" La vie. Une fois encore. La vie. Rien que la vie. "
Dans la lignée des dernières rentrées littéraires du Tripode, 24 fois la vérité est un roman ouvert et foisonnant. Ce cinquième texte de Raphaël Meltz, celui de la maturité, livre le destin d'un caméraman au XXe siècle.
Il y a Gabriel, un opérateur de cinéma qui a parcouru le vingtième siècle l'œil rivé derrière sa caméra : de l'enterrement de Sarah Bernhardt au tournage du
Mépris, du défilé de la paix de 1919 au 11 septembre 2001, il aura été le témoin muet d'un monde chaotique, et de certains de ses vertiges. Il y a Adrien, son petit-fils, qui est journaliste spécialisé dans les choses numériques qui envahissent désormais nos vies. Et il y a le roman qu'Adrien a décidé d'écrire sur son grand-père.
En vingt-quatre chapitres, raconter une vie. Vingt-quatre chapitres comme les vingt-quatre images qui font chaque seconde d'un film. Vingt-quatre chapitres pour tenter de saisir la vérité : que reste-t-il de ce qui n'est plus là ? Que connaît-on de ce qu'on a vu sans le vivre ? Que faire, aujourd'hui, de tant d'images ?
Quoi de plus simple - et de plus génial - qu'une roue ?
Il aura toutefois fallu des centaines de milliers d'années après l'invention des premiers outils pour que l'homme ait l'idée de concevoir cet objet qui allait changer sa vie...
Et pourtant les Égyptiens négligèrent la roue pour construire les grandes pyramides. Plus étonnant encore, aucune civilisation du continent américain ne l'a jamais utilisée avant le débarquement des Européens - alors qu'on a retrouvé de nombreux jouets à roulettes en Amérique centrale, preuve que la roue n'y était pas inconnue.
Et si la maîtrise de la roue, bien plus qu'une question technique, était une question politique ? Grâce à la roue s'est construit un modèle de développement dans lequel l'homme peut abolir les distances et le temps. Avec l'ajout du moteur, la fuite en avant ne s'est plus arrêtée, au risque d'emporter l'homme vers sa propre destruction.
C'est cette histoire que raconte Raphaël Meltz en nous montrant que, sans la roue, un autre monde aurait été possible.
Raphaël Meltz est écrivain et a dirigé plusieurs revues littéraires et de curiosité.
Une histoire des insultes aux présidents de la République.
Est-ce grave ? Ce n'est peut-être pas très grave ; c'est peut-être même anodin. Qu'un texte de loi condamne encore, au XXIe siècle, l'offense au président de la République. Que des individus (au moins deux, au moment où l'écriture de ce livre s'achève) aient été condamnés à ce titre sous la présidence de Nicolas Sarkozy : amende de trente euros avec sursis pour l'un, trente-cinq heures de travaux d'intérêt général pour l'autre. Bien sûr que les peines sont minuscules ; bien sûr qu'on peut penser que la France, la démocratie, la liberté d'expression, ne sont pas en danger. Mais tout de même. Derrière la notion de l'offense, se cache l'insulte ; derrière l'insulte, le droit de critique, la liberté du bouffon, l'insolence de l'insoumis. Le délit d'offense au chef d'État tel que nous le connaissons aujourd'hui apparaît dans la loi de 1881 sur la presse : sa naissance suit de peu celle de la IIIe République, même s'il prend la suite d'un délit similaire, l'offense publique au roi, prévu par la loi de 1819, lui-même descendant direct du crime de lèse-majesté. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le délit n'occasionnera guère de débats. Sous Vichy, il prend une coloration autre, même s'il reste finalement assez peu usité par les tribunaux. C'est de Gaulle qui fera de l'article 26 de la loi sur la liberté de la presse une véritable star des tribunaux : plusieurs centaines de condamnations pour offense au président seront prononcées. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing déclare que cet article de loi ne sera plus utilisé. François Mitterrand et Jacques Chirac suivent la même règle de conduite. En 2004, une disposition similaire concernant les chefs d'État étrangers est supprimée du droit français. Il semble alors évident à tous les juristes qu'on ne pourra plus être poursuivi pour offense au président. Survient l'élection de Nicolas Sarkozy. Le président non seulement laisse poursuivre des " offenseurs ", mais il attaque lui-même régulièrement pour des délits civils, notamment concernant son droit à l'image. Faire l'histoire des insultes au président, c'est raconter l'évolution d'une société, de sa langue, de son degré d'acceptation de la critique ; c'est faire l'histoire de la satire, des gros mots, de la provocation, mais aussi tout simplement du combat politique.
Été 1940 : la France est occupée. Certains pourtant refusent la
fatalité : à Paris, au coeur du musée de l'Homme, quelques ethnologues
se réunissent, bientôt rejoints par des gens de tous horizons -
avocats, religieuses ou garagistes. Autour de Boris Vildé, d'Anatole
Lewitsky, d'Yvonne Oddon, ces visionnaires posent les bases de la
lutte qui mènera à la Libération : évasions de prisonniers, passages
vers l'Angleterre ou la zone libre, et publication d'un journal
clandestin, Résistance. Mais ces insoumis de la première heure seront
bientôt trahis, dénoncés à la Gestapo et, pour beaucoup d'entre eux,
exécutés. Avec Des Vivants, Raphaël Meltz et Louise Moaty proposent
un scénario d'une grande richesse et d'une profonde intégrité : aucun
dialogue n'a été inventé, les paroles prononcées par les personnages
sont les leurs. Au terme d'une vaste plongée dans d'innombrables
documents d'époque - mémoires, lettres, témoignages, entretiens,
journaux... - ils composent ce récit en s'effaçant derrière la
sincérité et la force de ces voix disparues. Simon Roussin, grâce à
une mise en scène subtile et un dessin d'une grande maîtrise, redonne
vie à ces fragments d'Histoire, déployant avec justesse tout leur
souffle romanesque. Ensemble, ils composent une fresque puissante,
rigoureuse et émouvante. Surgi très tôt, trop vite détruit, le réseau
du musée de l'Homme est peu à peu sorti de la mémoire collective. Cet
album hors normes, à la fois enquête historique, roman de guerre et
épopée grandiose, rend ainsi hommage à des hommes et des femmes
emportés un jour par cette injonction formidable : résister. Une
folle audace autant qu'une évidence ; l'unique moyen, au-delà de
tout, de rester vivants.
Pourquoi aller à Lisbonne et pourquoi voyager ? Sans s'être déplacé, Raphaël Meltz nous fait le récit, jour après jour, de ce qu'aurait pu être sa découverte idéale de la ville : une magnifique errance mêlant histoire, littérature, découvertes architecturales et art de vivre. Cette déambulation poétique parue initialement en 2002, s'enrichit de nouvelles aquarelles de Nicolas de Crécy et nous apparaît désormais comme une foisonnante résurgence de l'ancienne Lisbonne, celle d'avant les grands travaux et de l'engouement touristique.