"Poutine est un homme qui au XXIe siècle mène une guerre du XXe pour atteindre des objectifs du XIXe."
"La polémique est un genre dont je me méfie vivement, et que je pratique avec parcimonie. Je n'ai jamais pensé que le fait d'avoir écrit des livres, d'être considéré, d'une certaine manière, comme une personne publique, donnait le droit d'exprimer ses opinions à tout vent. Mais parfois l'on n'a pas le choix ; parfois, le silence équivaut à la complicité. Lorsqu'un pays en agresse un autre, comme la Russie a agressé l'Ukraine ce 24 février 2022, se taire serait faire le jeu de l'agresseur, serait trahir l'agressé. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on a passé des années dans les deux pays, lorsqu'on y a des amis, des deux côtés. Pour les uns, comme pour les autres, il importe de choisir son camp."
J.L.
L'étude de la dictature a acquis, en Occident, une dimension presque exotique. Mais les régimes autoritaires restent une réalité douloureuse pour des milliards de gens. Ceux dont les libertés et les droits sont bafoués. Ceux qui subissent arrestations arbitraires, corruption, injustice.
Quelle est la nature de la dictature ? Comment s'implante-t-elle ? Quelles sont les conditions et les circonstances qui favorisent son épanouissement ? Et comment les dictateurs conservent-ils le pouvoir, même lorsqu'ils sont méprisés et moqués par ceux qu'ils gouvernent ? Dans ce bref essai volontiers provocateur, fruit d'une longue réflexion, Alaa El Aswany examine la dictature comme une véritable maladie et s'attache à démontrer que, pour comprendre le syndrome de la dictature, nous devons d'abord examiner les circonstances de son émergence, ainsi que les symptômes et les complications qu'il provoque, tant chez le peuple que chez le dictateur.
Laffrontement entre les Républicains et les Démocrates est de plus en plus violent.
39 % des Républicains sont favorables au recours à la violence pour atteindre leurs objectifs politiques.
300 fusillades de masse sont anticipées aux USA en 2022, un nombre multiplié par 80 depuis les années 1980.
46 % des Américains pensent quune future guerre civile est probable (American Enterprise Institute).
Stephen Marche a imaginé cinq scénarios plausibles, écrits comme des nouvelles, qui sont susceptibles de provoquer létincelle dun chaos national. Dune dispute explosive où des manifestants locaux exaspérés par un shérif cynique se battent contre les bureaucrates des troupes envoyées par le gouvernement fédéral pour sauver un vieux pont, aux conséquences vertigineuses dun violent ouragan qui sabat sur New York, cinq événements qui dérapent sont romancés par Stephen Marche et sont suivis par une analyse précise de leurs impacts.
Stephen Marche a interviewé plus de 200 spécialistes, militaires, officiers de police, agents secrets, politiciens, historiens, experts agricoles écologistes. Il a interrogé aussi ceux qui, au cur de lÉtat, sont chargés dimaginer les plans de bataille en cas de guerre civile.
Un document qui se lit comme un roman et qui nous interroge avec une grande lucidité sur lavenir de la démocratie américaine.
Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d'épuisement et d'érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l'avenir ? Notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d'impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique. Il s'agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s'opposer à l'entropie démocratique reste l'éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique. Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Car si l'homme courageux est toujours solitaire, l'éthique collective du courage est seule durable. Cynthia Fleury, philosophe, professeur à l'American University of Paris, travaille sur les outils de la régulation démocratique. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont Les Pathologies de la démocratie (Fayard, 2005).
Et si l'Ukraine libérait la Russie ? Cette phrase semble indécente alors que la guerre fait rage, que l'Ukraine est ravagée, que la Russie s'efforce de détruire toutes ses infrastructures civiles ; alors que l'on découvre de jour en jour des dizaines et des dizaines de crimes de guerre perpétrés par l'armée russe ; alors que c'est l'existence même de l'Ukraine, en tant que pays et en tant que nation, qui est mise en cause par Vladimir Poutine.
Et si l'Ukraine libérait la Russie ? Je veux dire, si l'électrochoc provoqué par le désastre ukrainien arrivait, en Russie, à réveiller les consciences, et à changer l'Histoire russe ?
André Markowicz est né en 1960. Il a traduit, entre autres, pour les éditions Actes Sud, toutes les oeuvres de fiction de Dostoïevski, Eugène Onéguine de Pouchkine ainsi que le théâtre complet de Tchékhov, avec Françoise Morvan et Le Maître et Marguerite de Boulgakov (aux éditions Inculte). C'est aussi avec elle qu'il anime depuis 2019 les éditions Mesures. Depuis 2013, il tient un journal en ligne sur Facebook.
Et si la philosophie russe nous aidait à comprendre la stratégie de Vladimir Poutine ? Cette idée n'a rien d'absurde, tant les prophètes du conservatisme, de "la voie russe" et de "l'empire eurasiatique" ont le vent en poupe au Kremlin et le soutien de toutes les extrêmes-droites européennes, le FN en tête !
Le Pen, Trump, Poutine, Bolsonaro, Modi, Duterte... Après l'internationale brune dans l'entre-deux-guerres, voici la nouvelle internationale fasciste. Ugo Palheta, l'un des meilleurs spécialistes du fascisme contemporain, analyse ici comment le poison se diffuse à l'échelle mondiale. Décortiquant les arguments xénophobes qui transcendent les frontières, il met à jour la terrible mécanique mondiale à l'oeuvre. Il ne s'arrête pas pour autant à ce constat glaçant : un nouvel internationalisme porteur de luttes profondément émancipatrices est aussi à l'oeuvre, construisant l'anti-fascisme du 21e siècle.
« J'ai croisé la route de Vladimir Poutine à plusieurs reprises dans ma vie. J'étais bien loin de me douter que cet homme sans envergure accéderait un jour au pouvoir suprême. »
Ancien officier supérieur du KGB, Sergueï Jirnov décrypte les enjeux cachés d'une guerre que personne n'avait vu venir. Il dévoile ce qui avait vocation à rester secret : la mécanique qui nous a menés au bord de la guerre nucléaire.
À travers ce récit vertigineux apparaît la personnalité impénétrable du tsar du Kremlin.
Des morts suspectes aux protocoles secrets de la dissuasion, de l'analyse des sanctions économiques au contentieux historique entre la Russie et l'Ukraine, Sergueï Jirnov nous fait pénétrer dans les coulisses du vrai pouvoir.
On y découvre avec stupéfaction les obsessions et les rancoeurs du despote, ses multiples fautes stratégiques, la politique provocatrice de l'OTAN et l'attitude ambivalente des Européens.
Est-il encore temps, pour sortir de ce redoutable engrenage, d'éliminer Poutine ?
Un document exceptionnel à la fois fascinant et inquiétant.
Sergueï Jirnov est un ancien officier supérieur du service des clandestins, le plus prestigieux du KGB. Il a rencontré Vladimir Poutine au sein de l'institut Andropov qui formait les futurs éléments opérationnels. Expert de la Russie, il connaît bien la France dont il parle la langue. Il est l'auteur de trois livres dont le dernier est L'Éclaireur.
Le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale a reconnu le génocide du peuple ouïghour en Chine. Dilnur Reyhan redonne ici un nom et une voix aux femmes et aux hommes - écrivains, poètes, traducteurs, éditeurs, universitaires, chercheurs - qui ont été enfermés, « rééduqués », condamnés à mort ou à perpétuité. Face à la destruction à marche forcée d'une langue, d'une culture, de tout un peuple, d'une civilisation, Dilnur Reyhan nous alerte aussi sur le sort tragique des femmes ouïghoures et en appelle à la solidarité des féministes françaises. Dans la lignée de la revue Apulée, engagée dans la défense indéfectible des libertés et attachée aux voix du monde, Les Apuléennes proposent des entretiens, essais, articles et analyses en résonance directe avec les enjeux et les perspectives actuels.
Je viens d'un pays qui est né à minuit.
Quand j'ai failli mourir, il était juste midi passé.Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix. Refusant l'ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzai résolut de se battrre pour continuer d'aller à l'école. Son courage faillit lui coûter la vie.
Le 9 octobre 2012, alors qu'elle n'avait que quinze ans, elle fut grièvement blessée par un taliban dans un car scolaire. Cet attentat censé la faire taire n'a que renforcé sa conviction dans son combat, entamé dans sa vallée natale pour la conduire jusque dans l'enceinte des Nations unies. À seize ans à peine, Malala Yousafzai est la nouvelle incarnation mondiale de la protestation pacifique et la plus jeune candidate de l'histoire au prix Nobel de la paix.Moi, Malala est le récit bouleversant d'une famille exilée à cause du terrorisme ; d'un père qui envers et contre tout a fondé des écoles ; de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l'ont encouragée à s'instruire, à écrire, à dénoncer l'insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l'accès au savoir. Elle a reçu le PRIX NOBEL DE LA PAIX le 10 octobre 2014
« Palmito », « Gros Cheval », « le Mythe » « Trump des tropiques », on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d'une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d'assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d'extrême droite à s'installer à Brasilia. C'est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s'interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l'économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l'écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ?
De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l'Amazonie, des tentatives de coup d'Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l'histoire moderne une grande démocratie n'avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d'un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l'homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l'armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l'état des médias et des démocraties ?
Bruno Meyerfeld, franco-brésilien et correspondant du journal Le Monde au Brésil, a mené l'enquête et retrace les grands évènements de son mandat ainsi que l'itinéraire de ce personnage haut en couleurs, depuis son enfance jusqu'à son arrivée au pouvoir. Il dévoile le quotidien de ce président insomniaque et paranoïaque au sein du palais de l'Aurore, résidence des chefs de l'Etat brésilien. Une plongée dans la folie au pouvoir et la découverte d'un pays hors du commun. Entre lumière et ombre.
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
L'auteure analyse les origines du poutinisme et apporte un éclairage sur les enjeux de la mémoire du stalinisme et la contamination des rapports sociaux par le monde criminel en Russie. Le refus de reconnaître une responsabilité historique dans les crimes du stalinisme a façonné selon elle la culture postsoviétique. Cet ouvrage expose également comment cette politique s'est appuyée sur certains courants de pensée occidentaux, et sur l'empressement d'une partie des élites occidentales à se laisser entraîner dans le système russe de corruption.
Dina Khapaeva, originaire de Saint-Pétersbourg, enseigne à l'École des Langues modernes de l'Institut Technologique de Georgie (États-Unis).
En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d'une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d'une longue pratique de l'irresponsabilité... L'humanité aurait-elle atteint son « seuil d'incompétence morale » ? Dans cet essai ample, l'auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s'en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une « guerre des civilisations » qu'à l'épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l'Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique. Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d'espoir : la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune.
La chronique de Moscou est emplie de grandeur et de sang, de complots, de folies et de mystères. Dans ce livre riche en révélations, Vladimir Fédorovski nous dévoile les coulisses du Kremlin, de la fin du stalinisme aux années Poutine. Acteur et observateur privilégié des événements qui ont entraîné la fin du communisme, sa longue familiarité avec les arcanes politiques lui a permis de recueillir des témoignages inédits et de se plonger dans des archives confi dentielles. C'est ainsi qu'il nous conte aussi bien l'histoire de l'espionnage russe
en Occident, avec ses épisodes parfois comiques, que les secrets du pouvoir suprême où certains accédaient à la gloire, tandis que d'autres finissaient en exil ou en prison.
Vladimir Fédorovski retrace ici une épopée hors du commun où la réalité dépasse souvent la fiction, avec certains souvenirs personnels qui font parfois songer à Game of Thrones. Enfin, à la lumière de l'élection présidentielle de 2018, l'auteur nous éclaire sur la guerre de succession autour de Vladimir Poutine.
Comment le Brésil est-il devenu indépendant ? Pourquoi la criminalité est-elle si élevée ? Le Brésil est-il le champion du monde des inégalités sociales ? Les églises évangéliques sont-elles devenues incontournables ? Pourquoi Lula est-il un symbole politique ? L'Amazonie est-elle en train de disparaître ? Le Brésil devient-il dépendant de la Chine ? La démocratie brésilienne est-elle en danger ?
Longtemps présenté comme la puissance montante aux côtés de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud (les Brics) - le Brésil, emmené par son président Lula (2003-2010), affichait nombre d'atouts : potentiel économique, vitalité démocratique, jeunesse, ressources naturelles, réserves de biodiversité, culture riche et métissée... Mais le rêve a tourné au cauchemar, les scandales de corruption et l'enrayement de l'économie ont conduit le peuple désenchanté à plébisciter Jair Bolsonaro. Depuis lors, ce « Trump des tropiques » a multiplié les décisions pénalisantes : non-respect des accords de Paris, déforestation, politique économique déconnectée de la réalité, gestion catastrophique de la pandémie, culte des armes... Les travers de l'autoritarisme historique et les fragilités économiques ont rattrapé le géant aux pieds d'argile. Saura-t-il se réinventer ?
En 100 questions clés, voici un panorama complet du cinquième plus grand pays du monde encore en devenir pour mieux appréhender son histoire, ses richesses, ses potentiels, ses défis et ses espoirs.
Loin des récits convenus, Yves Chevrier livre une généalogie du pouvoir chinois qui plonge dans l’histoire du xxe siècle. Point d’« Empire céleste » ou de tradition prétendument ancestrale dans cette enquête sur les origines de la Chine contemporaine, mais l’analyse patiente et pointue d’une succession de transformations politiques qui modèlent le présent, jusqu’à la restauration de l’État sous la férule du Parti. L’« empire terrestre » est la forme de cette domination conservatrice et autoritaire en même temps qu’une formidable puissance globale.
En deux tomes, ce livre offre aux lecteurs les moyens de comprendre pourquoi l’entrée de la Chine dans la globalisation ne la voue pas à la démocratisation. Le premier volume, qui traite de la période allant de la fin du xixe siècle à la mort de Mao, montre que l’échec de la transition démocratique ne date pas d’aujourd’hui. Il y a un siècle, quand se forme le Parti communiste (1921), deux ans après le Guomindang de Sun Yat-sen, la Chine des « Seigneurs de la guerre » se trouve dans la situation de la Libye actuelle… après avoir envoyé quarante millions de citoyens aux urnes. Ces circonstances tragiques ne sont pas le fait des impérialistes occidentaux comme il est souvent avancé, mais la conséquence d’une démocratisation manquée ou plutôt, selon les mots de l’auteur, « désinstitutionnalisée ». La démocratie en Chine n’est pas impossible : c’est historiquement une forme qui se ferme d’elle-même.Yves Chevrier a dirigé pendant de nombreuses années le « Centre Chine » de l’EHESS, où il est directeur d’études émérite et membre du Centre de recherches sociologiques et politiques Raymond Aron (CESPRA). Il a enseigné à l’INALCO, à l’IEP de Paris ainsi qu’à l’université de Genève. Ses travaux de recherche portent sur l’histoire du politique et l’histoire intellectuelle de la Chine contemporaine.
Les principales notions de géopolitique expliquéesDepuis la fin du XXe siècle, la géopolitique fait un retour en force. Face aux bouleversements des grands équilibres mondiaux, nul ne peut faire l'impasse sur cette discipline dont l'ambition est d'expliquer les ressorts de la puissance. Avec pédagogie et sans dogmatisme, l'auteur propose de clarifier les 50 notions qui permettent de saisir les enjeux et les défis géopolitiques de notre époque : sécurité globale, organisation des échanges, mondialisation inéluctable, circulation accélérée de l'information, quête d'un développement durable, respect des droits de l'homme...
50 notions, dont :
Le changement climatique
Les bouleversements liés au terrorisme
Le choc de la pandémie
Et bien plus encore !
À l'occasion de ses 90 ans, l'homme politique et philosophe, Mario Tronti, revient sur une vie consacrée à la lutte, à la sagesse de cette lutte politique essentielle qui a marqué son siècle, le vingtième, et dont l'édifice s'est effondrée comme sous le coup d'une date de péremption. Revenir sur une vie, c'est ne pas craindre la mort. Il est un âge auquel on peut dire: "la vieillesse est finie, vient l'âge des patriarches". Cet âge permet un regard sans complaisance sur ce qui a été accompli et sur ce qui a été gâché. La longue réflexion de Tronti est un enseignement exemplaire pour un temps sans horizon. Déjà dans La politique au crépuscule il écrivait: Surgit alors le critère de l'honnêteté: à un certain moment tu sens que tu dois savoir comment les choses se sont effectivement passées.
Mario Tronti (Rome 1931) est une penseur politique italien, fondateur du mouvement opéraïste, défenseur d'une politique qui l'a conduit à entrer au Parti communiste italien, dont il fut sénateur. Auteur d'ouvrages fondateurs, il a publié à partir de la fin des années 90 des livres qui témoignent d'un certain pessimisme à l'égard du politique : La politique au crépuscule (2000) Nous opéraïstes (2013) ont paru aux éditions de l'éclat.
Le 24 février 2022, le régime de Vladimir Poutine déclenche une «opération spéciale» contre l'Ukraine dont les objectifs sont la prise de la capitale Kyiv, la destitution du président Volodymyr Zelensky et son remplacement par un fantoche. Le tout sous prétexte de «dénazification» de l'Ukraine. Depuis, l'Ukraine est soumise au feu de l'artillerie et des missiles russes.
L'Ukraine insurgée donne la parole aux Ukrainien·nes qui luttent par tous les moyens nécessaires, aux syndicalistes, aux féministes, aux acteur·trices de mouvements sociaux et aux universitaires. Tous nous racontent leurs combats contre l'agression impérialiste russe et expriment leurs espoirs où se dessine un horizon d'émancipation sociale et politique. La parole est aussi donnée aux oppositions et aux dissidences qui s'expriment en Russie et au Bélarus.
Alors que tous ces témoignages et analyses mettent en accusation le régime autoritaire grand-russe et ses ambitions, le présent ouvrage revient également sur l'histoire de l'Ukraine et de ses relations avec la Russie.
Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara... Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, au cours des trois dernières décennies, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces figures majeures de la libération africaine suscitent aujourd'hui un intérêt croissant chez les nouvelles générations, à la faveur de l'atmosphère de révolte qui monte aux quatre coins du monde.Saïd Bouamama redonne corps et chair à ces penseurs de premier plan qui furent aussi des hommes d'action, mais ont trop souvent été réduits à des icônes. Leurs vies rappellent en effet que la bataille pour la libération, la justice et l'égalité n'est pas qu'une affaire de concepts et de théories : c'est aussi une guerre, où l'on se fourvoie parfois et dans laquelle certains se sacrifient. L'auteur, pour autant, n'en fait pas des martyrs absolus : c'est pourquoi ce livre s'attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques.À l'heure où l'on se demande comment avoir prise sur le monde, ce portrait politique collectif rappelle qu'il a toujours été possible, hier comme aujourd'hui, de changer le cours des choses.
Les appels à «?refonder?» l'Europe se multiplient, le désir d'une «?renaissance?» de l'Europe s'aiguise. Avant de réinventer l'Europe, ne faut-il pas comprendre quand, où, comment et par qui elle a été inventée?? Qu'elle soit saisie comme un continent, une région, une civilisation, une idée, un faisceau de valeurs et de droits, une religion, une pluralité de langues, un mythe, un ordre ou une culture juridique, une structure composée d'institutions et d'un régime politiques, un éventail d'organisations internationales, un ensemble de sciences et de techniques, et bien d'autres choses encore, l'Europe est un sujet de recherche dans de multiples champs. Cet ouvrage en témoigne et prend une résonance particulière alors que notre continent est rattrapé par la guerre. Samantha Besson est professeure au Collège de France, titulaire de la chaire Droit international des institutions, et professeure de droit international public et de droit européen à l'Université de Fribourg en Suisse. Contributions de Patrick Boucheron, Nicolas Chapuis, Françoise Combes, Souleymane Bachir Diagne, Nicole Gnesotto, Edith Heard, Marc Henneaux, Henry Laurens, Thomas Lecuit, William Marx, Jean-Éric Paquet, Timothée Picard, Philippe Pochet, Thomas Rmer, Tiphaine Samoyault, Jrg Stolz, Jean-Marie Tarascon, Anne de Tinguy, Stéphane Van Damme, Antoine Vauchez.
Le soviétisme sans le communisme: telle est la Russie rêvée par Poutine.
En perdant l'URSS, les Russes sont devenus une puissance régionale pauvre et mal aimée de ses voisins. Le génie de Poutine a été de redonner aux Russes la fierté de leur passé soviétique en occultant progressivement ses côtés sombres.
Depuis quelques années, la Russie orchestre des célébrations de plus en plus grandioses de la " Grande Victoire " de la Seconde Guerre mondiale. Une fois par an, d'interminables cortèges défilent au son de chants patriotiques, un peu partout dans le pays mais aussi à travers le monde. On y brandit des photos de vétérans et on y croise le portrait de Staline.
Ces cortèges s'appellent le Régiment Immortel.
Pourquoi ces célébrations monumentales, alors que la guerre est terminée depuis plus de soixante-dix ans ? Après la chute de l'URSS, la Russie était devenue une puissance régionale pauvre et mal aimée de ses voisins. Le génie de Poutine a été d'utiliser la victoire contre le nazisme pour rendre aux Russes la fierté de leur passé soviétique, en occultant ses côtés sombres. Le peuple russe, qui a gagné la guerre contre le Mal, devient naturellement l'incarnation du Bien.
La conscience nationale ainsi sacralisée, il n'est pas difficile de convaincre le peuple que tous les agissements du régime, quels qu'ils soient (agressions contre l'Ukraine et la Géorgie, abolition de la liberté d'expression et de réunion, assassinats politiques), sont légitimes : le Régiment Immortel ne doit-il pas rester prêt à défendre la Patrie et à écraser ses ennemis ?
Fruit d'une vie entière d'observations et de recherches, ce livre nous alerte sur la folie ultra-nationaliste d'un pays qui embrigade ses enfants et militarise la société. L'auteure opère pour ce faire un retour limpide sur la longue histoire messianique de la Russie, racontée avec la rigueur de l'historienne et l'acuité du témoin.
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LA PRESSE EN PARLE
" Un livre indispensable pour comprendre les ressorts d'une politique identitaire et belliqueuse. " Michel Eltchaninoff,
Philosophie Magazine
" A lire absolument si vous vous intéressez à la Russie. " Télématin,
France 2
" [Galia Ackerman] démontre comment les "technologues politiques" du Kremlin ont accaparé le Régiment immortel, "apothéose païenne du culte de la nation", pour l'accorder à la nouvelle idéologie de l'État russe basée sur un patriotisme effréné et une militarisation sans précédent. " Isabelle Mandraud,
Le Monde
"
Le Régiment immortel éclaire, à la lumière de sa longue histoire, la "folie ultra nationaliste" d'un pays où règne encore le soviétisme - l'appareil autoritaire -, mais délesté de son essence communiste " Jean-Marie Durand,
Télérama
" Il fallait tout le sérieux de l'historienne et tous les souvenirs d'une Russe exilée en France depuis la perestroïka pour écrire ce livre quasi testamentaire sur la dérive militariste de la Russie de Vladimir Poutine. " François Clémenceau,
Le Journal du dimanche
" C'est l'évolution de la Russie poutinienne que décrit Galia Ackerman dans un tableau impressionnant et remarquablement documenté. "
Etudes
" Une enquête intellectuelle passionnante. (...) Courez acheter ce livre lumineux, complet et précis. " Michel Eltchaninoff,
Les nouveaux dissidents
" Dans son livre
Le Régiment Immortel, l'historienne Galia Ackerman, qui vit à Paris, analyse le piège mental créé par Poutine. En réécrivant l'histoire du vingtième siècle, ce dernier a produit la vision délirante d'une Russie combattant de nouveau le "fascisme" en Ukraine -- comme si le fait de revivre, en permanence, la "Grande Guerre patriotique" de 1941-1945 était le seul moyen de rallier son peuple. " Nathalie Nougareyde,
The Guardian
" Un captivant essai. "
L'Express
" Dans
Le Régiment immortel, Galia Ackerman revient sur les relations de la Russie à son Histoire, à partir des commémorations du 9 mai, [et] analyse surtout la récupération politique qui en est faite par Vladimir Poutine, plus de 70 ans après. " Olivia Gesbert,
France Culture
" Un essai profond et instructif. " Laure Mandeville,
Le Figaro
" L'histoire du Régiment Immortel peut être considérée comme l'allégorie de ce qui est arrivé à la Russie depuis que Poutine y a imposé un tournant politique décisif. " Brice Couturier,
France Culture
" Le livre de Galia Ackerman permet bien de mettre à nu le travail de construction d'une nouvelle idéologie d'État qui est actuellement conduit en Russie, au prix parfois d'une réécriture de l'histoire. " Alain Guillemoles, La Croix
" Spécialiste de l'Ukraine, de la Russie post-soviétique et de son idéologie officielle, [Galia Ackerman] analyse dans ce livre passionnant l'utilisation très politique par Poutine de la victoire sur le nazisme. "
Politis
" Un livre formidable et passablement inquiétant. [...] Il faut absolument [le] lire. "
RFI
" Galia Ackerman propose un essai aussi cohérent dans la thèse qu'il défend que large dans les aspects qu'il envisage. "
La vie des idées
" Magistral. "
The Conversation
Développement économique vertigineux, montée en puissance impressionnante, modernisation militaire sans précédent, passions nationalistes souvent incandescentes, confrontation de plus en plus intense avec les États-Unis, tous ces ingrédients connus semblent conduire immanquablement la Chine à la guerre.
Les causes immédiates d'un conflit armé ne manquent pas : les prétentions de Pékin en mer de Chine du Sud, le conflit territorial sino-japonais autour des Senkaku (Diaoyu) et surtout la volonté farouche de Xi Jinping de réunifier Taiwan à la République populaire constituent les principaux barils de poudre qui peuvent à tout moment exploser. De fait, les prédictions d'un affrontement militaire dans le détroit de Formose d'où la Chine sortirait vainqueur se multiplient.
Pour l'heure, ce que l'on observe avant tout est une utilisation de plus en plus fréquente par le gouvernement chinois de ce qu'on appelle les "zones grises" entre la paix et la guerre. Cette stratégie s'est étendue, en 2020, à la longue frontière sino-indienne. Ce nouveau modus operandi permet aussi à l'Armée populaire de libération (APL) et aux autres agences de sécurité chinoises d'améliorer leur capacité de projection de forces et leur préparation au combat. Mais les enjeux d'une guerre ouverte, et pas uniquement avec les États-Unis, restent énormes, incitant l'APL à d'abord envisager des "opérations extérieures" plus limitées et moins dangereuses.
Pour ces raisons, bien que nul ne puisse contrôler les passions humaines, et sans pour autant exclure l'irruption de crises militaires, la Chine et les États-Unis s'orientent plus vers une guerre froide d'un nouveau type que vers une guerre chaude qui pourrait rapidement se nucléariser.
"Nous les avons accueillis avec sympathie, un brin amusés par leur accoutrement folklorique. Quelques années plus tard, nous découvrîmes presque à l'improviste que cet islamisme qui nous paraissait si pauvrement insignifiant s'était répandu dans tout le pays."
Boualem Sansal, l'une des grandes voix de la littérature algérienne, s'interroge sur les acteurs de la propagation de l'islamisme : les États prosélytes, les élites opportunistes, les intellectuels silencieux, les médias, "la rue arabe"... Il questionne aussi l'échec de l'intégration dans les pays d'accueil des émigrés.
Une synthèse engagée, documentée, des prises de position humanistes qui dénoncent à la fois le pouvoir militaire algérien et le totalitarisme islamiste.