« On a longtemps dit que j'étais réservée, voire "muette comme une tombe". En fait, il ne s'agissait ni de froideur ni d'indifférence. J'étais en deuil. Et je ressentais comme une nécessité d'habiter un monde lisse, impersonnel et protecteur vis-à-vis, non pas de la mort, mais de la séparation qu'elle inflige avec la disparition de l'autre. » Ginette Raimbault a consacré sa vie aux questions du deuil et de la mort. Ce n'est pas un hasard. Dans ce livre limpide, émouvant, probablement l'un des plus personnels qu'elle ait écrits, elle donne la parole aux endeuillés et explore le « cataclysme intérieur » provoqué par la mort de l'être aimé.
Lorsque l'enfant disparaît, ses parents ont d'abord le devoir de réapprendre à vivre. Comment surmonteront-ils cette épreuve intolérable que constitue la perte d'un enfant ? Ginette Raimbault s'est appuyée sur les témoignages spontanés de ceux qui ont eu recours à l'écriture pour "intégrer" leur deuil : ainsi Victor Hugo pleurant Léopoldine, Gustav Mahler fou de douleur à la mort de Putzi; Isadora Duncan ou Geneviève Jungersen perdant l'une et l'autre deux enfants en même temps... Si chaque cas est unique, il illustre aussi tel ou tel aspect d'un bouleversement psychique et affectif inévitable. Car le travail du deuil, s'il n'est jamais organisé ni conscient, obéit cependant au même mouvement : celui d'une compensation, qui peut prendre des formes variées (nouvelle maternité, militantisme, retour à la religion) et d'une symbolisation, en l'occurrence ici grâce à la création artistique. A travers la détresse de ces cas illustres qui ont su trouver les mots pour la dire, ce livre pose de façon incisive et émouvante une question universelle : qu'est-ce qu'un enfant pour son parent ?
" ce livre d'écoute, ce livre d'amour, sobre et nu.
"
(françoise giroud - l'express. )
". au-delà d'un texte poignant parfois insoutenable, et que baignent une infinie poésie, une infinie tendresse. " (le monde. )
" un document bouleversant. " (les nouvelles littéraires. )
" le livre de l'attente de l'agonie et de la mort, écrit par les enfants qui vont mourir. " (cahiers universitaires catholiques. )
" avec une grande rigueur, une grande sobriété et une grande économie de moyens l'auteur a simplement restitué tous ces témoignages qui, dans l'instant, bouleversent.
" (le nouvel observateur. ).
En 1996, à l'initiative du Dr Nicole Bru, veuve du Dr Jean Bru, fils du fondateur des laboratoires UPSA, est ouverte, à Agen, la Maison d'accueil Jean-Bru. Son objectif : offrir, dans la limite des places disponibles, soit une vingtaine au total, une structure d'accueil et un lieu de vie à des fillettes et des jeunes filles âgées entre 7 et 18 ans, venues de la France entière, qui ont été victimes d'abus sexuels dans leur famille.
Au fil des années, l'équipe (éducateurs spécialisés, assistante sociale, psychiatres consultants, médecins, psychologues, etc.) chargée d'aider ces mineures en souffrance met au point un protocole d'encadrement et de soins de plus en plus affiné en même temps que se précisent les difficultés liées à une prise en charge spécifique, mais aussi les thérapeutiques les plus adaptées.