Les récits de Patrick Modiano sont traversés de personnages féminins aussi évanescents qu'inoubliables qui jouent un rôle prépondérant dans le développement de l'intrigue. Conformément à une poétique marquée par la réticence, quelques traits suffisent au romancier pour faire (re)vivre Yvonne Jacquet, Denise Coudreuse, Carmen Blin, Gay Orloff ou Dora Bruder. Analyse originale et détaillée des attributs et fonctions dévolus à ces personnages, cet ouvrage nous rappelle la cohésion associant forme esthétique, contenu thématique et impératifs éthiques dans l'oeuvre et l'écriture de Modiano.
"Ce livre est constitué d une série d essais qui associent une lecture de ""Chien de printemps"" de Modiano à celle de trois contes de Diderot. Ces lectures mettent en relief les relations problématiques de la littérature à la réalité et de l écrivain à ses lecteurs. La lecture de ces deux auteurs se mélange au parcours personnel de l auteur comme écrivain, dont les textes se posent en contrepoint à ceux de Diderot et de Modiano."
Les artistes de Patrick Modiano lui appartiennent comme l'auteur lui-même appartient au monde déréalisé du spectacle. Ils hésitent et s'éclipsent, jouent avec les masques, les noms et les formes. L'artiste est-il ce dandy, ce saltimbanque, cet homme déchu que guette le Néant ? Et l'artiste modanien n'est-il pas à double titre ce fantôme, cet être en quête de son identité ? Annie Demeyère nous convainc de cette unité du monde modanien en rassemblant les éléments d'une enquête sociologique, biographique et esthétique du Portrait de l'artiste.
L'Histoire avec une grande hache, pour emprunter le vocabulaire de Perec, reprend non seulement l'histoire de Perec et de Modiano, mais aussi l'histoire de Kim dont le pays connaît aujourd'hui encore une séparation artificielle entre le Nord et le Sud. Ces écrivains, issus de la génération d'après-guerre, choisissent une stratégie paradoxale de l'écriture : dire sans dire. Lire l'indicible équivaut à lire le silence et le vide. Ces écrivains transforment dynamiquement le vide en source créative à travers les espaces urbains.
Les années d'Occupation ont marqué l'auteur de La Place de l'Étoile à un point tel que l'ensemble de son oeuvre paraît articulée autour de cette période. Afin de saisir toute la portée du traumatisme causé par les " années sombres ", Baptiste Roux a tenté de rendre compte de toute la complexité des rapports entretenus avec la Seconde Guerre mondiale au moyen d'une étude associant l'analyse du contexte historique à celle de l'identité du narrateur-écrivain.