Jean-Luc Nancy et Sarah Kofman, deux lecteurs de Blanchot en différend.
Jean-Luc Nancy dialogue avec Maurice Blanchot sur le fil historique du communisme et d'un fondement théologique inavouable de la communauté comme étant d'emblée humaine et politique. Y a-t-il entre communisme et communion une déconstruction possible du « commun » qui restitue le tragique ? Trois interlocuteurs l'interrogent ici dans cette configuration, où c'est la « déconstruction du christianisme » qui opère l'autocritique de la modernité.
Sarah Kofman traverse et déplace le texte-Blanchot, sa pensée de l'écriture et de l'« absolu » de l'histoire, pour revenir à la parole et à la lecture « après Auschwitz ». Dans cette épreuve, l'intellectuel est le témoin contraint de dire. Parvenir à renverser cette contrainte périlleuse en « parole sans pouvoir » rouvre un pouvoir de tenir parole, laisser parler, promettre, qui seul s'oppose au « pouvoir de tuer ».
Sans spéculer, mais sans renoncer à la rigueur philosophique, ce livre appose ces deux dialogues en valorisant leur différend. Et avec Nancy lui-même, deux interlocuteurs interrogent le geste méconnu de Kofman.
Les interrogations du livre arpentent un espace pluriel négligé de l'autoréflexion culturelle marquée par la perte de la modernité - perte de l'expérience de la liberté et du temps, et perte de la confiance dans la culture. Pour frayer d'autres voies dans le rapport des sociétés contemporaines à elles-mêmes, où règnent trop uniment le présentisme, le désenchantement politique et la disjonction des sphères publiques.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.