« Il n'y a pas de poète qui soit plus aimé que Toulet de ses lecteurs et de ses lectrices : le mystère et la jalousie ont leur part dans ce culte. Il y a ainsi en Grèce ou en Italie des villages reculés ou des plages de rêve dont on garde pour soi les noms confidentiels. Le petit livre dont j'hésite et aspire à parler s'appelle Mon amie Nane.
Cette amie que Toulet veut nous montrer sous le linge n'est qu'une fille de joie - ou de tristesse. Aucun écrivain ne nous fait toucher du doigt avec plus de délicatesse les racines communes du plaisir et de la mélancolie. » Jean d'Ormesson.
Voici la première édition complète des oeuvres de Paul-Jean Toulet.
Toute son oeuvre, de poète ou de romancier, est imprégnée des souvenirs d'une jeunesse heureuse et insouciante passée à l'île Maurice, à Alger et à Pau. De 1898 à 1912, noctambule et bohème de la rive droite, il vécut à Paris, moins jeune, moins heureux, laissant monter en lui un inéluctable désenchantement, dont personne ne comprit jamais bien les raisons : il ne dénoua jamais son masque. Sa pudeur fut à la limite de la tragédie.
La gloire lui vint sur le tard, à son retour au pays natal. N'ayant jamais connu les modes, il n'eut jamais à en connaître les revers. Il demeure l'incomparable témoin d'une époque disparue et la perfection de sa forme le place, pour nombre de nos contemporains, de Borges à Jacques Réda, parmi les maîtres absolus de la poésie française.
Paul-Jean Toulet naquit à Pau en 1867 et mourut à Guéthary en 1920.
Édition réalisée par Monsieur Christian Lacroix.
Paul-Jean Toulet reste dans le coeur de ceux qui l'ont lu une chère exception.
Limpide et étonnant, il a le charme secret de ces écrivains d'un autre siècle qui n'ont jamais atteint la gloire mais dont chaque oeuvre recèle une grâce qui ne lasse jamais. Tour à tour ironiques et mystérieux, ces quatre contes rappelleront ou révéleront cet enchanteur aux assoiffés de belle prose.
" Sous le couvert d'une biographie imaginaire d'un diplomate du Second Empire, présentée comme due à la plume de son secrétaire, un certain Douville, Monsieur dit Paur, homme public, constitue un tableau satirique des moeurs d'un bon demi-siècle, évoquées avec une concision mordante et entrevues, plus qu'analysées, à travers les expériences du personnage principal.
Celui-ci est une figure curieuse et bien vivante, un caractère qui tient à la fois du sentimental et du profiteur, un arriviste, caché derrière un masque d'indolence élégante, qui conserve jusque dans ses intrigues une ingénuité paradoxale. Dans un style délicat, qui est un chef-d'oeuvre de feinte simplicité, Toulet a réussi à faire de M. du Paur une des créations les plus originales de la littérature française de la fin du siècle dernier.
" Bernard Delvaille
" Il n'y a pas de poète qui soit plus aimé que Toulet de ses lecteurs et de ses lectrices : le mystère et la jalousie ont leur part dans ce culte.
Il y a ainsi en Grèce ou en Italie des villages reculés ou des plages de rêve dont on garde pour soi les noms confidentiels. Le petit livre dont j'hésite et aspire à parler s'appelle Mon amie Nane. " Cette amie que Toulet veut nous montrer sous le linge n'est qu'une fille de joie - ou de tristesse. Aucun écrivain ne nous fait toucher du doigt avec plus de délicatesse les racines communes du plaisir et de la mélancolie.
" Jean d'Ormesson de l'Académie française.
" À Paul-Jean-Toulet
Singapoure, 24 novembre 1902.
Mon cher ami (si le mot n'est point trop familier), Singapoure par sa luxuriante végétation me rappelle l'ardeur et la richesse de votre belle imagination. "
Paul-Jean Toulet
Dans ces lettres faussement (oe) narcissiques qu'il s'adresse à lui-même à l'occasion de ses voyages, c'est toute l'étendue de sa fantaisie de Toulet qui se manifeste.
Comme une fantaisie / P.-J. Toulet Date de l'édition originale : 1918 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
En entreprenant de redonner vie à ces ouvrages au travers d'une collection de livres réimprimés à la demande, nous leur donnons la possibilité de rencontrer un public élargi et participons à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles.
Nous avons cherché à concilier la reproduction fidèle d'un livre ancien à partir de sa version numérisée avec le souci d'un confort de lecture optimal. Nous espérons que les ouvrages de cette nouvelle collection vous apporteront entière satisfaction.
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Cet unique recueil de poésies donné par Paul-Jean TOULET (1867-1920) se pose à contre-courant de la vie poétique de son époque en utilisant la forme classique de la contrerime, poème court de trois à cinq strophes alternant des vers de huit et dix pieds.Jorge Luis Borges tenait Paul-Jean Toulet (1867-1920) pour l'un des plus grands poètes français. Singulier destin que celui de cette figure haute en couleur : écolier indiscipliné, voyageur insatiable, Toulet vécut en France, à l'île Maurice, à Alger nègre de Willy, le mari de Colette, il fréquenta pendant ses années parisiennes Léon Daudet, Jean Giraudoux et Claude Debussy. Inclassable classique, il a su donner au madrigal, appelé par lui contrerime , une inquiète beauté admettant en son coeur l'ironie. Sensuels et mystérieux, anecdotiques et moqueurs, les poèmes rassemblés dans Les Contrerimes et les Nouvelles Contrerimes, marqués par leur concision, évoquent tout à la fois les haïku japonais et les quatrains d'Omar Khayam, les épigrammes antiques et la poésie d'Apollinaire. Ils nous promènent des cabarets des Halles à l'île Bourbon, du Béarn à Bénarès, de la tour Eiffel au Tonkin suggèrent les plaisirs de l'ivresse et de l'amour esquissent des paysages peuplés de nymphes libertines. Ces vers charmants firent les délices des plus célèbres poètes, de Paul Claudel, qui en loua l'allure élégante et désinvolte , à Jacques Réda, en passant par Paul Valéry et Philippe Jaccottet.
Les tendres ménages est une oeuvre de Paul-Jean Toulet.
Sylvère Noël de Ribes avait, entre autres choses, apporté en dot au baron de Mariolles-Sainte-Mary, son récent époux, un bien assez vaste, mi-château, mi-ferme, sis à l'ombre des Pyrénées, parmi des arbres noirs, des sources brusques et froides. Mariolles, qui avait de bonnes raisons de ne plus croire à la candeur des lits d'hôtel, avait choisi de mener là Sylvère pour la première nuit de leurs noces.
Quand l'écrivain-poète Paul-Jean Toulet (1867-1920) se rend à l'exposition de Hanoï en 1903, il s'attache la compagnie du "prince des gastronomes", Curnonsky, critique culinaire joyeux et sarcastique. Dans cet aller-retour de Marseille à Hanoï, en passant par Colombo, Singapour et Saïgon, Toulet mêle à ses découvertes exotiques, le paquebot, les escales, les mousmés, les virées en riskshaw, l'opium et les paysages, les considérations d'un dandy qui ne s'en laisse pas compter.
Un texte d'un auteur impeccable que Jorge Luis Borges qualifiait de "plus grand poète français, même si tout le monde l'a oublié".
Cette oeuvre fait partie de la série TREDITION CLASSICS. La maison d'édition tredition, basée à Hambourg, a publié dans la série TREDITION CLASSICS des ouvrages anciens de plus de deux millénaires. Ils étaient pour la plupart épuisés ou unique-ment disponible chez les bouquinistes. La série est destinée à préserver la littérature et à promouvoir la culture. Avec sa série TREDITION CLASSICS, tredition à comme but de mettre à disposition des milliers de classiques de la littérature mondiale dans différentes langues et de les diffuser dans le monde entier.
«Paradoxe que cette poésie à la fois inactuelle et chargée de modernité. Homme du Boulevard, d'une société qui épuise ses derniers feux, Toulet ne fréquente pas Montmartre, ni Montparnasse. Il passe sans les comprendre à côté des mutations qui agitent le XXe siècle naissant. Il est resté étranger au cubisme comme aux manifestations de l'avant-garde littéraire. À une époque où on proclame que poésie est création et où le poème éclate en calligrammes ou en mots en liberté, il s'enferme dans la prosodie la plus précise et ne veut voir dans l'art des vers qu'un aimable divertissement.
Il n'est cependant pas hors de son temps et son oeuvre est l'expression d'une forme de la modernité des années 10 et 20. Non par le décor, car s'il met en poésie les taxautos ou le bar de l'Élysée-Palace, il n'abuse pas de ce pittoresque facile. Mais la défiance à l'égard des entraînements de la sensibilité et de la passion, le refus des facilités du verbe et de l'éloquence, le masque de l'humour et de l'enjouement "aigre-doux", la volonté de n'être pas dupe et de ne pas céder à la démesure, tout cela répond à un état d'esprit et à une attente. Valéry aussi se méfie des transports, qui transportent mal. Et c'est en Toulet que les jeunes fantaisistes de 1911, Derème, Carco, Pellerin, Vérane, trouvent leur guide et leur modèle : Les Contrerimes, si elles avaient paru en 1913 ou 1914 dans la "Collection des Cinq" (entendez : les cinq fantaisistes, parmi lesquels Jean-Marc Bernard avait pris la place de Vérane) , auraient sans doute eu un écho considérable ; mais la défection de l'éditeur en décida autrement, et Toulet mourra sans avoir vu paraître le livre auquel sans doute il tenait le plus.» Michel Décaudin.
Jorge Luis Borges tenait Paul-Jean Toulet (1867-1920) pour l'un des plus grands poètes français. Singulier destin que celui de cette figure haute en couleur : écolier indiscipliné, voyageur insatiable, Toulet vécut en France, à l'île Maurice, à Alger ; nègre de Willy, le mari de Colette, il fréquenta pendant ses années parisiennes Léon Daudet, Jean Giraudoux et Claude Debussy. Inclassable classique, il a su donner au madrigal, appelé par lui " contrerime ", une inquiète beauté admettant en son coeur l'ironie. Sensuels et mystérieux, anecdotiques et moqueurs, les poèmes rassemblés dans Les Contrerimes et les Nouvelles Contrerimes, marqués par leur concision, évoquent tout à la fois les haïku japonais et les quatrains d'Omar Khayam, les épigrammes antiques et la poésie d'Apollinaire. Ils nous promènent des cabarets des Halles à l'île Bourbon, du Béarn à Bénarès, de la tour Eiffel au Tonkin ; suggèrent les plaisirs de l'ivresse et de l'amour ; esquissent des paysages peuplés de nymphes libertines. Ces vers charmants firent les délices des plus célèbres poètes, de Paul Claudel, qui en loua " l'allure élégante et désinvolte ", à Jacques Réda, en passant par Paul Valéry et Philippe Jaccottet.