Une centaine de fragments inédits attribués au plus célèbre représentant de l'cole cynique sommeillait depuis près de 2 500 ans sous le doux soleil d'Orient. La voix de Diogène de Sinope, le philosophe-chien, l'homme au tonneau qui embrasse les statues l'hiver, retraverse les âges. Au terme d'une véritable chasse au trésor remontant jusqu'aux penseurs arabes du Xe siècle, Adeline Baldacchino propose pour la première fois en langue française ces nouveaux fragments.
Personnage incontournable de notre héritage intellectuel et artistique, figure presque nietzschéenne avant l'heure, Diogène prône et pratique le renversement de toutes les valeurs. C'est un être unique que nous rencontrons ici, appliquant d'abord à lui-même ses idées décapantes sur le pouvoir, la liberté, le plaisir, la servitude, l'amitié, les animaux, l'éducation ou la sexualité ; un homme bien souvent incompris, aux reparties cinglantes, menant seul au nom de la vertu un véritable combat, armé d'un rire dévastateur qui mérite toujours d'être entendu.
L'activité philosophique, certains disent qu'elle tient son origine des Barbares. Le premier à avoir utilisé le nom de philosophie et, pour lui-même, celui de philosophe, fut Pythagore. La philosophie a connu deux points de départ : l'un qui remonte à Anaximandre, l'autre à Pythagore. Parmi les philosophes, les uns furent dogmatiques, les autres éphectiques. Les uns ont laissé des traités, d'autres n'ont absolument rien écrit. Il y a trois parties de la philosophie : la physique, l'éthique et la dialectique. L'école pyrrhonienne, la plupart ne l'incluent pas parmi les écoles philosophiques à cause de son obscurité.
Au début du iiie siècle de notre ère, Diogène Laërce a rassemblé en dix livres à peu près tout ce qu'un honnête homme à l'époque savait de l'histoire de la philosophie depuis ses origines et de la vie des philosophes les plus célèbres. Il a scrupuleusement recueilli, pour les philosophes des différentes écoles, détails biographiques, dates, anecdotes, bons mots, listes d'ouvrages, lettres, testaments, épigrammes, mais aussi résumés doctrinaux, extraits d'oeuvres perdues et bien d'autres témoignages, favorables ou hostiles. Agrémentées de poèmes de sa composition - car Diogène était poète à ses heures -, ces différentes biographies sont pour l'historien de la philosophie d'une valeur inestimable. Si la philosophie antique a pour nous une histoire, marquée par des courants et des traditions, jalonnée de faits datés, enracinée dans des institutions qui avaient une place reconnue dans la société, c'est à Diogène Laërce que nous le devons.
Une documentation aussi riche appelle des commentaires infinis. La présente traduction a été préparée par une équipe de chercheurs du CNRS et d'universitaires. Elle est accompagnée d'introductions, de bibliographies, d'une riche annotation et d'index exhaustifs.
Collection « Classiques de la philosophie » dirigée par Jean-François Balaudé Diogène Laërce Vies et doctrines des Stoïciens Le septième livre des Vies et doctrines des philosophes illustres de Diogène Laërce est la plus importante source antique sur l'histoire de la Stoa et ses trois premiers scholarques (Zénon de Citium, Cléanthe d'Assos et Chrysippe), la partie consacrée à leurs successeurs jusqu'au premier siècle de notre ère étant malheureusement perdue. Il offre également la présentation la plus développée et la mieux documentée de la doctrine stoïcienne en ses trois parties constitutives : logique, éthique et physique. Grâce à ses informations biographiques, ses anecdotes, les bons mots qu'il rapporte, les listes d'ouvrages perdus qu'il a conservées, Diogène donne à la pensée stoïcienne une dimension historique et institutionnelle qui permet de l'insérer dans le cadre de la civilisation antique.
La traduction française de Richard Goulet, chercheur au CNRS, est accompagnée d'une introduction générale, de notes de commentaire, d'une bibliographie et de divers index.
Sans Diogène Laërce (IIIe siècle de notre ère), que saurions-nous de la vie des plus grands philosophes de l'Antiquité ? C'est de lui que viennent quelques-unes des anecdotes les plus célèbres les concernant ainsi qu'un grand nombre de renseignements empruntés à des sources maintenant perdues.
Nous présentons ici la biographie de Platon (427-347 av. notre ère), accompagnée d'un abondant appareil de notes destiné à éclaircir les multiples allusions de ce texte.
"Cynique", dans le langage courant mais déjà dans la philosophie ancienne ou moderne, est une appellation péjorative (de "chien" : kuón en grec - génitif kuvós - d'où dérive le ternie "cynique") visant celui qui fait ouvertement profession de dérision, d'impudence, voire d'immoralité. L'histoire est connue : Diogène le premier ne vivait-il pas comme un "chien", se masturbant ou faisant l'amour en public, dormant dans un tonneau, errant nu-pieds de ville en ville et dispensant son enseignement philosophique à coups de bâton ? Objets de mépris ou de moqueries, les cyniques ont pourtant tant à nous enseigner.
Par leur brièveté, les Lettres de Diogène et Cratès répondent parfaitement à la maxime cynique selon laquelle la voie qui mène au bonheur est courte, ou n'est pas. Le cynisme travaille à dissiper l'écran de fumée" qui subjugue la foule et la tient prisonnière des "entraves dorées" que sont le désir de gloire, de richesses ou d'immortalité Et nous enjoint d'accepter notre séjour terrestre pour ce qu'il est.
Ce numéro de Diogène vise à contribuer à la prise de conscience des valeurs qui fondent le vivre-ensemble, la bonne gouvernance et le respect de l'équilibre entre tous les vivants. Socle de la vie en société, la dignité est une notion plurielle, que chacun peut définir et appréhender différemment. Néanmoins, elle est ce qui rassemble les êtres humains. La Déclaration universelle des droits de l'homme nous le rappelle. Or, aujourd'hui, pas seulement en Afrique mais dans le monde entier, la dignité est bafouée à travers de multiples formes d'oppression et d'exclusion. Embrassant divers axes de réflexion, ce numéro cherche à mettre en évidence les dimensions historique, philosophique, politique et sociale de la dignité pour mieux comprendre les enjeux que soulève ce concept essentiel à notre humanité.
"Dans cet ouvrage, Diogène Bideri retrace le récit familial à travers les témoignages des membres de sa famille qui ont survécu au génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda. La somme des tragédies individuelles, celle de l'auteur, celles des autres victimes, est la couleur du génocide : une visite à l'intérieur du crime des crimes. - "
Depuis 1959 les Bagogwe étaient considérés par les populations hutu du nord du Rwanda comme une caste inférieure. Ils seront marginalisés par tous les régimes, traités par leurs compatriotes comme des gens non civilisés. A partir du 21 janvier 1991, des centaines de Bagogwe furent massacrés, des femmes violées. Plusieurs éléments laissent penser que le massacre des Bagogwe fut un des prémices du génocide de 1994. Le massacre avait été planifié par les tueurs, aux ordres des autorités politiques et militaires.
Fondée en 1952 par Roger Caillois, Diogène a fait de l'abord transdisciplinaire des sciences humaines et sociales sa marque distinctive. La revue étudie les problèmes de la plus grande actualité intellectuelle à partir de perspectives disciplinaires croisées et complémentaires. Elle prône également une grande ouverture culturelle. La revue entend ainsi s'opposer à l'affaiblissement de la recherche provoqué par une spécialisation excessive, un cloisonnement entre les sciences et un retranchement identitaire.
Fondée en 1952 par Roger Caillois, Diogène a fait de l'abord transdisciplinaire des sciences humaines et sociales sa marque distinctive. La revue étudie les problèmes de la plus grande actualité intellectuelle à partir de perspectives disciplinaires croisées et complémentaires. Elle prône également une grande ouverture culturelle. La revue entend ainsi s'opposer à l'affaiblissement de la recherche provoqué par une spécialisation excessive, un cloisonnement entre les sciences et un retranchement identitaire.
Fondée en 1952 par Roger Caillois, Diogène a fait de l'abord transdisciplinaire des sciences humaines et sociales sa marque distinctive. La revue étudie les problèmes de la plus grande actualité intellectuelle à partir de perspectives disciplinaires croisées et complémentaires. Elle prône également une grande ouverture culturelle. La revue entend ainsi s'opposer à l'affaiblissement de la recherche provoqué par une spécialisation excessive, un cloisonnement entre les sciences et un retranchement identitaire. Grand organe de synthèse internationale, Diogène fait appel à la collaboration des chercheurs du monde entier. Parmi les derniers thèmes publiés : « Hommage à Claude Levi Strauss », « Les frontières de la loi », « Genre, mondialisation, cinéma », etc.