Qu'une pandémie survienne est une chose, mais qu'elle enclenche, en temps de paix, un tel système de restrictions des libertés publiques en est une autre. Circuler, se réunir, manifester, être éduqué, travailler, etc. : des pans entiers de notre existence quotidienne ont été atteints de façon inédite. Pire encore, notre vie « privée » a été et reste mise en danger. Mais pourquoi donc et comment un objectif dit « de santé publique » peut-il faire vaciller les principes fondateurs de l'État de droit démocratique et ceux de la démocratie représentative ? Ce livre est percutant et décapant. Il dresse, pour la Belgique, un premier bilan, rigoureux et sans la moindre concession, des atteintes réelles portées à l'État de droit et à ses mécanismes démocratiques. Mais, dans un esprit prospectif, il tente aussi une hypothèse : ces atteintes graves se sont greffées, puis multipliées, sur des dérives bien antérieures à la pandémie. En somme, un régime politique, lui-même déjà grippé, peut voir son état de santé subitement se détériorer quand survient une crise qui nécessiterait de s'en tenir, pour la traverser, aux fondamentaux de l'État de droit.
Souvent, la philosophie prend la latitude de se poser là où elle veut. La collection « Empreintes philosophiques » témoigne d'un art de la suivre à la trace, où qu'elle soit et sans a priori : les arts, les lettres, les sciences, les religions, bref tous les savoirs du monde que la philosophie informe autant qu'elle s'en informe, par ce jeu des empreintes.
Aux mois d'avril et de mai 1981, Michel Foucault prononce un cours qu'il intitule Mal faire, dire vrai. Fonction de l'aveu en justice. Il y poursuit l'élaboration de la notion de gouvernement par la vérité, introduite en janvier 1979 dans La naissance de la biopolitique puis reprise en janvier 1980 dans Le gouvernement des vivants pour donner un contenu positif et différencié à la notion de savoir-pouvoir et opérer par rapport à celle d'idéologie dominante un second déplacement.
Le cours est la trace d'un engagement militant : le fruit de l'alliance nouée avec des juristes radicaux, sous l'égide de l'École de criminologie de l'Université catholique de Louvain, à l'occasion d'un projet de révision du code pénal en vigueur en Belgique. Adressé à un public de juristes et de criminologues, il replace l'analyse du développement de l'aveu pénal dans l'histoire plus générale des technologies du sujet et examine diverses techniques par lesquelles l'individu est amené, soit par lui-même, soit avec l'aide ou sous la direction d'un autre, à se transformer et à modifier son rapport à soi. D'entrée de jeu, Michel Foucault annonce que le problème qui l'occupe a deux aspects. Politique : «savoir comment l'individu se trouve lié, et accepte de se lier au pouvoir qui s'exerce sur lui». Philosophique : «savoir comment les sujets sont effectivement liés dans et par les formes de véridiction où ils s'engagent».
Ainsi conçues, les leçons peuvent se lire comme une suite donnée à Surveiller et punir ou comme une première esquisse de l'analyse de la parrêsia et des formes alêthurgiques développée dans Le courage de la vérité. Avec le sujet avouant, ce n'est pas seulement le thème du dire vrai qui est introduit. Parce que les formes de véridiction ont partie liée avec l'assujettissement et la déprise de soi, c'est aussi la question de ce qui s'en déduit pour la philosophie critique - qu'en l'occurrence, Michel Foucault met en oeuvre, à la croisée de l'activité pratique et de l'activité théorique, de la politique et de l'éthique.
Tout « moment » de crise globale et généralisée dans la vie des humains invite à reposer les questions philosophiques primordiales : qu'avons-nous appris de nous-mêmes et de l'état de notre monde ? Où allons-nous désormais, et comment ? Et que devons-nous faire ? Un petit livre pour nous aider à vivre et à nous orienter ! Connu du grand public pour ses analyses, sages et prudentes, de ce vaste univers de l'éthique médicale et des « soins de santé », Michel Dupuis livre un essai bref et réflexif sur cette redoutable pandémie. Parce que sa démarche est philosophique, il cherche d'emblée du sens dans l'événement et il identife quelques balises d'orientation. Il s'agit, en effet, d'apprendre à « vivre avec » ce qui nous arrive et aussi de nous rappeler que tout « moment » de crise globale et généralisée dans la vie des humains invite à reposer les questions philosophiques primordiales : qu'avons-nous appris de nous-mêmes et de l'état de notre monde ? Où allons-nous désormais, et comment ? Et que devons-nous faire ? Un petit livre pour nous aider à vivre et à nous orienter !
La théologie pratique ou théologie pastorale s'intéresse aux pratiques individuelles et collectives des chrétiens. Cette discipline est la dernière-née en théologie, apparue lorsque la modernité a mis en question les relations entre la société et les Églises. Son objet est le christianisme concret. Les initiatives prises - ou à prendre - pour annoncer l'Évangile, célébrer le mystère pascal, édifier la communauté, soutenir les personnes et/ou agir dans la société, constituent autant de pratiques essentielles du christianisme que la théologie doit analyser, accompagner, critiquer et promouvoir. La théologie pratique essaie d'intégrer la foi vécue dans le champ de la recherche d'une meilleure compréhension de Dieu, de son projet de salut pour l'humanité, des relations qu'il établit avec l'humanité et de ce que cela provoque pour les relations entre les êtres humains.
Ce manuel propose d'entrer en théologie pratique, comme un processus de découverte progressive des questionnements sur l'agir chrétien fondé sur une expérience particulière, des méthodes pour travailler rigoureusement ces actions, des sources principales dans le catholicisme, des perspectives à oser en postmodernité. Il s'adresse aux étudiants en théologie et à toute personne cherchant à développer une réflexion sur l'annonce de l'Évangile dans le contexte actuel de mutation radicale du rapport entre christianisme et société.
Dix maraîcher(e)s se lancent dans l'aventure folle d'une relocalisation de la production alimentaire bruxelloise. NIMAculteurs (non issus du milieu agricole), ils ont opéré une lente ou plus rapide reconversion. Ils ont fait le choix de travailler à proximité de la ville car ils croient fondamentalement en la nécessité de nourrir les urbains par des filières courtes. Ils travaillent de manière bio-intensive, sur de très petites surfaces, avec peu ou pas de motorisation. Ils sont à l'affût d'innovations sociales et de nouvelles techniques. Aux portes de Bruxelles, ces maraîchers pionniers inventent de nouvelles agricultures. Ce livre est le fruit de trois années de rencontres ethnographiques avec eux.
Ce court traité aborde l'immense chantier des débats contemporains sur l'éthique des vertus, mais via la petite porte dérobée de l'herméneutique. Voici un livre d'une rare et intense richesse théorique et pratique qui fera le bonheur de ceux pour qui la philosophie doit être une manière de vivre et de nous rendre meilleurs. Quel paradoxe de voir revenir, dans un monde oscillant parfois entre désabusement et cynisme, la question des « vertus » et leurs éthiques afférentes. Elles ont même un statut spécifique, au sein de la philosophie morale contemporaine, à côté des morales déontologiques du devoir et des morales conséquentialistes. Profitant de ce renouveau, ce court traité aborde l'immense chantier des débats contemporains sur l'éthique des vertus, mais via la petite porte dérobée de l'herméneutique, c'est-à-dire par une réflexion sur le désir de comprendre et sur son inséparable et corollaire travail d'interprétation. Deux questions essentielles sont au coeur de ce livre. Le désir « herméneutique » de comprendre - qui n'est ni la volonté de savoir ni la curiosité théorique - peut-il être actualisé sous la forme d'un certain nombre de vertus intellectuelles et morales ? Ensuite, comment cet art de comprendre herméneutique peut-il contribuer à la réalisation d'une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes ? Voici un livre d'une rare et intense richesse théorique et pratique qui fera le bonheur de ceux pour qui la philosophie doit être une manière de vivre et de nous rendre meilleurs.
Qu'est-ce qu'un « philosophe », au regard de l'histoire et singulièrement du XXIe siècle ? Frank Pierobon, en s'appuyant sur son propre parcours et aussi sur ses dix années d'engagement dans la riche aventure des Matins-Philo à Bruxelles, tente d'apporter une réponse située à la question. Loin des imageries populaires, il fait du philosophe un homme de métier et de savoir-être dont toute l'existence oscillerait entre la création de concepts et, en même temps, une quête incessante du désir de sens. Un texte court et fulgurant qui redit que nul n'est dispensé de philosopher.
L´Iris, symbole de la région bruxelloise, et le Croissant, symbole de l´islam : à Bruxelles, comme dans toute l´Europe, la présence de l´islam est désormais définitive. Elle est particulièrement importante. Comment appréhender cet espace urbain sous l´angle de la présence de l´islam ? Il importe tout d´abord de décrire, de manière aussi détaillée que possible, les multiples aspects de cette nouvelle présence religieuse : les mosquées, les multiples organisations islamiques, l´enseignement religieux, le commerce halal, les médias, le web, les mobilisations collectives, les lobbies européens, les connexions politiques. On mesure alors l´ampleur, la force dynamique et la diversité de cette présence. Mais comment, dans cette ville aux aspects nouveaux qu´est Bruxelles, se construisent les relations entre musulmans et non-musulmans ? Comment s´opère leur « co-inclusion réciproque » ? Au-delà des relations personnelles, a-t-on pris la mesure des enjeux urbains liés à cette nouvelle présence ? Ou bien les réflexions sur Bruxelles et son devenir tendent-elles à ignorer - dans une sorte de déni -, la dimension religieuse islamique, alors que des médias et des acteurs politiques, au contraire, la survalorisent et la stigmatisent parfois ? A-t-on pris en compte le fait que la dimension religieuse de la ville « post-séculière » devient un nouvel enjeu de société ? Les musulmans ont-il pris la mesure des enjeux liés à leur présence, qui vont bien au-delà de la seule constitution de mosquées ou de la revendication du port du foulard ? Comment se vivent-t-il en tant que bruxellois musulmans ? C´est à ces quelques questions que cet ouvrage tente de répondre à la suite d´une enquête sur le terrain bruxellois, cette ville qui, désormais, est « aussi » une ville musulmane. Bruxelles, capitale de l´Europe, est un laboratoire du devenir de l´islam européen.
Ce 3e numéro d'Epistoles s'ouvre sur un dossier qui propose un déploiement de la dialectique complexe pouvant s'établir entre ce que nous tenons pour réel et ce que nous tenons pour virtuel. Un tel mouvement est présent en chacun de nous pour peu qu'il soit vivant, c'est-à-dire non fini, en chemin vers lui-même, advenant. Un inextricable entrelacs s'impose cependant plus massivement, de manière plus tendue, lors des périodes de métamorphose de l'existence, moments où les valences des termes peuvent s'inverser. Si la question apparaît particulièrement vive sur les lieux de l'adolescence, ne nous y trompons pas ; elle est en réalité omniprésente, pour chacun et en tout moment. Chacun est pris dans cette frontière vivante où la réalité et le virtuel organisent leurs échanges, même si la jeunesse vient particulièrement ébranler la familiarité, même si les nouvelles technologies en redistribuent les coordonnées. Les défis adolescents et les nouveaux déploiement techniques ne sont finalement que des révélateurs, plus ou moins grossissants, de ce qui nous traverse plus communément.
La formation donnée par Communic Actions et reprise dans ce livre est la plus belle et la plus riche que j'ai reçue à ce jour. J'ai fait la formidable découverte d'une nouvelle langue universelle et cela a été une révélation dans ma vie. [M.K.] La force de ce livre se trouve dans sa méthode et ses outils. Aujourd'hui, ils valent plus que de l'or pour moi ! Auparavant, j'évitais systématiquement les conflits. Désormais, je connais une joie profonde d'oser communiquer et négocier avec les autres. [S. H.] Ces outils ont radicalement changé ma vie. Mes relations se sont très concrètement améliorées, d'abord et surtout avec moi-même ! Au lieu de perdre mon temps à pousser contre les autres, j'apprends aujourd'hui à d'abord trouver l'équilibre en moi. [J. L.] J'ai suivi pas mal de sessions en tous genres. Les enseignements d'Étienne Chomé sont très certainement ceux auxquels désormais je me réfère le plus souvent pour vivre au quotidien. Les résultats dans ma vie sont absolument incroyables, tant au travail qu'à la maison. J'ai commencé à appliquer la méthode avec mon fils. Très vite, le nombre des disputes a été divisé au moins par dix. [S. M.]» La méthode C-R-I-T-E-R-E articule les compétences de communication vraie, de négociation efficace et de cadre de droit, pour mieux gérer nos conflits. Elle est une synthèse originale et novatrice des techniques reconnues pour leur efficacité en communication et en négociation. Ce livre nous donne accès aux meilleurs acquis des recherches dans ces domaines, en les appliquant d'une manière claire et précise à nos relations de tous les jours, en couple, en famille, au travail et à l'école. À chaque étape du parcours, un outil et de nombreux exercices fournissent les moyens d'une véritable révolution intérieure et l'art de tirer des accords de nos désaccords.
Afin de faire face aux difficultés financières que risque de poser le vieillissement de la population, un enjeu majeur des nouvelles orientations politiques, notamment en Belgique, est la prolongation de la vie active effective (OCDE, 2005, 2006). Cependant, le faible taux d'emploi actuel au-delà de 50 ans soulève des questions quant à la motivation et aux capacités des travailleurs à prolonger la durée de leur vie professionnelle. Dans ce cahier, nous examinons les attitudes de maintien dans l'emploi des travailleurs dits âgés et leur capacité à être performants au travail sur la base d'approches individuelles et organisationnelles du vieillissement au travail ainsi que d'une approche psychosociale. Plus précisément, nous analysons la manière dont les conduites des individus, étiquetés comme «travailleurs âgés» dans le monde du travail, peuvent être influencées par la manière dont ils se perçoivent eux-mêmes et sont perçus dans leur environnement de travail, sur base de croyances relatives au vieillissement professionnel.
La philosophie a souvent pensé l'homme comme porteur de logos. Pourtant, ce qui est alors un pouvoir de parler et de s'exprimer n'épuise pas tout le champ de l'expérience humaine. Il est, en effet, des instants ou des événements où l'on se défait de ce « logos ». Des moments de retrait ou de réserve, dans lesquels vient le silence. Et si, pour nous, humains envahis par tant de bruits et d'images, le silence était la trace d'une épreuve intérieure, aux multiples conséquences? S'il en est ainsi, il faut alors penser une alchimie du silence et prendre la mesure de ce qu'elle transforme et suscite. Ce livre observe donc l'être humain quand il se fait porteur de silence.
Quelles méthodes, quel sens engagent les uns et les autres dans la construction d'archives ? On la verra ici à l'oeuvre dans les projets de grandes institutions comme du monde associatif, autour d'archives des territoires et des populations, des arts vivants, des émotions, des souffrances et des réconciliations, du vécu tout simplement. Si le collectionneur est généralement solitaire, les archivistes spontanés ou de métier sont, pour l'essentiel, poussés par un vif souci du collectif ; attentifs, dans les trois dimensions du temps, à ce qui témoigne des vies vécues, aux besoins des contemporains et aux savoirs sur lesquels celles et ceux qui viendront pourront s'appuyer. Les archives, produits de la pratique et objets d'étude, témoins de leurs temps, gardiennes de droits, mais aussi creusets d'émotions, évoluent avec la société dont elles constituent un des reflets. Un peu partout s'ouvrent désormais les chantiers, vivants et créatifs, de la fabrique alternative d'archives. Les « archives de... » se déclinent alors en « archives pour... », comme autant de réponses à de nouveaux besoins et au désir d'investir de nouvelles responsabilités. Quelles méthodes, quel sens engagent les uns et les autres dans la construction d'archives ? On la verra ici à l'oeuvre dans les projets de grandes institutions comme du monde associatif, autour d'archives des territoires et des populations, des arts vivants, des émotions, des souffrances et des réconciliations, du vécu tout simplement.
En publiant en 1972 Histoire et Absolu, Jacques Colette offrait une compréhension rigoureuse de la pensée de l'existence à travers l'analyse minutieuse de quatre ouvrages fondamentaux de Kierkegaard: les Miettes philosophiques, le Post-scriptum, le Concept d'angoisse ainsi que La maladie à la mort. Le temps est venu de rendre cet essai magistral à nouveau accessible. Il a marqué la réception de Kierkegaard et il reste un ouvrage majeur pour s'introduire dans son oeuvre philosophique. Cette édition revue et corrigée, menée par Joaquim Hernandez-Dispaux, est augmentée d'un essai inédit de Jacques Colette.
Ce livre tente de réinstituer la démocratie, au-delà de toutes ces impasses, en promouvant une démocratie « communale », comprise comme une nouvelle voie, en « alternance » avec la démocratie « libérale ». Particratie, abstentions massives face au droit de vote, défiance ou méfiance envers les élus, promesses électorales jamais tenues, etc. Comment redonner l'envie de l'action démocratique quand de telles difficultés se réitèrent sans cesse ? Ce livre tente de réinstituer la démocratie, au-delà de toutes ces impasses, en promouvant une démocratie « communale », comprise comme une nouvelle voie, en « alternance » avec la démocratie « libérale ». On aurait alors un nouveau pacte démocratique consolidé par une « double assemblée », celle des partis et des communes (ou des conseils), afin d'agir en faveur de l'incessante et nécessaire résolution des tensions démocratiques.
La franc-maçonnerie ne cesse de questionner. Fille émancipée des Lumières vouant à la raison un véritable culte, pour les uns; société secrète nimbée d'une aura obscure, pour les autres. Cet ouvrage ne fait l'économie d'aucune perception et, au gré d'un parcours informé, il pose la question essentielle de savoir si la francmaçonnerie ne serait pas finalement une religion, elle aussi. Voici une enquête utile, pour prendre la mesure des convergences et divergences qui, à la fois, unissent et divisent les hommes et les femmes de religion avec les «soeurs» et les «frères» qui fréquentent les Loges.
Notre dossier se veut dégagé des clichés et des discours de convenance. Nous y avons convié des personnalités de tous horizons, autant d'acteurs dynamiques de la prospérité régionale ou de témoins distanciés d'une zone du monde particulièrement complexe et riche, pour nous parler de la seule Flandre éternelle qui soit, celle d'ici et de maintenant. Avec les contributions de Réhane Ameur, Jean-Baptiste Baronian, Luc Bertrand, Jean Blavier, Marc Boone, Kathleen Caenen, Benjamin Dalle, Guy Delhasse, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Marcel Detiège, Luc Devoldere, Mark Eyskens, Christopher Gérard, Assita Kanko, Jean Lacroix, Catherine Lanneau, Tom Lanoye, Alexandre Lansmans, François-Xavier Lavenne, Philippe Leuckx, Yves Namur, Gérald Purnelle, Frédéric Saenen, Jean-Loup Seban, Jean-Frédéric Staes, Lilian Truchon, Louise Van Brabant, Stijn Van den Bossche, Pierre Verschueren, Tanguy de Wilde d'Estmael La Flandre est singulière en français, plurielle en néerlandais (Vlaanderen). Géographiquement, la carte mentale et le territoire réel ne coïncident pas toujours et les hauts faits de son histoire prennent parfois des allures de mythes, scintillant comme des éperons d'or. Irriguée d'Espagne mais lorgnant plutôt désormais vers la Catalogne, tournée sur le monde anglo-saxon davantage que sur les opulences du passé batave, la Flandre se revendique comme une nation dotée de deux capitales : Anvers, treizième plus grand port du monde et Bruxelles, coeur des institutions européennes, enclave francophone doublée d'un carrefour cosmopolite. En Wallonie, elle a généré son lot de stéréotypes, son identité profonde est sans fin vouée à être redoutée, enviée, convoitée, incomprise, dédaignée, accusée, puis redécouverte avec curiosité sinon passion. Notre dossier se veut dégagé des clichés et des discours de convenance. Nous y avons convié des personnalités de tous horizons - natives ou non, amoureuses sans aveuglement, critiques sans ressentiment -, autant d'acteurs dynamiques de la prospérité régionale ou de témoins distanciés d'une zone du monde particulièrement complexe et riche, pour nous parler de la seule Flandre éternelle qui soit, celle d'ici et de maintenant.
La reconnaissance faciale, mais aussi les multiples dispositifs de capture de nos visages, sont loin d'être une technologie naïve. Elle engage notre subjectivité et nos libertés fondamentales puisque deviennent possibles la marchandisation des traits du visage, la disparition de l'anonymat, le pro lage et évidemment la surveillance intégrale. Si désormais l'on ajoute à cette situation les effets multiples des usages de la visioconférence, ce « distanciel » qui est devenu monnaie courante en temps de pandémie, ne devrait-on pas craindre d'entrer dans une nouvelle ère de possibles fragmentations de nos corps, de nos visages et de nos relations ? Ce petit ouvrage percutant n'est pas une critique à charge de ces dispositifs numériques, mais une interpellation sérieuse sur la façon dont ils peuvent fragiliser voire mettre en danger nos styles de vie et nos manières d'être dans le monde.
Les modalités de recrutement des enseignants et les systèmes de formations connaissent depuis une dizaine d'années de nombreux bouleversements. Ceux-ci sont liés à des modifications profondes des programmes scolaires, des exigences en termes de diplômes, des structures de formation. Ces contextes de changement conduisent à de nouveaux questionnements sur les complémentarités possibles et souhaitables entre les mondes de l'éducation et de l'enseignement, de la formation, de la recherche. Les chercheurs dans les domaines des didactiques des disciplines se sont toujours impliqués dans ce type de problématique. Pour y répondre, ils proposent dans le cadre de cet ouvrage d'interroger les fondements de la transmission des savoirs, d'analyser les pratiques des enseignants et des formateurs, de construire avec et pour les enseignants et les élèves des dispositifs pouvant répondre aux défis actuels.
Cet ouvrage est composé d'un ensemble d'études et de propositions issues de travaux et de réflexions de professeurs, de chercheurs, d'étudiants, d'inspecteurs, de décideurs institutionnels. Il est donc destiné à tout acteur potentiel, professionnel ou expert, des mondes de l'enseignement, de l'éducation et de la recherche.
"Avec les textes d'Eugène Bajyana Songa, Danièle Bastien, Geneviève Bruwier, Yves Cartuyvels, Pierre-Henri Castel, Patrick De Neuter, Roland Geraert, Nicole Malinconi, Nicole Minazio, Didier Ledent, Sylvie Van den Eynde Roland Geeraert nous quittait le 8 février 2012. Psychologue, psychanalyste, il fut notre collègue de travail durant de nombreuses années, désirant soutenir l'esprit de la psychanalyse en différents lieux, hôpital, centre de santé mentale, institutions psychanalytiques, université: questionnant tout au long de son parcours professionnel l'émergence de la vérité subjective de chacun, qu'il soit patient ou soignant. Le présent numéro d'Épistoles reprend les interventions des orateurs du colloque que nous lui avons consacré le 31 mai 2013."
Gabrielle Dufour-Kowalska (1939-2015) nourrissait, depuis de nombreuses années, un projet de livre sur le rapport de Michel Henry au christianisme. Elle eut la force et le courage de terminer in extremis son manuscrit, avant que la mort fasse son oeuvre. Auteure, en 1972, d'une thèse de doctorat en philosophie sur L'origine selon l'Éthique de Spinoza (Beauchesne, 1974), c'est à l'occasion de la présence de Michel Henry dans son jury qu'elle eut le privilège de le connaître. Cette rencontre marqua une orientation majeure dans sa vie et dans ses travaux, mais aussi le début d'une longue amitié. Ce livre posthume est une analyse très personnelle et originale d'un sujet complexe que Gabrielle Dufour-Kowalska a certes abordé avec sa connaissance de l'oeuvre, mais aussi avec les convictions et croyances qui sont les siennes.
Michel Henry - bien que considéré comme un penseur de la « vie » et des « vivants » - n'a cessé de méditer le fameux memento mori, marque insigne de la destinée de la philosophie. Comme philosophe de la subjectivité, il a identifié la vie à « ce qui ne peut pas mourir », rompant ainsi avec ce qu'il y avait de moribond dans l'onto-thanatologie heideggérienne d'Être et Temps. Cet ouvrage élucide et interprète ces rapports entre la vie et la mort, l'être et le temps. Mais il pose une question de fond: en pensant la vie comme auto-révélation et auto-affection, Michel Henry n'aurait-il pas, de façon idéaliste, esquivé le phénomène incontestable et brutal de la mort, voire barré, par principe, une humaine intelligibilité de ce dernier? En interrogeant l'élaboration henryenne des tensions conceptuelles entre une sotériologie rigoureusement philosophique et les paradoxes de l'eschatologie religieuse, le livre montre les enjeux mais aussi les faiblesses - ou les oublis - de la phénoménologie henryenne quand elle doit bien faire face à la mort.
Le cours de religion alimente bien des débats aujourd'hui et de nombreux acteurs s'expriment à son propos. Ce volume est le fruit d'un ample travail qui vise à donner la parole aux principaux destinataires du cours: les élèves. Une enquête conduite auprès de 1 640 jeunes du secondaire les interroge sur le sens de la vie, sur leurs représentations religieuses, sur leur relation au cours de religion lui-même et sur la diversité religieuse telle qu'ils l'expérimentent ou se l'imaginent.