Platon, commence-t-elle paradoxalement par une condamnation des « beaux-arts » et de la poésie. Cependant la philosophie de l'art peut naître lorsque l'expérience esthétique devient problématique. Primitif, exotique, populaire, gothique, brut, naïf, l'art se charge luimême de faire éclater toute définition canonique du beau, contestant les évidences esthétiques héritées du passé. La philosophie de l'art n'est donc pas dans la tête du philosophe : elle est requise par l'histoire récente de la définition des « beaux-arts ».
Quelles questions l'art pose-t-il à la philosophie ? Quelle énigme, mais aussi quels défis, la figure de l'artiste représente-t-elle pour le philosophe ?
Il est devenu si courant aujourd'hui de parler des logiques qu'on ne sait bien souvent plus ce qu'est la logique. Pierre Wagner donne à comprendre cette discipline en décrivant le genre de questions que se posent ou que se sont posées les logiciens, le genre de certitudes qu'ils ont acquises et la variété des projets qui animent leurs recherches. S'il expose avec clarté les bases de la logique contemporaine et ses origines historiques, l'auteur montre aussi que, depuis les années 1950, les recherches logiques ont pris de nouvelles directions comme l'étude des structures syntaxiques et sémantiques des langues naturelles, l'informatique théorique, l'intelligence artificielle, la théorie des jeux, l'analyse dynamique des croyances et de la connaissance ou encore les sciences cognitives.
Le travail n'est pas par soi un objet de nature philosophique. La philosophie, si elle s'en saisit, se trouve confrontée à une réalité qui lui est extérieure et elle est inévitablement conduite à rencontrer d'autres savoirs qui, positifs, ont traité du travail avant elle, à commencer par l'économie politique, suivie de la sociologie et de la psychologie. Les textes ici réunis témoignent de cet état. Mais, traitant philosophiquement du travail, ils sont amenés à formuler à nouveaux frais d'anciennes questions (portant sur les rapports entre nécessité et liberté, entre la main et l'intellect, entre la production et l'éducation ou la formation, etc.), et à en poser de nouvelles (ayant trait aux rapports entre travail productif et travail reproductif, entre travail et reconnaissance, entre justice et travail, entre travail et démocratie, etc.). C'est donc toute entière que la philosophie se trouve ici mobilisée, usant de toutes ses ressources, de l'ontologie à la philosophie sociale.
Avec des textes de E. Anderson, S. de Beauvoir, J. Dewey, J. Habermas, G.W.F. Hegel, A. Honneth, K. Marx, M. Mies et A. Schwartz.
De 1944, date de sa mort héroïque, au début des années soixante-dix, marc bloch est surtout apparu comme le cofondateur (avec lucien febvre) de la revue annales, qui renouvela la méthode historique, et l'auteur d'une grande synthèse, la société féodale (1939-1940).
Depuis une dizaine d'années les historiens et les chercheurs en sciences humaines et sociales pensent de plus en plus que le grand livre de marc bloch, c'est son premier vrai livre : les rois thaumaturges (1924).
Il est consacré à l'étude d'un rite curieux : la guérison miraculause, par simple toucher des mains, des écrouelles ou scrofules (adénite tuberculeuse). l'attribution de ce pouvoir aux rois de france et d'angleterre remonte probablement au xiiè siècle ; elle va durer en angleterre jusqu'au début du xviiiè siècle, en france jusqu'en 1825, date du sacre de charles x.
Comment se déroulait le rituel du toucher royal ? quelle était la vraie nature du pouvoir monarchique : les rois étaient-ils des personnages sacrés, des sorciers faiseurs de miracles ? pourquoi enfin a-t-on cru puis cessé de croire au miracle royal ? trois questions qui ont amené marc bloch à explorer les chemins de la psychologie collective, des rites et des mythes, des croyances populaires. pour éclairer le phénomène, il a eu recours à l'anthropologie et à son plus grand théoricien d'alors, frazer, au comparatisme avec les sociétés les plus diverses, aux arcanes de la médecine populaire traditionnelle.
C'est un jalon essentiel dans l'exploration des mentalités et l'invention d'une anthroplogie historique.
Dans son importante préface, jacque le goff s'efforce de préciser les raisons personnelles et les milieux intellectuels qui ont amené marc bloch a écrire ce livre exceptionnel, gros d'avenir, puis à abandonner cette voie, et fait le point sur la situation des rois thaumaturges dans la recherche historique et anthropologique aujourd'hui, dont ce livre est l'un des phares.
La signification politique et sociale de l'oeuvre de Wittgenstein n'est pas l'aspect de son oeuvre le mieux reconnu. Elle fait pourtant l'objet d'un débat permanent chez ses lecteurs, surtout depuis que la méthode du second Wittgenstein est une référence dans différents domaines des sciences sociales, de l'anthropologie à la théorie critique. Longtemps considérée comme prônant l'acceptation des « formes de vie » et l'immanence aux pratiques, la philosophie de Wittgenstein semble peu ouverte aux modes de pensée critiques et à la possibilité du changement social. Pourtant, par l'examen attentif des usages du langage et des transformations qu'ils produisent et requièrent, elle éclaire nos efforts pour imaginer de nouvelles possibilités de vie, des changements progressifs ou radicaux. Les formes de vie ne sont pas limitées par la portée de nos concepts. Ce volume explore cette dimension de plus en plus vivante de la philosophie de Wittgenstein.
Par notre appartenance à l'appareil de production, par notre consommation mais aussi par certaines de nos attentes, nous sommes inscrits pleinement dans l'ordonnancement d'un monde qui nous entraîne vers des catastrophes, alors que ce monde ne nous satisfait pas, individuellement comme collectivement. Malgré cela, rien actuellement ne semble devoir ébranler profondément cet ordonnancement. Le célèbre There is no alternative thatchérien domine l'esprit de nos dirigeants, mais aussi celui de beaucoup de nos concitoyens.
Ce livre propose de récuser ce renoncement et d'envisager quelles seraient les alternatives que nous pourrions choisir pour ne pas subir l'ordre du monde tel que nous le vivons au quotidien. L'auteur en a retenu quatorze - dans les domaines écologiques, économiques, moraux, politiques ou existentiels - qui pourraient changer cet ordre mortifère actuel.
C'est sur le plan politique et démocratique que les sociétés néolibérales suscitent le plus grand rejet. En effet, il n'est jamais question dans les échéances électorales de choix de société à proprement parler, parce que les principes du néolibéralisme sont inscrits dans le marbre et ne sont pas sujets à débats. Toute parole dissidente sur ce plan est immédiatement discréditée par la référence aux régimes totalitaires communistes du passé ou comme étant de nature liberticide. Pourtant l'histoire ne s'est pas achevée avec la fin du communisme. Certes, le consumérisme s'est laissé libre cours, sous l'influence notamment du numérique et d'internet. Et dans la continuité des décennies précédentes, le dumping économique et écologique est devenu la règle d'or du capitalisme à l'âge de la mondialisation.
Mais de nombreuses alternatives sont également apparues, dans le reflux du messianisme révolutionnaire. Avec la prise de conscience universelle du réchauffement climatique, de l'effondrement de la biodiversité et de l'épuisement des ressources, de nouvelles manières de penser l'économie, le rapport au temps, l'alimentation s'imposent peu à peu à la conscience du plus grand nombre. Dans ce livre, l'auteur présente ces alternatives qui ouvrent un espoir dans un monde qui s'approche du chaos et de l'effondrement. À l'opposé des passions tristes, elles peuvent s'avérer enthousiasmantes.
Économiquement, l'heure est dit-on à la reprise, gouverner consisterait à remettre le pays sur ses rails - et s'opposer à ce que l'air du temps peut présenter d'intolérable exigerait dans l'instant de repartir au combat.
Mais que peuvent bien signifier ces verbes, reprendre, remettre, ou repartir ?
À quelles complications et à quelles hantises s'affrontent nos tentatives intimes ou politiques pour surmonter déceptions et défaites, doutes et empêchements, jusqu'à trouver la force d'agir à nouveau ?
Les philosophes se sont souvent penchés sur les premiers commencements de toutes choses ; on voudrait ici, en compagnie de penseurs et d'écri- vains, interroger plutôt les deuxièmes coups, les nouvelles fois, sonder leurs pièges et leurs promesses, et explorer l'expérience individuelle ou collective du recommencement comme on se recoudrait une éthique en guettant le retour des beaux jours.
Cet ouvrage donne la parole à cinq philosophes marxistes français de renommée internationale - Alain Badiou, Étienne Balibar, Jacques Bidet, Michael Lowy, Lucien Sève - qui présentent l'évolution de leur rapport à Marx, à la philosophie et à la politique, depuis les années 1950 jusqu'à aujourd'hui. Dans ces entretiens, chacun à son tour, les auteurs ont répondu aux questions posées par deux philosophes de générations différentes, Alexis Cukier et Isabelle Garo : comment avez-vous rencontré la pensée de Marx, et comment avez-vous commencé à en faire usage ? Dans quel contexte théorique et politique, pour répondre à quelle urgence et à quel problème, en rapport avec quels engagements militants ? Quelle a été l'évolution de votre conception du communisme et que devraient être une action ou une organisation politique communiste aujourd'hui ? Que retenez-vous d'essentiel de la pensée de Marx pour penser la période politique présente ? Au fil des réponses à ces questions, les auteurs analysent les rapports entre philosophie et politique, reviennent sur la trajectoire du marxisme en France et abordent la signification du communisme aujourd'hui. L'introduction, complétée d'une bibliographie étendue, présente les coordonnées théoriques et politiques complexes de ces trajectoires singulières, leurs convergences et leurs divergences, qui éclairent le renouvellement en cours de la philosophie marxiste ainsi que de l'engagement communiste.
Il est temps de relire la Révolution à la lumière du XXIe siècle. Il a duré une décennie ; la Révolution française aussi. Pour cette raison, elle doit être privilégiée. Déclaration des droits et Terreur, pour opposées que soient ces deux mémoires, chacune permet d'interpréter l'autre.
Au fil du déchiffrage, apparaîtront la révolution soviétique et la révolution chinoise. Il faudra bien réveiller les somnambules : si elles sont des révolutions, alors la Révolution française n'en est pas une. Si la Révolution française est une révolution, alors elles n'en sont pas.
Or, les droits de l'homme existent ; ce sont les droits du corps parlant. La révolution française les a rencontrés. De ce fait, elle a approché le réel de la politique. Au réel, les autres ont substitué la triste réalité de la prise de pouvoir. C'est pourquoi il n'y a qu'une seule révolution. Ce que nous voyons du XXIe siècle permet de relire la Révolution ; la révolution, relue, permet de comprendre ce que nous voyons.
La richesse à la fois philosophique, historique et politique de ces deux chapitres sur les XIXe et XXe siècles fait qu'à eux seuls ils forment déjà un gros livre, publié comme première partie de ce vaste ouvrage sur le communisme. Est en cours de rédaction la deuxième partie, «Quel communisme pour le XXIe siècle?», dont le contenu à venir est esquissé en conclusion du présent volume.
La question du communisme a été à nouveau intensément débattue ces dernières années dans le domaine de la philosophie et au sein des théories marxistes. La particularité de l'approche de l'auteur, auteur de travaux marxiens fondamentaux et figure notoire de la refondation communiste, est de l'aborder à partir d'une étude, précise et novatrice, de la signification, du contexte et des usages du terme « communisme » dans le corpus de Marx (et Engels). C'est sur cette base qu'il peut ensuite examiner ce qu'il en a été des prétendus « communismes réels » du XXe siècle - en montrant en détail l'abîme qui les sépare de la visée marxienne. Dans le deuxième chapitre de l'ouvrage, Lucien Sève prolonge ainsi la réflexion initiée dans son dernier ouvrage paru Octobre 1917 : Une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine (Les éditions sociales, 2017). Ce faisant, il intervient également dans les débats historico-politiques, toujours vifs, au sujet de l'héritage des expériences politiques soviétique, cubaine, chinoise, etc. ainsi que des ruptures et continuités au XXe siècle dans les stratégies de la gauche de transformation sociale.
Cet ouvrage, attendu par les lecteurs des trois premiers tomes et qui pourra aussi rencontrer l'intérêt des plus jeunes lecteurs désireux d'aborder l'oeuvre philosophique majeure de Lucien Sève par son versant directement politique, comporte un index des noms propres et un index des matières détaillés, qui constitueront des outils de travail très utiles pour les militants, chercheurs et étudiants. Comme les autres tomes de la tétralogie, il constitue à la fois une pièce indispensable d'un travail de longue haleine et un ouvrage qui se suffit à lui-même, et peut donc se lire aussi bien comme un premier abord de la philosophie de Lucien Sève que comme une nouvelle étape de son développement, comme une initiation au marxisme ou comme un instrument d'analyse et de réflexion pour la théorie et la pratique du communisme.
Crimes passionnels, meurtres motivés par la vengeance ou la jalousie, accidents tragiques, petites et grandes misères du quotidien... Dans le fait di- vers, au drame s'ajoute souvent le tragi-comique, parfois même le cocasse. Il englobe tout ce qui étonne et fait frémir, sans coïncider exclusivement avec le crime, mais recouvrant aussi l'anecdote, l'insolite. Les faits divers composent une histoire populaire de l'humanité et fonctionnent comme un catalyseur des peurs et des interrogations du temps. Débat sur la peine de mort, sur la réci- dive, erreurs judiciaires : la récupération politique est constitutive du fait di- vers.
Le goût du fait divers mêle intérêt pour la vie et passion pour la fiction.
C'est déjà du roman, mais du roman vrai. On commet un crime, mais on ra- conte un fait divers. C'est d'abord un récit. Il est la matrice du genre roma- nesque, embrayeur littéraire, tremplin sur lequel prennent appui les roman- ciers et les poètes. Le goût du fait divers, c'est le goût de la littérature.
Le questionnement phénoménologique portant sur la sexuation, la différence sexuelle et la relation érotique est ancien et remonte aux travaux fondateurs de Husserl, de Merleau-Ponty et de Levinas, puis de Henry et de Marion, où sa dignité philosophique se trouve puissamment renforcée. Toutefois, la publication du Deuxième sexe par Simone de Beauvoir dès 1949 aura adressé un défi important à la méthode et au positionnement théorique des phénoménologues, posant les jalons de la démarche critique propre à la phénoménologie féministe. Le présent volume entend revenir sur quelques-uns des moments fondamentaux de cette histoire et sur le tournant majeur que lui a imprimé la réflexion conjointe sur le genre. En effet, la relation du sexe au genre est complexe et parfois polémique, pour autant que ce dernier est irréductiblement pris dans des mécanismes de construction sociale et politique.
Dès lors, c'est la référence à l'expérience vécue qui devient à la fois cruciale et problématique, ainsi que la manière dont celle-ci invite à privilégier le vécu du corps ou de la chair.
Prix du meilleur ouvrage 2014 décerné par Toit Citoyen, Club des Élus de CE ; Prix du livre RH 2014 « Syntec, SciencesPo-Le Monde » ; Prix 2014 de la Fondation Manpower/Élèves HEC.
Voilà trente ans que l'on nous promet une société sans travail. L'esprit de rente est devenu le nouvel opium du peuple, un narcotique puissant pour gouverner une société où l'on divertit les travailleurs en les rendant invisibles. Pendant ce temps, les nouveaux capitaines du monde ont imposé leur pouvoir grâce à « la finance », comme si l'on pouvait créer de la valeur à partir de rien.Les travailleurs aspirent pourtant à être reconnus, à trouver du sens à ce qu'ils font. Leurs tâches peuvent être pénibles et fatigantes, mais elles sont aussi enrichissantes. Véritable thriller économique, cet essai déroule la logique qui nousa conduits à cette situation absurde. Plaidant pour un travail vivant, il aide à comprendre ce qui ronge nos sociétés - et ce qui, déjà, les renouvelle.
Pierre-Yves Gomez est professeur à l'EM LYON, où il dirige l'Institutfrançais de gouvernement des entreprises. Spécialiste du lien entre l'entreprise et la société, il a été élu, en 2011, président de la Société française de management. Il a notamment publié : Le Gouvernement de l'entreprise (1996) ; La République des actionnaires (2001) ; L'Entreprise dans la démocratie (2009) ou Intelligence du travail (2016).
Dans le christianisme des premiers siècles, l'avènement de la Parousie est envisagé comme l'espérance d'une libération intérieure et spirituelle, mais aussi extérieure et historique. La dissociation de ces deux aspects, intime et historique, tendrait à substituer à l'eschatologie proprement théologique une téléologie, elle-même appuyée sur un ensemble de philosophèmes relatifs à « la fin de l'Histoire ». C'est à examiner les étapes historiques de cette mutation du discours eschatologique, entre Moyen Âge et Temps modernes, que travaillent les différentes contributions rassemblées ici.
Le mot « passion » évoque immédiatement, dans le désordre, les affres, les affects, le désir, l'intensité, l'irraisonné, l'irrésistible, l'absolu... La passion désigne tout autant un état singulier que l'objet même de ce mouvement. Quels que soient les types de passion - amoureuse, mystique, du jeu, de la science - un point commun les relie : le mystère.
Depuis toujours, passion et littérature sont intimement liées : elles se mirent, s'interpénètrent, se réfléchissent, se jaugent et se suspectent à l'aune l'une de l'autre. La littérature permet d'approcher ce qui ne peut se saisir rationnellement, toucher à l'indicible, toucher tout court, c'est-à-dire atteindre sa cible. Car la passion est avant tout un langage, adressé à l'autre certes, celui ou celle dont elle est l'objet, mais surtout à celui-là même qui l'éprouve. Il existe bel et bien une écriture, voire même une poétique de la passion. Qui confine parfois à une métaphysique de la passion, une quête d'absolu bien sûr, dans la mesure où cet état fait littéralement « sortir de soi ».
Les avancées de la biologie contemporaine posent de façon nouvelle des problèmes philosophiques anciens, tels que ceux des rapports entre le vivant et l'inanimé, entre le corps et l'esprit, l'erreur et la vérité.
La philosophie de Spinoza, bien que datant du XVIIe siècle, apporte à ces problèmes des solutions plus pertinentes que la plupart des philosophies plus récentes, développées dans les siècles qui l'ont suivie.
En retour, les acquis actuels des sciences physiques et biologiques, notamment des neurosciences cognitives, permettent de porter un nouveau regard sur certaines notions propres à la philosophie de Spinoza, telles que sa « petite physique », la nature cause de soi, la notion de matière, l'essence des choses, les genres de connaissance, qui acquièrent de ce fait un surcroît d'actualité.
Une approche tout à fait nouvelle de la philosophie, et de Spinoza en particulier, grâce à la biologie et aux sciences cognitives.
Le pragmatisme semble être devenu la chose du monde la mieux partagée. A la fois révolution philosophique et réhabilitation du sens commun, il est en tout cas difficile aujourd'hui de se déclarer anti-pragmatiste sans apparaître vouloir défendre une forme dépassée de ratiocination scolastique. Cet état de fait nécessite qu'une réponse claire soit apportée à la question « Qu'est-ce que le pragmatisme? ».
La thèse qui se trouve défendue dans cet ouvrage est que le coeur, à la fois historique et conceptuel, du pragmatisme consiste dans une théorie de la rationalité épistémique dont suit une théorie de la vérité et, plus particulièrement, de son rôle dans la croyance et l'enquête. Le commentaire du texte de Peirce permet d'aborder la question de la nature du faillibilisme et de la manière dont l'enquête scientifique doit être régulée.
Les rapports de la philosophie aux écrans ont toujours été ambigus. D'un côté la philosophie a toujours accusé les écrans de ne pas nous faire voir ce qu'il y a à connaître. D'un autre côté elle finit toujours, d'une manière plus ou moins inavouée, par chercher des écrans qui nous feront voir au moins l'image de ce qu'il y a à connaître. C'est bien sous le signe de cette ambiguïté que les rapports de la philosophie au cinéma se sont développés en France au XXe siècle, de la précoce condamnation bergsonienne aux efforts notamment de Sartre, Merleau-Ponty, Lyotard et Deleuze pour réhabiliter le cinéma. Que se passe-t-il alors si l'on considère les mutations profondes qui affectent aujourd'hui nos écrans, et qui ne peuvent qu'influencer, non seulement nos manières de percevoir, de désirer, de connaître et de penser, mais aussi de faire de la philosophie ? Interroger nos expériences passées et présentes des écrans pourra nous aider à faire une « philosophie-cinéma » à l'échelle d'aujourd'hui : une philosophie-écrans.
Comment prouver l'existence de Dieu ? Quelles relations entretiennent la raison et la foi ? Quelle est la nature de Dieu et pouvons-nous le connaître ? Pour exposer et expliquer les réponses de Thomas d'Aquin à ces questions, ce livre reconstruit ses thèses et ses arguments. Il examine sa métaphysique, sans hésiter à la comparer à des développements récents dans la philosophie analytique, chez Wittgenstein, Carnap ou Quine, mais aussi Peter Geach ou Anthony Kenny, et dans la philosophie analytique de la religion.
Sans délaisser la perspective historique, la question fondamentale posée dans ce livre est de savoir pourquoi Thomas d'Aquin pense pouvoir décrire la réalité naturelle et surnaturelle des choses et comment il la décrit. Ce que dit Thomas est-il vrai ? C'est en répondant à une telle question que nous comprendrons mieux sa pensée.
Traduit et préface par Roger Pouivet (professeur à l'université de Lorraine et membre senior de l'institut universitaire de France).