"Par horreur de l'ennui, j'ai choisi les mathématiques. Par horreur de l'ennui, je les ai abandonnées..." Tous les jours, dans tous les domaines, nous faisons des progrès formidables et nous nous en réjouissons bruyamment. Le savoir, bien entendu, améliore nos vies matérielles. C'est en outre un excellent divertissement. Mais nous lui prêtons des vertus libératrices qu'il n'a pas et refusons de voir ses aspects aliénants. Les problèmes éthiques empirent au fur et à mesure que la biologie invente de nouveaux procédés. La course au savoir favorise la multiplication de spécialistes soumis. Obsédés par la compétition, ils ne se posent de questions qu'internes à leur spécialité, ne s'interrogent pas sur son sens, ne remettent pas en perspective son rôle social. Didier Nordon traite donc ici avec acuité et tout le détachement que lui permet l'usage de la première personne des revers que l'explosion du savoir nous inflige. Un livre pour tous ceux que les mathématiques, la solitude,
la philosophie, la méchanceté, la connerie et l'éthique intéressent.
Comme agencée pour être la plus anxiogène possible, la condition humaine semble une plaisanterie de mauvais goût. Que cela soit dû à un dieu amateur de farces cruelles ou à l'évolution aveugle, tout semble agencé pour que les hommes ne puissent jamais savoir à quel saint se vouer.
Les cercles vicieux abondent. Ainsi les récits inventés pour sublimer l'effroi face à la mort sont merveilleux, mais on s'entretue en leur nom. Le noeud d'angoisse qui constitue les hommes engendre autant la cruauté que la compassion ou la créativité. Mauvais goût encore : les hommes célèbrent la vie, mais les organes qui la donnent les attirent (amour) et les répugnent (excrétion). Comme l'urine, l'âme surgit par le sexe. Humiliante bizarrerie.
Des apohorismes décapants pour penser autrement la condition humaine...
Cet ouvrage est une collection des chroniques que Didier Nordon publie chaque mois dans Pour la Science.
L'auteur manie l'humour et la dérision. Son style fait mouche.
Pour décrire un mathématicien, le réalisme serait une faute de goût.
Après une première mort cruelle, le héros n'hésitera pas à en connaître d'autres. Est-ce à dire qu'il est protégé contre tout ce qui fait les tragédies humaines ? Hélas, non ! Il est siège d'une idée fixe, et cette idée fixe, à elle seule, suffit largement à lui faire souffrir mille morts. II s'est mis en tête de démontrer coûte que coûte une certaine conjecture, dite " conjecture de Goldbach ". Problème qu'on peut supposer coriace puisque, énoncé en 1742, il n'est, malgré de nombreuses tentatives, toujours pas résolu.
Lancé dans une entreprise d'aussi longue haleine, notre héros a tout le temps de mourir, de renaître, de mourir encore, avant d'en voir la fin.
"vérité.
ce à quoi l'esprit peut et doit donner son assentiment" (grand robert, 2001). voilà bien une injonction ! la vérité est comme la loi : nul n'est censé l'ignorer. serions-nous donc condamnés à étudier les deux millions d'articles scientifiques qui paraissent chaque année et qui, tous, prétendent dévoiler un peu de l'inépuisable vérité du monde? non, rassurons-nous. plutôt qu'absorber la dose massive de vérité que diffusent ces articles, nous pouvons profiter, grâce à ce recueil, de l'humour dont sont porteurs leurs perles, leurs
paradoxes, leurs contradictions.
Un recueil d'histoires drôles fondées sur un humour dit mathématicien.
À quoi l'infini sert-il?
À déterminer la couleur du caméléon.
Pourquoi les droites ont-elles des peines de coeur?
Parce que les cercles sont de grands timides.
Combien de temps faut-il pour faire un sandwich au jambon?
Deux ou trois heures.
Quel est le bon moment pour acheter à la Bourse?
Quand on se sent au plus bas.
D'où la peur de la mort provient-elle?
D'une plaisanterie faite à Ève par Adam.
Et... à qui ce recueil s'adresse-t-il?
À tous ceux qui ont un âge. Ou qui en ont eu un.
Nul n'est mieux placeì qu'un matheìmaticien pour sourire de la meìgalomanie de sa profession, mener la rigueur jusqu'aÌ l'absurde, personnaliser les nombres au point de les croire capables de s'entretuer, transformer les figures de geìomeìtrie avec une exaltation semblable aÌ celle d'un roi entrant en guerre pour agrandir son pays...
Ces nouvelles, ouÌ s'entremêlent fantaisie, humour, mais aussi, parfois, un peu d'amour deìçu, devraient autant conforter dans leur affection ceux qui aiment les matheìmatiques que consoler de leurs deìboires ceux qui les ont subies en classe aÌ contrecoeur.
Mathématiques, dans la touffeur des salles de classe du lycée, où se déroule la lente litanie des lois d'addition des sinus, n'est pas particulièrement burlesque.
Les erreurs des scientifiques sont cependant drôles dans la mesure où ils enfreignent les règles de la rationalité qu'ils prétendent suivre dans leurs travaux et études.
Délectons-nous ainsi des travers des intellectuels: ils saisissent, dans le filet à papillons idéologique qui enserre leur cerveau, tout soupçon d'idée propre à assurer leur succès médiatique.
Tous les mois, Didier Nordon écrit le bloc-notes de la revue Pour la Science.
Matyo en fait les illustrations. Ce sont ces dessins que l'on retrouve ici sous forme d'abécédaire inversé (ou ZYXaire), extraits de leur contexte bloc-notique, mais légendés par le même Nordon qui a tenu à " rendre à [son] illustrateur la monnaie de sa pièce ". Dessinateur et illustrateur bordelais, Matyo publie des dessins dans des journaux pour enfants (Toutàlire, Les Clés de l'Actualité Junior, l'Aquitaine Petit à Petit) et aussi dans des journaux pour les grandes personnes (Pour la Science).
Les chroniques de Didier Nordon sont un des rendez-vous mensuels que les lecteurs de Pour la Science ne voudraient pas manquer. Ils apprécient l'humour, parfois grinçant, la vision désabusée, caustique, clairvoyante que Didier Nordon jette sur le monde en général, celui de la recherche et de l'enseignement en particulier. Retrouvez une sélection de ces chroniques rassemblées dans un nouveau recueil.