Voilà longtemps que Louise Fowley n'avait pas emprunté la route 385 pour rejoindre Val Grégoire, une petite ville au nord du nord de la forêt boréale. C'est là qu'elle a passé son enfance avec Marco Desfossés, le fils du despote local, et le clairvoyant Laurence Calvette. Ensemble, ils formaient un trio flamboyant. Jusqu'à l'événement. Aujourd'hui, vengeance en bandoulière, Louise est prête à relancer les dés, racheter ce qui peut l'être.
Un grand bruit de catastrophe nous entraîne dans les territoires rudes de la Côte-Nord, à la frontière du Labrador canadien. Dans une langue inventive et vernaculaire, Nicolas Delisle-L'Heureux raconte l'histoire d'une amitié percutée par la cruauté du destin comme s'il faisait pivoter un cristal jusqu'au dénouement. Il signe un roman ample et addictif. Il vit à Montréal.
Des champs sauvages, trois fermes, une école à classe unique à l'ombre d'un orphelinat abandonné. Au village, on dit que toutes ses pensionnaires y sont mortes d'un coup, fauchées par la grippe espagnole au lendemain de la Grande Guerre. On ne sait rien de plus. Une enfant refuse l'oubli. Les orphelines sont ses fées. Alors, quand des promoteurs débarquent pour construire un lotissement à l'endroit de leurs tombes, elle promet de revenir, adulte et conquérante. De sauver la colline et ses légendes.
Dans ce premier roman somptueux, Isabelle Rodriguez réactive l'imaginaire propre au temps de l'enfance. Sa langue sensuelle et incantatoire convie le mystérieux et le sacré, la beauté des campagnes et la culture ouvrière des monts du Lyonnais où elle a grandi et où elle est revenue vivre. Magnifique réflexion sur l'héritage et la préservation des traces, Les Orphelines du mont Luciole prolonge son travail de plasticienne dédié aux oubliés de l'histoire.
Le Havre. Vingt-cinq ans, célibataire, la narratrice écrit une histoire, celle de Flora et de Zak. Flora est une adolescente d'aujourd'hui, classe moyenne, envie d'aimer qui cogne fort. Zak, garçon inquiet et mystérieux, vient des quartiers Est. Mais au coeur du paysage ouaté, l'attraction est immédiate. Se déploient alors l'attente, le désir tâtonnant, le vertige de l'autre. Et tandis que leur rencontre flamboie et s'altère comme toutes les premières fois, la narratrice affronte ses propres pertes ; celles d'un garçon et de l'enfance qui doucement s'en va.
Ça l'a surpris tout gosse, ce virage du hasard ; rien ne le prédestinait à devenir champion. Repéré à douze ans pour son talent au triple saut, Victor quitte sa petite ville, son père ouvrier, leur duo-bulle. L'aventure commence : entraînements extrêmes, premières médailles, demain devenir pro, pourquoi pas les JO ? Victor court, saute, vole. Une année après l'autre, un sacrifice après l'autre. Car dans cette arène, s'élever vers l'idéal peut aussi prendre au piège.
Dans une salle de classe avec vue sur un canal, Amandine enseigne à des enfants déracinés. Ils ne parlent pas français, n'ont pour la plupart jamais été scolarisés. Leurs parcours font frémir. Pourtant, ils sont bien là, devant elle, et leur avenir doit s'écrire. Alors, déjouant les pièges de l'administration, tentant de laisser leur misère à la porte, elle tricote un savoir de premiers secours. Fête les victoires dans un grand éclat de rire. Et parfois, craque.
À Angers, une jeune Dominicaine apprend le français pour raconter son île, ses beautés et sa misère, le courage de la fuir. Au fond d'une impasse du 19e arrondissement, une vendeuse de parapluies vietnamienne trouble tous les hommes. Sur le banc d'une église, au moment du dernier adieu, un fils tente de cerner un père, éternel absent. Trois exils confiés le coeur gonflé d'espoir, trois destins uniques pour dire le monde entier.
Ici, on ne parle que de ça. Du pont. Bientôt, il reliera l'île au continent. Quand certains veulent bloquer le chantier, Léni, lui, observe sans rien dire. S'impliquer, il ne sait pas bien faire. Sauf auprès de sa fille. Et de Marcel qui lui a tant appris : réparer les bateaux dans l'odeur de résine, tenir la houle, rêver de grands voiliers. Alors que le béton gagne sur la baie, Léni rencontre Chloé. Elle ouvre d'autres possibles. Mais des îles comme des hommes, l'inaccessibilité fait le charme autant que la faiblesse.
Tous les trois ans, c'est la même histoire. Se coltiner la fête de départ, le déménagement, accepter la destination (Taipei !?) Débattre de sujets cruciaux avec les autres « conjointes suiveuses » au café du lycée français- les salons de jardin, le yoga. Dans son journal intime, la narratrice, en pleine middle life crisis, consigne avec autodérision son quotidien confortable et futile d'expatriée, quand sa mère a un accident. Contrainte de rentrer en France, elle raconte leurs origines modestes et le décalage entre deux milieux avec un humour irrésistible.
Élie a quatorze ans, porte des Dr. Martens usées, le pantalon roulé aux chevilles et les cheveux en bataille. Martine Delvaux, sa mère, l'observe et explore toutes les facettes du lien vibrant qui les unit. Voici un livre de conseils d'une mère féministe, de recommandations, d'explications où l'on invoque aussi bien Beyoncé que Maya Angelou, des morceaux d'avenir, des fragments de mémoire. Mais plus simplement, un très grand livre d'amour.
Face à la crise climatique, Martine Delvaux choisit le combat, celui que mène la génération de sa fille. Voici un livre tissé de catastrophes, mais surtout d'espoir. Feu sacré des militant·e·s, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines flammes nous détruisent, quand d'autres nous éclairent. Les pompières pyromanes qui habitent ce livre savent lesquelles entretenir amoureusement.
C'est un État en déficit chronique, ou les plus riches échappent a l'impôt. Un régime a bout de souffle. Un peuple a bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloque , en proie aux caprices d'un climat déréglé. Telle est la France a l'été 1789. Jusqu'a ce qu'en une nuit, a Versailles, tout bascule. C'est la Nuit du 4 août.
Casablanca, 1975. À la télévision, le Roi demande à tous les hommes en bonne santé de partir libérer le Sahara. Un petit garçon l'écoute. Il vit seul avec sa mère et sa soeur et se sent différent des autres. Pour conjurer ses démons secrets, lui rêve d'une autre marche. Tel Moïse guidant son peuple, il convainc quatre copains de le suivre dans son odyssée. Des quartiers de terre rouge aux immeubles bourgeois dominant le port, soufflée par une devineresse et un sage inquiétants, la vérité approche.
Ze´ro virgule neuf pour cent, c'est le nombre de viols et de tentatives de viol, qui, en France, de´bouche sur une condamnation aux assises. La nuit du 30 mars 2018, alors qu'elle habite en Australie, Jeanne en est victime. Side´re´e, mais re´solue, elle se rend imme´diatement au commissariat et porte plainte. Elle est e´coute´e, crue, prise en charge. Il y aura des poursuites. Une justice.
Félicité a tout plaqué : le bord de mer, son mari, l'écriture... Désormais, elle vit seule dans un hameau de montagne. Rien à faire que mettre en fagots le bois, tailler les pommiers, regarder les ciels glisser sur les cimes et les soldats patrouiller à la frontière voisine. Une nuit, l'un d'eux frappe à sa porte. Alors le monde s'impose de nouveau. Reviennent les souvenirs et les mots, l'ombre d'un homme aimé, la beauté d'une dernière histoire à raconter.
Melvil a grandi dans l'un des cent trente-huit pavillons de la cité-jardin Hildenbrandt, en périphérie de Mulhouse. À vingt-cinq ans, sa vie se résume à un modeste emploi en mairie, quelques soirées au bar ou au lac. Et à prendre soin du paternel acariâtre depuis que ses frères sont partis. Virgile, l'aîné, s'est engagé dans la Légion. Jonas, le cadet, a disparu depuis des mois. Au grand soulagement du voisinage. Car leur nom seul suffit à terroriser le quartier. Les Ischard : irresponsables, asociaux, récidivistes. Des teignes. Mais un jour de printemps, le téléphone sonne et, dans les rues aux noms de fleurs, la rumeur enfle. Un retour est annoncé. Pour le jeune Melvil, si admiratif de ses frères et pourtant si différent, l'heure est venue de choisir l'homme qu'il va devenir.
Depuis qu'il a contracté un prêt pour payer ses études de cinéma, il passe sa vie à rembourser : serveur dans un resto instagrammable, client factice pour une marque de liqueur vintage, agent d'accueil dans un théâtre... Ses journées sont rythmées par les ordres des petits chefs. Parfois, il s'évade dans la ville en état d'urgence. Mais bientôt, il faut y retourner. Tant que la dette n'est pas réglée, dos droit et lèvres serrées, il continue à cavaler.
Dans ce coin du XXe arrondissement de Paris, on les remarque sans les connaître. Ils portent les mêmes noms, ne se mêlent pas aux autres. Au café, à l'école, Suzanne entend des rumeurs sur ces troublants « cousins ». Alors elle cherche, interroge. Et peu à peu, les pièces du puzzle s'ajustent pour former un tableau sidérant. Depuis 1892, huit familles ont décidé d'unir leur destin pour n'en former qu'une, soudée par la religion, le secret et des règles de vie strictes. Entre eux, ils se nomment « la Famille ». Dans cette communauté qui rassemble plusieurs milliers de personnes, on habite les mêmes immeubles, on s'épouse entre soi. Les règles y sont nombreuses, les vies toutes tracées. Il y a aussi les fêtes, la solidarité. Ceux qui veulent s'affranchir sont contraints de partir.
Depuis l'enfance, on la dit « kipiala » : provoquante, hors-cadre. Sa famille est son tourment. Son corps, une diablerie. Son pays, le Congo, un éternel champ de bataille. Alors, armée d'un prénom de voyou et d'une volonté insolente, Bill part à l'assaut de ses chaos intimes et de toutes les normes. De Paris au quartier Bacongo, puis dans les forêts du Pool en guerre, elle ne cesse de mener la sienne, pour l'art, la tolérance et la liberté.
L'Epingle de Fanny est un roman chorale au sein duquel les personnages évoluent avec force et douceur, à l'image de la petite Miette... Il constitue le troisième roman de J. Wouters, après Le passage à canote et Au pied du sémaphore, auxquels il n'est pas étranger.
"C'est avec une infinie tendresse que Fanny Dubar veille sur ses petits-enfants dont les parents n'ont pas vraiment le temps de s'occuper. Elle a le coeur broyé quand sa fille quitte le village avec sa famille pour suivre son mari..."
Un directeur de chantier de fouilles archéologiques est retrouvé mort sur la voie ferrée à Beaurainville dans le Pas-de-Calais. Au même moment, la Tapisserie de Bayeux est vandalisée dans son musée.Alice Lepelletier, l'historienne, et Max Schneider, le policier, vont faire équipe pour tenter d'élucider ces affaires. Et si elles étaient liées à la capture, sur le rivage du Crotoy en 1064, del'émissaire du Roi d'Angleterre, Harold Godwinson ?Découvrez une aventure palpitante à travers l'histoire, du Crotoy à Beaurainville, sur les terres de Guy de Ponthieu où se cache son incroyable secret.Comme un hommage à Agatha Christie, menez l'enquête pour démasquer le coupable parmi dix suspects !
Ce livre agréablement illustré par plus de 80 peintures et croquis au crayons d'Hélène Gasiorkiewicz, vous présente des recettes de cuisine, recueillies auprès des familles polonaises.
"N'oublions pas tout cela... nous dit Patrice Dufossé-Rybka dans son introduction. Nos parents écrivaient peu de recettes. Les enfants avec qui je parlaient souvent, réclamaient une trace." Les plats traditionnels, de tous les jours ou de fêtes, et qui nous viennent de nos grands-parents : pysy, kluski, placek, makowiec... ont été à nouveau réalisés par Hélène Gasiorkiewicz.
Alors, à vos fourneaux et bon appétit !
Un hymne à l'absent, à l'amour, à l'engagement.
Hervé et Blanche ont vingt ans, débattent, volent des livres, s'aiment. Puis ils élèvent leurs trois enfants sans cesser de s'engager contre les désordres du monde. Jusqu'au jour où celui-ci s'embrase. Un conflit est annoncé, mondial, imminent. Place des Insurgés, à Marseille, Hervé attend Blanche pour manifester contre la guerre. Mais elle ne viendra pas. Un balcon s'est effondré. Elle passait dessous. Alors Hervé entre dans une autre guerre. Celle qui confronte à la privation de l'être aimé. Aux traces qu'il laisse. À son éclat aussi.
Bouvignies, village français du département du Nord, est aujourd'hui une bourgade bien paisible. Il n'en a pas toujours été ainsi. Voilà plus de trois siècles, en 1679, elle fut le théâtre d'événements tragiques.L'auteur a pris la liberté de donner chair aux personnages impliqués dans la tragédie qui a bouleversé l'existence de ses habitants en imaginant leur vie quotidienne, leurs passions, leurs amours, les liens quiles unissaient, les brouilles qui les opposaient et enfin les raisons inavouables qui les conduisirent à mener au tribunal, dans un même élan de haine, voisins, voisines, amis, ennemis et parents.Trois ans après le procès, le bourreau est assassiné. Le fils de celui-ci, commissaire de police parisien, est appelé au village pour régler les affaires relatives à l'héritage. Il va se trouver contraint d'enquêter surla mort suspecte de ce père, être diabolique, qu'il s'efforçait d'oublier. Le passé macabre resurgit en même temps que les souvenirs liés à son premier et unique amour. Entreprendra t-il, néanmoins, de démêlerl'écheveau de cette histoire dans laquelle sont impliqués tous les habitants du village ?
Chaque âge a ses questions, ses inquiétudes, ses joies et ses blessures, ses hésitations et ses certitudes. De Paris à Nancy, des bidonvilles kenyans aux portes du Mercantour, des années 1950 à aujourd'hui, Invitation pour la petite fille qui parle au vent évoque celles d'un homme ordinaire, un médecin légiste timide, et de son entourage.
Nous croisons ainsi une romancière talentueuse, une mère de famille dépassée, trois soeurs, un amoureux sans avenir... et la petite fille qui parle au vent.
Chacun, à sa manière, nous suggère que la vie se bâtit de rencontres, mais également d'absences.