Plus de cent ans après la séparation de l'Église et de l'État, ce livre se propose de faire le point sur la réalité du patrimoine immobilier du clergé en France et met en scène un panel d'acteurs étonnant : diocèses, congrégations religieuses, agents immobiliers, bailleurs sociaux, municipalités, évêchés, particuliers.
Chacun défend ses intérêts, qu'ils soient bassement matériels ou éminemment spirituels, ou les deux à la fois. Monde souterrain, discret, invisible : les biens de l'Église n'ont jamais suscité autant de fantasmes et de convoitises.
On parle ici de plus de 100 000 édifices, dont la plupart sont classés monuments historiques, ce qui autorise les acquéreurs à procéder à des opérations de défiscalisation généreuses. Le vieillissement des soeurs en " activité " et l'effondrement des vocations désertifient les bâtiments ecclésiastiques. Les nouvelles communautés, elles, sont gérées comme des entreprises par des économes parfaitement à l'aise avec le monde entrepreneurial, et qui excellent dans les transactions immobilières juteuses.
Inédite, cette enquête vaut par la richesse et le pittoresque des anecdotes et des témoignages ainsi que par l'évaluation chiffrée, pour la première fois, de l'importance du phénomène.
En France, les start-up sont devenues l'objet d'un véritable culte. Elles font rêver les jeunes diplômés comme les investisseurs en tous genres... et les hommes politiques. On s'extasie à juste titre sur les « licornes » françaises : Doctolib, BlaBlaCar, Criteo... Mais ces réussites incontestables sont l'arbre qui cache la forêt des start-up (il y en aurait plus de 10 000 !) - celles pliées aussi vite qu'elles ont été créées, celles qui végètent, puis s'étiolent après un départ fulgurant. Pourtant, ce n'est pas faute de financements : par l'entremise des business angels et des venture capitalists, l'argent coule à flots dès qu'est prononcé le mot magique de « start-up ». Et l'État n'est pas en reste. Pour que la France accède au statut de « start-up nation » que le président appelle de ses voeux, il arrose l'écosystème de la French Tech d'aides en tous genres. Pourtant, tout devrait éveiller la méfiance des investisseurs : les start-up sont évaluées non pas en fonction de leurs profits - inexistants - mais de nouveaux critères non orthodoxes inventés pour les besoins de la cause. Certes, dira-t-on, mais n'est-ce pas la seule façon de voir émerger des Amazon, des Google ou des Uber européens ? Hélas, plusieurs experts nous expliquent pourquoi l'écosystème français est structurellement incapable de donner naissance à de tels géants. Les start-up sont-elles au moins utiles à l'économie du pays ? Pas davantage. Petits employeurs, gros consommateurs de subventions, championnes de la précarité, elles font (dans le meilleur des cas) la fortune de leurs seuls fondateurs, qui cherchent à vendre leurs parts le plus vite possible, souvent aux grosses sociétés dont elles « challengent » le business model...
Le crash est imminent, nous avertit Michel Turin. Vous avez aimé l'éclatement de la bulle de l'internet en 2000 ? écrit-il. Vous allez adorer celle des start-ups !
Ce qui se passe dans les abattoirs est un des derniers tabous de notre société. L'insoutenable y est la norme, et l'intérêt bien compris de la filière viande est de cacher ce sang que nous ne saurions voir. Ce tabou en recouvre un autre, plus strict encore : celui des abattages rituels musulman et juif, qui sont censés être strictement codifiés, encadrés et contrôlés. Par dérogation, la loi autorise dans ces cas un égorgement des animaux sans qu'ils soient étourdis au préalable, comme c'est la règle pour l'abattage « traditionnel ». Cela induit de grandes souffrances, surtout quand l'abattage est opéré par des sacrificateurs sans formation.
Saviez-vous que dans les faits c'est plutôt la règle que l'exception, comme l'est d'ailleurs l'abattage rituel lui-même ? Ainsi nous mangeons tous halal ou cacher sans le savoir, et l'émoi suscité par cette révélation pendant la campagne présidentielle de 2012 n'y changera rien, car c'est toute la filière viande qui, par commodité ou simplement pour survivre, s'est « convertie » au tout-rituel.
Ce qui n'empêche pas les consommateurs musulmans de se voir souvent proposer des produits qui n'ont de halal que le nom, car l'absence de toute norme officielle ou autorité reconnue comme légitime favorise la prolifération de certifications frauduleuses, opportunistes, ou simplement bâclées, ce dont toute la filière semble s'accommoder. C'est que des intérêts financiers majeurs sont en jeu...
Le statu quo risque donc de durer. Ce sont les consommateurs de toutes croyances ou sans croyance qui en font les frais, mais aussi et surtout les animaux d'abattoir, qui continuent à mourir, toujours plus nombreux, dans d'atroces souffrances.
Une partie de la classe politique s'est emparée du halal et en a fait un thème de campagne en 2012. Mais la question, qui déchaîne les passions, mérite plus et mieux : une véritable enquête, sans oeillères, préjugés ni arrière-pensées sur « l'extension du domaine du halal » qui affecte nos vies de façon parfois inattendue. La voici.
La Bourse est partout, parce qu'elle est le symbole du capitalisme. Dès le XIXe siècle, la Bourse, via les sociétés anonymes par actions, a financé la révolution industrielle et le triomphe du système capitaliste. Mais, de nos jours, elle n'occuperait pas une place aussi importante si la dernière décennie n'avait été celle de toutes les folies financières.
Partout dans le monde, l'économie de marché est considérée comme une donnée, sauf à Cuba, en Corée du Nord... et en France. Les Français ne l'aiment pas, cette économie « capitaliste », et, comme rien ne peut se construire sans amour, la France passe à côté de la croissance et des bénéfices de la mondialisation après s'être ruinée à essayer de démontrer la viabilité d'une illusoire « troisième voie » qui faisait la part belle à l'État actionnaire, à ses énarques, à sa fonction publique et aux syndicats de ses services publics, qui rêvent de grand soir tout en vivant grassement aux crochets de la collectivité.
D'où nous vient cette haine d'une économie de marché qui pourtant nous nourrit ? À droite, de nos vieux fonds paysan et catholique qui diabolisent l'argent et le commerce ? À gauche, de notre tradition égalitariste issue de la Révolution, qui culpabilise la réussite individuelle ? Ou d'un mélange toxique des deux ? Toujours est-il que la moitié de l'économie française vit hors marché, et que l'autre moitié le récuse, avec des conséquences calamiteuses : perte de prestige et d'influence de la France sur la scène internationale, investissements étrangers en baisse, Bourse amorphe, PME sous-capitalisées et sous-financées, grandes entreprises aux mains dactionnaires majoritairement étrangers, régimes de retraite exsangues, chômage de masse, fuite des cerveaux et des capitaux, etc.
« La France est un pays soviétique qui a réussi », disait-on encore il y a dix ou vingt ans en manière de plaisanterie. Aujourd'hui, la blague fait rire jaune. Pas à cause de la première partie de l'énoncé. À cause de la seconde.
Michel Turin décortique cette drôle d'allergie, depuis ses causes profondes jusqu'au pronostic vital, en passant par une description féroce des symptômes.
Économistes, financiers, ministres... les experts n'ont rien vu venir, et pourtant ils continuent de nous asséner leurs prévisions avec un aplomb incroyable. Plus grave encore, ils persistent dans l'erreur.La crise mondiale de 2008 ? La guerre de 14-18 prévue pour durer six mois ? La fausse baisse annoncée du chômage ? L'explosion inévitable des inégalités ? Le retour soi-disant imminent de la croissance ?Toutes ces aberrations, ces prévisions ridicules prêteraient à sourire si elles n'avaient conduit à des catastrophes dont nous payons chaque jour les conséquences.Michel Turin, l'auteur du Grand Divorce - Pourquoi les Français haïssent leur économie (Prix de l'Excellence Économique), nous entraîne au coeur d'un effrayant voyage chez les aveugles qui nous gouvernent.