«Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l'amour», écrivait récemment Michel Houellebecq.Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d'ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman - son double inversé), l'échec des idéaux de leur jeunesse, l'espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue.Ce roman sur les ravages d'un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.
Dans une France assez proche de la nôtre, un homme s'engage dans la carrière universitaire. Peu motivé par l'enseignement, il s'attend à une vie ennuyeuse mais calme, protégée des grands drames historiques. Cependant les forces en jeu dans le pays ont fissuré le système politique jusqu'à provoquer son effondrement. Cette implosion sans soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve. Le talent de l'auteur, sa force visionnaire nous entraînent sur un terrain ambigu et glissant; son regard sur notre civilisation vieillissante fait coexister dans ce roman les intuitions poétiques, les effets comiques, une mélancolie fataliste. Ce livre est une saisissante fable politique et morale.
«Je vais écrire le catalogue de votre exposition» poursuivit Houellebecq. «Mais êtes-vous sûr que ce soit une bonne idée pour vous?»«Ainsi, Jed se lança dans une carrière artistique sans autre projet que celui - dont il n'appréhendait que rarement le caractère illusoire - de donner une description objective du monde.»
Michel, chercheur en biologie rigoureusement déterministe, incapable d'aimer, gère le déclin de sa sexualité en se consacrant au travail, à son Monoprix et aux tranquillisants. Une année sabbatique donne à ses découvertes un tour qui bouleversera la face du monde. Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Un séjour au Lieu du Changement, camping post-soixante-huitard tendance new age, changera-t-il sa vie? Un soir, dans le jacuzzi, une inconnue à la bouche hardie lui fait entrevoir la possibilité pratique du bonheur. Par leur parcours familial et sentimental chaotique, les deux demi-frères illustrent de manière exemplaire le suicide occidental - à moins qu'ils n'annoncent l'imminence d'une mutation.
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Voici l'odyssée désenchantée d'un informaticien entre deux âges, jouant son rôle en observant les mouvements humains et les banalités qui s'échangent autour des machines à café.L'installation d'un progiciel en province lui permettra d'étendre le champ de ses observations, d'anéantir les dernières illusions d'un collègue - obsédé malchanceux - et d'élaborer une théorie complète du libéralisme, qu'il soit économique ou sexuel.
Un éloge du cinéma muet, de la connerie de Jacques Prévert ou du salon de la vidéo hot, mais aussi de l'art contemporain et de la création littéraire : ce recueil comprend des textes publiés notamment dans«Les Lettres nouvelles»,«Les Inrockuptibles»,«Art Press»et le livret d'«Opera bianca», oeuvre présentée au Centre Pompidou en septembre 1997.
«Roman d'anticipation autant que de mise en garde, La possibilité d'une île est aussi une réflexion sur la puissance de l'amour. Vite vient l'envie de comparer sa propre lecture à celle des autres. S'il est des livres que l'on a envie de garder pour soi, il n'en est décidément rien avec ceux de Houellebecq, comme s'ils offraient, à chaque fois, la possibilité d'une confrontation.»Franck Nouchi, Le Monde«Ce roman vous ébranle profondément. C'est la force visionnaire d'un Aldous Huxley et la cruauté d'un Evelyn Waugh. Un taureau enragé dans le magasin de porcelaine de la fiction contemporaine.»David Coward, Times Literary Supplement«Michel Houellebecq fait là du grand art tant son écriture est honnête, précise, crue et vraie. Au-delà des thèses sur la fin des religions ou le rêve d'un Homme Nouveau, il s'agit surtout d'un livre sur la peur.»Volker Weidermann, Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung
«Mon père est mort il y a un an. Je ne crois pas à cette théorie selon laquelle on devient réellement adulte à la mort de ses parents; on ne devient jamais réellement adulte. Devant le cercueil du vieillard, des pensées déplaisantes me sont venues. Il avait profité de la vie, le vieux salaud; il s'était démerdé comme un chef. T'as eu des gosses, mon con... me dis-je avec entrain; t'as fourré ta grosse bite dans la chatte à ma mère. Enfin j'étais un peu tendu, c'est certain; ce n'est pas tous les jours qu'on a des morts dans sa famille. J'avais refusé de voir le cadavre. J'ai quarante ans, j'ai déjà eu l'occasion de voir des cadavres; maintenant, je préfère éviter. C'est ce qui m'a toujours retenu d'acheter un animal domestique. Je ne me suis pas marié, non plus. J'en ai eu l'occasion, plusieurs fois; mais à chaque fois j'ai décliné. Pourtant, j'aime bien les femmes. C'est un peu un regret, dans ma vie, le célibat. C'est surtout gênant pour les vacances. Les gens se méfient des hommes seuls en vacances, à partir d'un certain âge:ils supposent chez eux beaucoup d'égoïsme et sans doute un peu de vice; je ne peux pas leur donner tort.»
Réédition en un volume de deux textes parus aux éditions de la Différence. Le premier est un bouquet d'aphorismes dans lequel l'auteur définit son esthétique et son monde. Dans le second, il revendique une poésie paradoxale, de l'angoisse et de l'oppression, née au milieu des hypermarchés et des immeubles de bureau.
Recueil des oeuvres de l'auteur, dans l'ordre chronologique, publiées entre 2001 et 2010.
« 55 % de ce volume figurait déjà dans la deuxième édition d'Interventions, parue en 2009. Cette troisième édition comporte donc 45 % de nouveaux textes.
Bien que je ne souhaite pas être un "artiste engagé", je me suis efforcé dans ces textes de persuader mes lecteurs de la validité de mes points de vue, sur le plan politique rarement, sur différents "sujets de société" le plus souvent, sur le plan littéraire de temps à autre.
Il n'y aura pas de quatrième édition. Je ne promets pas absolument de cesser de penser, mais au moins de cesser de communiquer mes pensées et mes opinions au public, hors cas d'urgence morale grave - par exemple une légalisation de l'euthanasie (je ne pense pas qu'il s'en présente d'autres, dans le temps qui me reste à vivre).
J'ai essayé de classer ces "interventions" par ordre chronologique, dans la mesure où je me souvenais des dates. L'existence au moins apparente du temps a toujours été pour moi un grand motif d'agacement ; mais l'habitude a été prise de voir les choses en ces termes. Pour cette fois, donc, j'y consens. » M.H.
Recueil des oeuvres poétiques et fictionnelles de l'écrivain français, publiées pour la première fois entre 1990 et 2000.
L'oeuvre de Michel Houellebecq est marquée par la pensée de Schopenhauer. Il ne cesse de se réclamer du philosophe pour annoncer le déclin de l'humanité et sa disparition finale.
Le romancier trouve aussi, dans cette pensée, une confirmation de l'amour comme inaccessible et comme leurre. Globalement, le monde selon Schopenhauer constitue, pour Houellebecq, la conception la plus pertinente pour comprendre ce que nous vivons, et plus encore ce qui nous attend.
Dans ce texte inédit, nous pouvons saisir la relation qu'entretient Houellebecq avec la philosophie et comment celle-ci nourrit son oeuvre.
« Entre Schopenhauer et Comte, j'ai fini par trancher ; et progressivement, avec une sorte d'enthousiasme déçu, je suis devenu positiviste ; j'ai donc, dans la même mesure, cessé d'être schopenhauerien. Il n'empêche que je relis peu Comte, et jamais avec un vrai plaisir ; alors qu'aucun romancier, aucun moraliste, aucun poète ne m'aura autant influencé qu'Arthur Schopenhauer. Il ne s'agit même pas de « l'art d'écrire », de balivernes de ce genre ; il s'agit des conditions préalables auxquelles chacun devrait pouvoir souscrire avant d'avoir le front de proposer sa pensée à l'attention du public. »
Au temps des premiers acacias Un soleil froid, presque livide Éclairait faiblement Madrid Lorsque ma vie se dissocia.
Configuration du dernier rivage est composé d'une centaine de poèmes, recueillis en cinq parties.
Portrait : collection particulière de l'auteur
Méthode de survie au milieu des pensées molles et des contorsions théoriques actuelles, ce texte, ici suivi d'articles parus dans la presse, possède la force et la précision d'un projectile... Un regard féroce sur tous les aspects de la modernité.
Traces the experiences of artist Jed Martin, who rises to international success as a portrait photographer before helping to solve a heinous crime that has lasting repercussions for his loved ones.
«"Vous avez passé une bonne journée ? attaquai-je avec décontraction. J'ai supposé que vous aviez fait l'excursion pour Fuerteventura.
. C'est exact." Il secoua la tête avec indécision avant de répondre : "C'était nul, complètement nul. Aucun intérêt, vraiment. Et, maintenant, j'ai fait toutes les excursions proposées par l'hôtel.
. Vous restez une semaine ?
. Non, quinze jours", dit-il d'un ton accablé.
Effectivement, il était dans de beaux draps. Je lui proposai un cocktail.» Incisif, railleur, de cette même plume grinçante que nous lui connaissons, Michel Houellebecq s'épanche ici sur les affres du touriste, pauvre écorché des voyages organisés.
Dans le segment des vacances crazy techno alternoons, l'île de Lanzarote peut difficilement rivaliser avec Corfou ou Ibiza. Il ne faut pas non plus songer au tourisme vert, ni au tourisme culturel. A Lanzarote, les photos de Michel Houellebecq en témoignent, le paysage est pour le moins lunaire - voire martien, selon l'agence de voyages.
L'on y croise en revanche d'intéressants spécimens humains : notamment Pam et Barbara, lesbiennes allemandes non exclusives - ce qui peut donner lieu à d'intéressantes combinaisons. Sauront-elles séduire Rudi, inspecteur de police luxembourgeois exité à Bruxelles ? Ou bien rejoindra-t-il la secte des azraéliens afin de préparer la régénération de l'humanité par les extraterrestres ?
Notre narrateur, enfin, réussira-t-il sa semaine de vacances ?
THE MOST IMPORTANT FRENCH BOOK OF THE YEAR ___________________ ''One cannot be said to be keeping abreast of contemporary literature without reading Houellebecq''s work.'' Karl Ove Knausgaard, New York Times Dissatisfied and discontent, Florent-Claude Labrouste begrudgingly works as an engineer for the Ministry of Agriculture, and is in a self-imposed dysfunctional relationship with a younger woman. When he discovers her ongoing infidelity, he decides to abandon his life in Paris and return to the Normandy countryside of his youth. There he contemplates lost loves and past happiness as he struggles to embed himself in a world that no longer holds any joy for him. His only relief comes in the form of a pill - white, oval, small. Captorix is a new brand of anti-depressant, recently released for public consumption, which works by altering the brain''s release of serotonin. With social unrest intensifying around him, and his own depression deepening, Florent-Claude turns to this new medication in the hope that he will find something to live for. Written by one of the most provocative and prophetic novelists of his generation, Serotonin is at once a devastating story of solitude, longing and individual suffering, and a powerful criticism of modern life.