Miguel de Cervantès a raconté la vie de don Quichotte jusqu'à son retour au village après sa troisième sortie. À peine le chevalier a-t-il rédigé son testament qu'il rend l'âme, entouré de sa gouvernante Quiteria, du curé don Pedro, du barbier Nicolas, de son écuyer Sancho Panza et de sa nièce Antonia, tourmentée par les nombreuses dettes que lui lègue son oncle et les attentions masculines peu louables dont elle est l'objet, alors qu'elle n'a d'yeux que pour le bachelier Samson Carrasco. Chacun se souvient de l'ingénieux hidalgo et s'interroge sur les intentions profondes qui ont guidé son âme. Mais l'action continue, qui donne à Andrés Trapiello, à Sancho Panza et au lecteur l'occasion de se venger de la bêtise de ceux qui, profitant de sa folie, se sont moqués du chevalier à la Triste Figure.
Pour ceux qui perdent une guerre, la fin des combats n'est que le début de nouvelles épreuves, peut-être plus terribles encore.
Lorsque Justo Garcia commence son journal, l'issue de la guerre civile ne fait aucun doute et son détachement, comme le reste de l'armée républicaine, est en déroute. Pour lui et des milliers d'Espagnols, le seul espoir de survie est désormais de fuir, vers la France d'abord, puis le Mexique. La faim, la saleté, la peur, le mépris, l'exil, Justo Garcia raconte jour après jour la débâcle, où seuls l'amitié et l'amour rencontrés en chemin lui permettent de conserver foi en l'humanité.
Espagne, début des années 70. Une ville universItalre dont la gloire se conjugue au passé, un étudiant en rupture de conformisme familial que le hasard d'une amitié embarque dans un groupuscule maoïste. Le franquisme vieillit, le marxisme fleurit dans les coeurs de la jeunesse.
Notre héros va découvrir l'amour, le combat politique, le mal d'être - et, finalement , l'ambiguïté nauséeuse de tout.
Vingt ans après, l'alchimie de la mémoire servie par la poésie, l'ironie et le regard aigu d'un bel écrivain, commémore ces années d'apprentissage.
Franco est mort dans son lit, l'Espagne est devenue démocratique. I.:.écrivain quadragénaire consulte son fichier intime avec une tendresse sans illusions.
Cela donne un roman superbe où chaque ligne, chaque émotion, sonne juste.
Poète, essayiste, romancier, Andrès Trapiello (né en 1953) est l'une des figures-clés de la scène littéraire espagnole contemporaine. De ses cinq romans publiés à ce jour, un seul a été traduit en français (D'un vaisseau fantôme, La Table Ronde, 1994). Lauréat en 2003 du prestigieux Prix Nadal pour une savoureuse
parodie de roman noir (Los amigos del crimen perfecto à paraître chez Buchet/Chastel), Andrès Trapiello est également éditeur.
Construit comme une recherche historique menée par l'auteur, Le Journal de Justo Garcia se présente comme un vrai journal retrouvé relatant des faits vieux de 40 ans.
Le narrateur, Justo García, jeune typographe de 22 ans, fait partie de l'armée républicaine en déroute lors des derniers mois de la guerre civile espagnole. Isolée du reste des troupes, sa compagnie erre de villages en villages dans le nord de l'Espagne, une Espagne qui en est à sa quatrième année de guerre civile et où tout n'est plus que désolation, pauvreté et ruines.
Le récit de ce jeune homme modeste s'attache à un quotidien épouvantable où la cruauté et l'horreur de la guerre sont banalisées. On se bat pour un morceau de pain, on trahit pour une veste un peu plus chaude. La seconde partie du roman, celle de la défaite, s'articule autour de l'ouverture de la frontière française sous le regard narquois des troupes fascistes qui voient arriver des milliers de réfugiés, soldats, civils, femmes, vieillards et enfants crevant de faim et de froid. Tous seront conduits dans les camps de St Cyprien, Argelèssur-Mer où le nom de « camp de réfugiés » revêt sa réalité la plus cruelle : celui des barbelés face à la mer.
Succèdent quelques épisodes pittoresques, avant l'embarquement de nos personnages dans un bateau affrété par les sociétés de charité anglaises pour l'Amérique latine. Le récit de Justo García se clôt sur la description
des journées de traversée où la souffrance des hommes devient l'unique centre d'un futur anéanti à jamais.
On peut penser que ce roman provoquera un choc dans le lectorat français, à l'image de La question d'Henri Alleg dans les années 70. Si la souffrance est un thème universel, ce roman aborde moins la dimension métaphysique que la description d'éléments concrets, perceptibles par tous.
Le style de Trapiello traduit merveilleusement ces origines modestes qui n'entravent en rien une compréhension de la défaite de millions d'Espagnols qui ont perdu la guerre, une guerre qu'ils n'ont pas voulue, ce que nous
avons tendance à oublier.
Aujourd'hui, Julie Chonchon n'est pas d'humeur. Pas d'humeur pour les maths en tout cas ! Elle doit suivre son premier cours de soutien scolaire dans cette matière et elle s'attend au pire. Quelle n'est pas sa surprise quand elle découvre que son prof particulier est une étudiante super sympa avec un style très original ! Qui aurait cru que les maths rendaient les gens aussi cool ?
Julie Chonchon n'a plus qu'une idée en tête : devenir célèbre ! Avoir sa photo dans le journal et pouvoir l'afficher sur le tableau d'honneur à la maison, ce serait merveilleux ! Julie ne manque pas d'imagination et est prête à tenter tous les exploits : apprendre le dictionnaire par coeur, participer avec son chat à une compétition d'animaux célèbres, faire une chenille humaine avec ses amis et marcher des kilomètres. Seulement voilà, la célébrité n'est pas qu'une question de volonté !
El paradis est une enclave résidentielle peuplée de yuppies trentenaires, un monde où tout semble parfait comme dans les magazines. Sauf qu'il y a quand même une vilaine tache dans le décor, sinon Petra Delicado ne serait pas là. Juan Luis Espinet, brillant avocat, mari séduisant et bon père de famille est retrouvé noyé dans la piscine de la résidence après une soirée bien arrosée. Partant du principe que personne n'est insoupçonnable, l'inspectrice Delicado et son adjoint Garzôn vont arpenter la face cachée du paradis où tout n'est pas que luxe, calme et volupté.
Avec cette cinquième enquête de son célèbre tandem, Alicia Giménez Bartlett plonge le lecteur dans une ambiance à la desperate housewives. Son ironie mordante n'épargne personne, mais le comique des situations n'exclut pas un regard lucide sur la vie et ses rendez-vous manqués.
Humeur noire, joueuse ou massacrante : en matière de changements d'humeur, Julie Chonchon en fait voir de toutes les couleurs à tout le monde ! Ce matin, elle ne veut pas que l'été s'arrête. Elle ne veut pas se brosser les cheveux, elle n'a pas envie de retourner en classe et encore moins d'apprendre ses leçons d'orthographe. En plus, elle n'est allée nulle part pendant les vacances alors elle n'a rien d'intéressant à raconter. C'est sûr, la journée commence mal : Julie Chonchon est carrément de mauvais poil !